Le blog de Geneviève-b - Mot-clé - intelligence artificiellele point de vu d'une futurologue sur la recomposition du tissu entrepreneurial, le pacte social et le système monnétaire2024-03-28T15:25:46+00:00Geneviève Bouchéurn:md5:f04ea387e962c16381c1dd125be67199DotclearL’IA peut-elle rendre nos institutions efficaces ?urn:md5:a7ae8799e5bd9431b3169bbd1e24755d2024-02-06T13:14:00+00:002024-02-06T13:14:00+00:00genevieve-bà débattreintelligence artificielle<p>Article intéressant de <a href="https://laitao.fr/blog/quand-lia-prendra-les-manettes-des-services-publicsnbsp?ss_source=sscampaigns&ss_campaign_id=65c10c7d1c609f4d21c20ab2&ss_email_id=65c1ec3fe0d97860f428bfc9&ss_campaign_name=Quand+l%27IA+prendra+les+manettes+des+services+publics&ss_campaign_sent_date=2024-02-06T08%3A22%3A32Z">Gilles Babinet sur son blog </a> qui propose d’accélérer la pénétration de l’IA dans nos institutions en réponse à leur efficacité décroissante.</p>
<p> </p>
<p><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%">L’idée semble logique pour les <b>solutionistes</b>. </span></span></p>
<p><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%">Elle serait <b>déceptive</b> si nous la suivions à la lettre.</span></span></p> <h2><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/dystopie_solutionniste.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Les 3 piliers de l’IA sont-ils fiables ?</h2>
<p>Ceux qui ont commencé à taquiner quelques IA comprennent rapidement que leur efficacité repose sur 3 composantes : le choix de l’IA, les données engagées et les promptes (requêtes) soumis.</p>
<p>A supposé que les IA choisies soient les bonnes, demeure le problème des données et des promptes.</p>
<ul>
<li><b>Pour ce qui est des données, </b>les géants du numérique occultent le sujet puisqu’ils pillent tout ce qu’ils peuvent et espère que ces données, à elles toutes, reflètent la réalité. Il ne pourra en être ainsi éternellement.</li>
</ul>
<p style="margin-left:36.0pt">En Europe, nous voulons fiabiliser les données à travers l’instauration de <b>communs de données</b>, c’est-à-dire des espaces d’échanges de données où :</p>
<ul>
<li style="list-style-type:none">
<ul style="list-style-type:circle">
<li><b>ceux qui en fournissent</b> s’engagent à ne fournir que de la donnée fiable,</li>
<li><b>ceux qui les utilisent</b> s’engagent à en faire un usage éthique, vérifiables par les individus originaires de la donnée.</li>
</ul>
</li>
</ul>
<p style="margin-left:36.0pt"><i>Ceci fonctionne dans le système X-Road estonien grâce à une blockchain verte, gérée par une instance hautement démocratique.</i></p>
<ul>
<li><b>Pour ce qui est des promptes, </b>ils deviennent une expertise à part entière. Pour l’exercer pleinement, il faut comprendre le contexte de la requête, la formuler avec les mots les plus circonstanciés et être capable d’interpréter la réponse pour en déceler les angles morts.</li>
</ul>
<p style="margin-left:36.0pt"> </p>
<h2>Un autre modèle de société s’impose</h2>
<p>La vie de chacun de nous est faite d’échanges et les échanges rendent nos environnements vivants. Sans échanges, nous nous éloignons de la réalité<b>. La machine n’a pas d’écoute empathique</b>.</p>
<p>Les solutionistes cherchent à rendre les institutions plus efficaces tout en étant moins coûteuses, en particulier en se passant des fonctionnaires en contact avec le public.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Or, les entrepreneurs cherchent à faire la même chose. Nous obtenons ainsi un effondrement de la classe moyenne et l’effondrement de la classe moyenne induit l’effondrement de la civilisation. </i></p>
<p>Qui rêve d’une telle dystopie où nous serions la plupart du temps en train de nous débattre avec nos ordinateurs pour évoluer dans les méandres de la complexité ? Un monde où seuls les plus agiles intellectuellement et affectivement seraient capables de survivre ???</p>
<p>Comme le disent les anciens, la vie des humains est en deux parties : le corps et l’esprit.</p>
<p>Notre économie et notre vie sociale doivent être organisées de manière à mettre ces deux composantes en synergie. Actuellement, notre système monétaire ne reconnaît que ce qui concerne le corps (besoins primaires) et laisse au bénévolat et au volontariat le libre arbitre sur ce qui concerne « l’esprit ».</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Emmanuel Todd dans son livre fracassant « <a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/La-Defaite-de-l-Occident">la défaire de l’Occident </a>» souligne que nous avons ainsi laissé se répandre « la religion du rien ».</i></p>
<p>Les populations nomades consacraient 50 % de leur temps aux tâches liées au partage et à l’empathie et donc au progrès. C’est le retour à ce modèle qui devrait nous inspirer.</p>
<p>Réfléchissons à cette économie duale « <a href="https://www.istegroup.com/en/produit/economie-productive-economie-contributive/">productive & contributive </a> » et à <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/theorie_qualitative_de_la_monnaie_paris_11_23.pdf">la manière dont nous pourrions la mettre en œuvre</a> (proposition de la « <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/theorie_qualitative_de_la_monnaie_paris_11_23.pdf">théorie QUALITATIVE de la monnaie </a>».</p>
<p>Ce n’est pas parce qu’un problème est complexe qu’il ne faut pas s’y atteler…</p>
<p> </p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2024/02/06/L%E2%80%99IA-peut-elle-rendre-nos-institutions-efficaces#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/221L’« intelligence artificielle » : les vrais enjeuxurn:md5:0c22aa7b2563ccd4646e9950833d57fd2023-11-05T11:29:00+00:002023-11-05T11:29:00+00:00genevieve-ble billet du dimanchefaire mieux avec moinsintelligence artificielleMonnaies<p>Les questions stupides destinées à se faire peur doivent cesser.</p>
<p><strong>Concentrons-nous</strong> sur les vrais enjeux de progrès.</p>
<p><strong>Protégeons nous</strong> des usages malveillants de nos données.</p> <h2><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/ia_les_vrais_enjeux.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Les questions stupides et les bonnes questions</h2>
<p>Le "i" de IA veut dire "intelligence, au sens anglo-saxon. Cela désigne simplement l’"informations à connaître sur un sujet, un concurrent, un ennemi…".</p>
<p>Les Américains se délectent avec le contresens que nous faisons à ce sujet avec nos intellectuels qui nous font perdre notre temps avec des questions hors sujet du genre « est-ce que l’IA va supplanter l’Homme » ?</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Même l’IA utilisée dans l’art ne supplante pas les artistes : elle peut proposer des pistes de création, mais la patte d’un vrai artiste fera toujours la différence, comme la photo ne remplacera jamais la sensibilité d’un portraitiste d’exception.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La pensée humaine n’est pas que de l’algorithmie, c’est un cheminement qui part de la nuit des temps et qui se dirige vers le progrès, parce que le progrès constitue une pulsion profonde de l’Homme.</i></p>
<p>L’IA, c’est une manière de traiter en masse des informations. Si l’algorithme est biaisé ou si les données sont frelatées ou partiales, les résultats sont dangereux.</p>
<p><b>L’IA, c’est juste de l’informatique décuplée. Mettons-la au service du progrès.</b></p>
<p> </p>
<h2>Le progrès souhaité : « faire mieux avec moins »</h2>
<p>L’Homme est le dernier mammifère connu parmi les espèces vivantes qui composent Gaïa.</p>
<p>L’« Homme blanc » (occidental) a des tendances messianiques. La terre étant à peu près conquise, il a tendance à envahir non plus les terres, mais les économies de ses voisins. Du coup, les autres congénères ont envie de lui rendre la pareille et ça se passe très mal. Ce serait mieux de construire des relations plus matures.</p>
<p>Car cet « Homme Blanc » a, à présent, une autre intention nettement plus pacifique : il veut faire « mieux avec moins » au lieu de faire « toujours plus ». En clair, il veut rationaliser sa manière de produire et de consommer. Pour cela, il a besoin de beaucoup d’informations et des capacités à traiter cette information.</p>
<p>Les innovations sont généralement employées à des fins belliqueuses avant de trouver leur place dans le progrès.</p>
<p>Protégeons sérieusement nos données et nos outils de manipulation et mettons-les au service du progrès, en particulier celui qui nous permet de faire « mieux avec moins ».</p>
<p>Ceci passe par le déploiement d’une monnaie qui n’est plus basée sur le « toujours plus ». « La théorie qualitative de la monnaie » est une proposition qui tente de répondre à cette exigence. Elle est à débattre. <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2023/10/24/Europe%2C-urgence-mon%C3%A9taire-%E2%80%93-apportez-votre-contribution">http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2023/10/24/Europe%2C-urgence-mon%C3%A9taire-%E2%80%93-apportez-votre-contribution</a></p>
<p> </p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2023/11/05/L%E2%80%99%C2%AB-intelligence-artificielle-%C2%BB-%3A-les-vrais-enjeux#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/209Six défis imposés par l’IAurn:md5:bec38a2586f48dea4ebc25d8029206072018-07-19T16:26:00+01:002018-07-22T17:34:16+01:00genevieve-bà débattregéopolitiqueintelligence artificiellepacte socialstratégie industrielle<p><i>La futurologie, éclaire sous un angle inhabituel <b>les défis et les opportunités posés par l’IA, </b>à l’Union Européenne en particulier<b>.</b></i></p>
<p><i>Les nations qui ne s’impliquent pas dans la recherche des solutions posées par ces nouveaux défis ne seront pas attractives et donc disqualifiées pour attitrer à elles les talents et les savoirs.</i></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="les_defis_de_l_ia.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/les_defis_de_l_ia.jpg" />
<figcaption>
<h1> </h1>
</figcaption>
</figure>
<h2>Une Opportunité pour l'Union Européenne ...</h2>
<p> </p>
<ol>
<li>
<h1>Défi démocratique</h1>
</li>
</ol>
<p>L’« intelligence artificielle » (IA) est un concept du 20<sup>ème</sup> siècle qui s’inscrit à la jointure du développement des « machines de traitement de l’information<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></span></a> », des réseaux<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[2]</span></span></span></a> et des mathématiques.</p>
<p>Sur le plan anthropologique, l’IA correspond à l’étape où l’Homme parvient à développer des robots qui le libère des tâches fastidieuses, hypercomplexes<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[3]</span></span></span></a> ou dangereuses.</p>
<p>Avec la miniaturisation il crée des objets intelligents qui s’immiscent dans notre vie quotidienne pour nous aider. Dans le même temps, ces objets captent des données qui servent à gérer nos biens communs et à nous faire des recommandations personnalisées.</p>
<p>Ainsi, la transparence devient facile à produire et, dans le même temps, elle devient une demande des communautés. <strong>Mais la transparence nécessite un apprentissage. La difficulté consiste à trouver la manière de positionner les curseurs.</strong></p>
<p>La sédentarisation de l’Homme a posé le problème (mal résolu) du curseur entre la propriété et le bien commun. L’IA pose le problème du comportement « normal » face au comportement « créatif ». Les mécanismes de la vie reposent sur une alchimie subtile, mixant le de normatif et de hasard. Nos systèmes doivent être évolutifs et accepter l’évolution.</p>
<p>Ceci nous place aux antipodes des cadres législatifs et réglementaires pléthoriques qui ont marqué la fin du siècle précédent. Gouverner ne consiste plus à canaliser par la contrainte, mais à favoriser l'adaptabilité et le progrès, soit un basculement culturel délicat dont l'apprentissage va être long, même s'il est déjà amorcé.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<ol start="2">
<li>
<h1>Un défi social</h1>
</li>
</ol>
<p>L’IA va nous permettre de consacrer de moins en moins de temps aux tâches « productives », c’est-à-dire celles qui ont pour objet de satisfaire nos besoins primaires<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[4]</span></span></span></a>. Ainsi, nous allons pouvoir utiliser ce temps libéré dans des tâches qui développent « l’estime de soi », c’est-à-dire celles qui nous donne le sentiment de « réussir sa vie ».</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>L’estime de soi n’a rien à voir avec le </i><em><span style="font-family:"Calibri","sans-serif""><span style="font-style:normal">narcissisme</span></span></em><i>. Pour y avoir accès, il faut mériter à la reconnaissance de ses congénères. Ceci s’obtient à travers des actions qui sont bénéfiques à la communauté.</i></p>
<p>Ce sont les tâches « contributives ». Elles sont centrées sur le développement du bien commun. Elles concernent la famille, les "résolutions de conflits", le savoir, l’innovation, la démocratie, la culture, la spiritualité… Autant de tâches qui sont, pour le moment « hors système » : elles sont pratiquées dans le cadre du bénévolat ou du volontariat, autrement dit un régime instable puisque les contributeurs cèdent leur place au moindre incident.</p>
<p>Le développement de l’IA crée donc un défi social : étant donné que la compétitivité repose de plus en plus sur la capacité à faire émerger des talents et enraciner du savoir, <b>les nations vont devoir mettre au point le modèle sociétal qui encourage les citoyens à développer de la création de richesses contributives. </b>En favorisant l’accès à l’estime de soi pour chaque citoyen, elles seront attractives et donc compétitives.</p>
<p> </p>
<ol start="3">
<li>
<h1>Un défi monétaire</h1>
</li>
</ol>
<p>Les richesses que nous produisons dans l’espace contributif sont essentiellement immatérielles. Cette forme de richesse se bonifie lorsque l’on s’en sert, soit l’inverse des biens productifs qui s’usent ou disparaissent après usage.</p>
<p>Les mécanismes monétaires que nous utilisons depuis plus de 10 000 ans servent à organiser la société de manière à ce qu’elle soit efficace pour satisfaire les besoins primaires du plus grand nombre. Ce système ne récompense que les activités productives. Nous aurons toujours besoin de satisfaire ces besoins primaires, mais nous voulons <b>en plus</b> encourager les tâches contributives. <b>L’IA conjuguée aux cryptomonnaies va nous permettre de complexifier de manière conviviale le système actuel.</b></p>
<p>Le défi consiste à imaginer les règles de production et de destruction des monnaies contributives et les règles de change avec les monnaies productives. Le processus est en cours dans un mouvement mondial diffus. Il est temps de le structurer, ce que commencent à faire les acteurs transnationaux et certains acteurs nationaux.</p>
<p> </p>
<ol start="4">
<li>
<h1>Un défi géostratégique</h1>
</li>
</ol>
<p>Malgré ces capacités prometteuses, l’IA est perçue comme un danger. L’Homme est ainsi fait : il utilise les progrès pour aller conquérir ses voisins. En l’espèce, les grands acteurs de l’IA actuels utilisent ces technologies pour prendre le contrôle du plus grand nombre possible d’humains en les influençant. Il s’agit d’une conquête non violente mais profondément insidieuse.</p>
<p>L’IA est souvent associée aux neurosciences. Effectivement, les développeurs de cette forme de conquête s’appliquent à comprendre comment fonctionne le cerveau humain pour mieux agir sur lui.</p>
<p>Ainsi, l’IA nous pose donc un autre défi, individuel et collectif : celui de <strong>la maîtrise de nos connaissances et de notre libre arbitre individuel et collectif.</strong> Ceci nous amène à repenser la notion de collectif, mais cette fois-ci en tenant compte de notre désir d’être multicommunautaire. Voilà pourquoi nous nous appliquons à redéfinir le sens que nous donnons à la nation, au territoire à la lignée, à la corporation, à la paroisse… etc.</p>
<p>Le consumérisme du 20<sup>ème</sup> siècle nous a induits en erreur avec ses messages globaux et individualistes. Notre corps est une sorte d’HLM rempli de micro-organismes qui nous relient à la terre sur laquelle nous vivons. Dans le même temps, chacun de nous, à chaque étape de sa vie, a une part à jouer dans ses différentes communautés.</p>
<p>Les réflexions sur ce thème nous amènent à réfléchir sur des organisations fractales permettant de relier les structures d’influences et de décisions de proche en proche, allant du plus près de chacun de nous au plus global de l’humanité.</p>
<p>Ceci ne nous conduit pas à une "gouvernance mondiale", comme en rêvent les acteurs de la globalisation. Ceci nous conduit au contraire à <strong>une gouvernance coopérative comme le pratiquent entre elles les espèces vivantes les plus pérennes que nous connaissons.</strong></p>
<p>L’IA permet de développer de nouvelles formes de gouvernances coopératives. Nous allons avoir plaisir à les expérimenter. Nous allons le faire par nécessité : les modèles hyper-centralisés actuels sont mortifères et donc voués à l’effondrement, comme s’est effondré le projet de la tour de Babel.</p>
<p> </p>
<ol start="5">
<li>
<h1>Un défi industriel</h1>
</li>
</ol>
<p>Les inventions sont d’abord conçues de manière grossière puis affinées au fil du temps. Le numérique n’échappe pas à cette règle. L’architecture des GAFA (M) et des BATX est monumentale et hyper-centralisatrice. Ajouté au fait que leur finalité consiste à vouloir gouverner le monde en influençant les individus pour les ramener à des modes de pensées unifiées, cette architecture va progressivement devenir inadaptée aux aspirations des Hommes.</p>
<p>L’architecture qui devrait s’imposer sera modulaire et fractale. La technologie requise pour cela est singulièrement légère, d’autant que la collecte de données provient de plus en plus des objets connectés, eux-mêmes plus ou moins intelligents. Tout ceci nécessite peut d’investissement matériel et beaucoup de matière grise. Or, à présent, contrairement aux siècles précédents, la matière devient rare et la ressource humaine abondante.</p>
<p>Notre défi à présent consiste à <b>préparer la phase 2 de l’ère numérique</b>. Le challenge est particulièrement ouvert puisqu’il ne s’agit plus d’un défi financier, mais d’audace stratégique, au service d’une vision du monde qui franchit une étape dans sa maturité.</p>
<p> </p>
<ol start="6">
<li>
<h1>Une opportunité pour l’Union Européen</h1>
</li>
</ol>
<p>Si l’Afrique est reconnue comme le berceau de l’humanité, l’Europe est perçue comme le berceau de la démocratie et des droits de l’Homme. Elle est aussi le berceau du P2P<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[5]</span></span></span></a>, l’Open Source<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[6]</span></span></span></a>, du réseau Sigfox et de nombreuses autres initiatives autour des objets connectés.</p>
<p>L’Union Européenne est un territoire qui depuis 60 ans apprend à vivre en symbiose avec ses voisins, même si de nombreux progrès restent à faire.</p>
<p>Ainsi tant dans son parcours culturel et politique qu’en raison de l’accumulation de connaissances dont elle bénéficie, elle est sans doute <b>le territoire idéal pour imaginer et mettre en œuvre le système d’information coopératif dont les Hommes ont besoin, arrivés à cette étape de leur Histoire.</b></p>
<p>Elle est d'ailleurs en train de prendre de sérieuses options, par exemple à travers l'Etat Plateforme X-Road qu'elle soutient et dont les logiciels en Open Source permettent des expérimentations chez les Etats membres. En France, <a href="https://www.french-road.fr/">l'association French-Road</a> permet de rassembler tous les acteurs qui veulent s'impliquer dans les réflexions et les expérimentations liées à cette approche.</p>
<p> </p>
<p><strong>Mais attention : </strong>le vrai défi n'est donc pas technologique, il est sociétal. Le changement vu de loin donne l'impression qu'il va y avoir des perdants et ces supposés perdants font tout pour freiner le processus. Soyons tous convaincus qu'on ne lutte pas contre le sens de l'Histoire, on s'y adapate. Dans le cas présent, ceci est indispensable car ce changement est mondial.</p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></span></a> Collecte et traitement.</p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[2]</span></span></span></a> Circuits dotés de nœuds de commutations.</p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[3]</span></span></span></a> Brasser énormément de données selon de nombreuses règles de gestion</p>
</div>
<div id="ftn4">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[4]</span></span></span></a> Ceux qui ont pour finalité d’assurer notre intégrité physique et physiologique.</p>
</div>
<div id="ftn5">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[5]</span></span></span></a> Le <b>pair à pair</b> (en anglais <i>peer-to-peer</i>) est un modèle de réseau informatique où chaque ordinateur est conçu pour être à la fois client (demandeur de données) et serveur (offreur et traiteur de données).</p>
</div>
<div id="ftn6">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[6]</span></span></span></a> L’<b><i>open source</i></b>, ou « <b>code source ouvert</b> », s'applique aux logiciels dont la licence permettent la libre redistribution, l'accès au code source et la création de travaux dérivés. Mis à la disposition du grand public, ce code source est généralement le résultat d'une collaboration entre programmeurs.</p>
</div>
</div>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/07/19/Six-d%C3%A9fis-impos%C3%A9s-par-l%E2%80%99IA#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/107Comprendre le cerveau pour mieux vivre et l’IA comme l’outil du siècleurn:md5:172991ab59d39e8a959c9ba444591b762018-04-22T16:05:00+01:002018-04-23T09:08:49+01:00genevieve-ble billet du dimancheintelligence artificielleéconomie<p>Les Hommes ont voulu voler. Ils ont cherché à imiter les oiseaux. Ils ont finalement construit des avions à partir du moment où ils ont admis qu’<u>ils voulaient en réalité transporter des personnes et des colis </u>au-dessus du sol.</p>
<p> </p>
<p><strong><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%">Nous ne voulons pas nous passer de nos congénères, nous voulons nous affranchir des tâches ennuyeuses, dangereuses ou trop complexes.</span></span></strong></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="copier_l_intelligence_humaine.jpg" class="media" height="119" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/copier_l_intelligence_humaine.jpg" width="210" />
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<h1>Comprendre pour mieux vivre</h1>
<p>Les travaux de recherche sur le fonctionnement du cerveau sont loin d’avoir livré leurs secrets et nous ne saluerons jamais assez ceux qui consacrent le meilleur de leurs capacités à approfondir ce sujet.</p>
<p>Cependant, la connaissance ainsi produite a été utilisée encore trop peu à des fins thérapeutiques et sociale, et trop largement pour développer des techniques de manipulations individuelles et collectives. Par ailleurs, l’ambition de reproduction de ces mécanismes semble relever du péché d’orgueil.</p>
<p>Le cerveau est un organe du corps humain parmi d’autres organes. Nous savons qu’il centralise certaines données et opère certaines prises de décision, mais il n’est pas le seul. Cerise sur le gâteau, nos décisions sont marquées par le contexte et la perception que nous en avons, mais aussi par les pressions qu’il imprime en nous. Dans cette notion de contexte, il faut y incorporer le passé immédiat et le passé profond, c’est-à-dire celui que nous avons vécu par nous-même et celui que nous avons hérité de notre lignée. Ainsi, la vie de chaque individu est marqué par à un enchaînement de décisions qui font que sa vie est unique et l’ensemble des décisions de ses congénères font que l’Histoire est à la fois belle et terrible, mais au bout du compte marquée par une logique que nous appelons « l’évolution ».</p>
<p>Les livres du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Nobel_d%27%C3%A9conomie" title="Prix Nobel d'économie">prix « Nobel d'économie</a> » <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Kahneman" title="Daniel Kahneman">Daniel Kahneman</a> sont souvent cités, en particulier son système 1 (le lièvre) et système 2 (la tortue) comme approche en matière de mécanisme des prises de décision.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Pour mémoire, cet économiste psychologue voulait s’assurer que les hommes prennent toujours des décisions rationnelles. La réponse est importante pour un économiste car sa négation a pour conséquence de remettre en cause l’idée que le marché est rationnel… et donc bousculer l’idée quelques fondamentaux du libéralisme.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"> </p>
<h1>S’outiller pour mieux vivre</h1>
<p>L’IA n’a pas pour vocation de remplacer le cerveau humain et les développements que nous commençons à entreprendre nous le confirment. Elle a pour vocation de nous libérer des tâches ennuyeuses, complexes ou encore dangereuses lorsqu’elle est placée dans des robots.</p>
<p>Les machines répètent à l’infini les mêmes règles et donc les mêmes gestes et les mêmes décisions.</p>
<p>L’Homme conserve et doit toujours conserver son libre arbitre : chacun de nous constitue un lien vivant et responsable avec le reste de l’humanité, et l’Humanité doit rester en lien avec le cosmos.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les systèmes apprenants donnent l’impression que cette affirmation est en train de voler en éclat. Il n’en est rien : ces systèmes « apprennent » à partir des données que nous lui donnons à raffiner. Ils prennent des décisions sur la base de ce qu’ils ont « appris ».</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Si la teneur de ces données évolue, le spectre de décision évolue<b>. <u>L’homme doit surveiller cette évolution. La machine ne le fera pas à sa place. </u></b>Qu’elle annonce des évolutions ou des dégradations, l’Homme ne doit pas laisser le système dériver tout seul…</i></p>
<p> </p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/04/22/Comprendre-le-cerveau-pour-mieux-vivre-et-l%E2%80%99IA-comme-l%E2%80%99outil-du-si%C3%A8cle#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/101IA, souveraineté et pacte socialurn:md5:1a6ee2be66b8b76af2052e69d4dd6ede2018-01-04T18:55:00+00:002018-01-04T19:05:27+00:00genevieve-bintelligence artificiellejusticemonnaies complémentairepacte socialrevenu de base<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:12.0pt; margin-left:35.45pt"><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%">L’intelligence artificielle (IA) s’inscrit dans un progrès irréversible. Elle est une arme entre les nations, mais aussi <b>un levier de renouveau sociétal.</b></span></span></i></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:12.0pt; margin-left:35.45pt"><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%">Les leaders visibles de l’IA la développent selon leur vision hégémoniste et mortifère et donc sans issue. Mais en adoptant une vision du 21<sup>ème</sup> siècle qui s’appuie sur tous les progrès industriels, sociaux et économiques, rendus possibles grâce aux innovations dans toutes les formes d’IA, nous pouvons <u>reprendre la main sur notre souveraineté</u>.</span></span></i></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:12.0pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%">« C’est en forgeant que l’on devient forgeron » : pour progresser, il faut mettre en œuvre : quoi de mieux que le progrès sociétal comme champs d’application ! <b>Ainsi, devenir un acteur majeur de l’IA passe par une révision audacieuse des outils de gouvernance, dont le pacte social.</b></span></span></p> <ol>
<li>
<h1><strong><a name="_Toc502322469"> </a></strong></h1>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;">
<h1><strong><img alt="morceaux_de_robots.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/morceaux_de_robots.jpg" /></strong></h1>
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<h1> </h1>
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<h1><strong><a name="_Toc502322469">L’IA est inscrite dans notre processus de progrès</a></strong></h1>
</li>
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<p>L’Homme progresse chaque fois qu’il tente de se libérer des vicissitudes de la vie quotidienne de manière à se consacrer à ses activités favorites : les relations sociales, la justice, la culture, le partage du savoir, l’innovation, la créativité, la démocratie ou encore la spiritualité. L’intelligence artificielle (IA), la mal nommée, s’inscrit dans ce processus.</p>
<p>Après avoir bâti nos compétitivités sur la maîtrise de la terre, de la finance, des énergies et de la communication, il s’agit à présent de se doter d’outils qui permettent de maîtriser la complexité. Car, pour aller plus loin dans la libération de nos contraintes sanitaires, sociales, cognitives, démocratiques et matérielles, nous devons être capables de maîtriser la complexité du monde.</p>
<p> </p>
<p>Pour faire de la bonne IA il faut de <b>bons algorithmes</b> et de <b>bonnes données</b> et surtout de <b>bons objectifs</b> ! L’IA peut nous conduire vers un « vivre ensemble » de haut niveau sans renoncer à notre qualité de vie individuelle. Elle constitue aussi un redoutable instrument d’influence à des fins de conquête. C’est même plutôt ainsi qu’elle est développée actuellement.</p>
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<ol start="2">
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<h1><a name="_Toc502322470"> La propagande autour de la maîtrise de l’IA</a></h1>
</li>
</ol>
<p>L’IA, est régulièrement mise en scène pour nous faire basculer dans des imaginaires sinistres de films américains, ceux qui nous persuadent que le monde est VUCA (dangereux et incertain) et nous rappellent insidieusement que le grand frère américain veille sur le monde.</p>
<p>Ce qui n’est pas de la science-fiction, c’est que nous voyons émerger quelques castes qui s’organisent pour développer leur hégémonie numérique aux fins de <b>manipuler ceux qui ne maîtrisent ni leur image, ni leur endettement, ni même leurs lois, ni, finalement, leur sort !</b></p>
<p>La lutte d’influence fait rage entre les zones géopolitiques. Les désastres démocratiques se multiplient. Alors, on s’impressionne mutuellement quant à la maîtrise puissance de calcul, la diversité des capteurs de données et la captation des sachants.</p>
<p> </p>
<p>Les hommes se font la guerre depuis qu’ils créent de la richesse. L’espace numérique devient tout naturellement un espace de guerre. Mais, la-cyber guerre n’est pas la seule action que nous avons à mener.</p>
<p>Les leaders actuels poursuivent leur fantasme à devenir les maîtres du monde à travers leurs systèmes insidieusement dictatoriaux. Mais la notion de maître du monde est contraire au fonctionnement de la vie. La vie repose sur la diversité et non sur la standardisation à outrance. Ce fantasme, hérité des siècles précédents, n’est plus crédible. C’est là que réside l’opportunité de proposer un nouveau modèle de société, rendu possible par <b>les potentialités de l’IA dans ses formes actuelles et futures</b>.</p>
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<ol start="3">
<li>
<h1><a name="_Toc502322471"> L’IA contribue au basculement sociétal</a></h1>
</li>
</ol>
<p>En ce début de 21<sup>ème</sup> siècle, le tissu entrepreneurial occidental se restructure en agrégeant 3 innovations : l’économie circulaire (incluant l’économie de la fonctionnalité), la robotisation et les big data. Tout cela est adossé à différentes formes d’IA.</p>
<p>Il s’agit de produire la juste quantité, au bon moment, au bon endroit, en économisant le plus de ressources possible : énergétiques, extractives et humaines. Nous assistons à une reterritorialisation de l’économie.</p>
<p>Ceci remet en cause le pacte social du 20<sup>ème</sup> siècle : l’économie marchande ne s’engage plus à salarier le plus grand nombre. Elle entend faire appel aux talents dont elle a besoin quand elle en a besoin. En effet, cette nouvelle économie joue sa compétitivité sur sa capacité à s’adapter et innover. Pour cela elle a besoin de talents de plus en plus variés qu’elle ne saurait salarier « pour le cas où ». C’est en les brassant sans cesse qu’elle favorise la créativité et l’ingéniosité. Pour cela, elle compte de plus en plus sur la sérendipité organisée par la collectivité à travers les instances dédiées à la création d’entreprise. La création de richesse devient l’affaire des communautés : leur capacité à jouer collectif.</p>
<p>Cette stratégie de restructuration progresse rapidement car elle est plébiscitée conjointement par les citoyens et par les investisseurs. Les uns pensent à la protection de leur environnement. Les autres espèrent une nouvelle forme de profitabilité.</p>
<p>Le paradigme qui en découle de cette bascule sociétale va redistribuer les cartes de l’attractivité des nations et donc de leur prospérité potentielle. En effet, si aux siècles précédents, l’avantage a été donné aux nations dotées d’une terre généreuse, puis celles dotées de sources d’énergie, à présent, <b>l’avantage va être donné aux nations qui proposent à leurs citoyens un terreau social de haute qualité.</b></p>
<p>Ce terreau social s’obtient en libérant les énergies créatives et en fluidifiant la circulation des savoirs. Pour cela, il faut se diriger vers <b>un modèle de société orienté vers le respect des temps de la vie de chacun, une administration facilitatrice, une démocratie organique</b>… etc. Tout cela est adossé à différentes formes d’IA.</p>
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<ol start="4">
<li>
<h1><a name="_Toc502322472"> Changement de paradigme</a></h1>
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<p>Les stratégies de basculement sont en préparation en différents points de la planète.</p>
<p style="margin-left:18.0pt"><i>L’effervescence sur le revenu universel, les crypto monnaies ou encore les indicateurs de richesse à travers le monde sont liés liées aux innovations attendues notamment de l’IA. Par exemple, les leaders de la Silicon Valley financent actuellement, hors des USA, des expériences sur le revenu universel et les crypto monnaies expérimentales se multiplient.</i></p>
<p><a name="_Toc502322473">A. L’effondrement du PIB</a></p>
<p>La recomposition du tissu entrepreneurial va conduire à l’effondrement des PIB. L’économie de la fonctionnalité va accentuer cet effondrement.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Exemple, avec la voiture autonome mutualisée, le parc automobile chute de 70 % et les gains en matière d’accidents et de maintenance des infrastructures seront de 50 %. Le schéma énergétique décarboné fait émerger des nouveaux acteurs organisés en réseau peu créateurs d’emploi… etc.</i></p>
<p>Or, dans notre modèle actuel, le revenu d’un état dépend de son PIB. Le modèle qui va s’imposer redessine la frontière entre le bien privé et le bien commun : l’innovation devient une affaire collective, basée sur l’accumulation de savoirs et l’encouragement aux initiatives.</p>
<p> </p>
<p><a name="_Toc502322474">B. Vers un pacte social</a> orienté « je – nous »</p>
<p>Il est simpliste de croire que les emplois salariés détruits dans les secteurs régalien et marchand vont être remplacés par des emplois que nous ne connaissons pas encore.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les femmes ont divisé par 4 en un siècle le temps passé dans la cuisine, parce que celle-ci a été fonctionnalisée. Aucune femme ne souhaite revenir en arrière.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les pays les plus robotisés ont certes créé des emplois chez eux, mais ils l’ont fait en détruisant de l’emploi chez les pays qui achètent la production de leurs robots.</i></p>
<p>Chaque fois que l’homme trouve le moyen de se libérer de tâches qu’il n’aime pas ou qui nécessitent des potentiels qui vont au-delà de ses capacités, il se met à développer des biens ou des services qui répondent à des besoins d’un niveau supérieur. Ces nouveaux besoins sont identifiés par les générations montantes : ils concernent l’amélioration de la qualité du vivre ensemble. <b>Il ne s’agit pas de pousser encore plus loin le consumérisme, mais de permettre à chacun de réussir sa vie.</b></p>
<p>Les citoyens veulent réorienter le temps libéré par les robots vers le développement du bien commun, ce qui tombe plutôt bien puisque la compétitivité des nations va dépendre du dynamisme de ces formes de contribution. Ceci induit donc la mise en place progressive d’outils de gouvernance qui encouragent cette réorientation. C’est la raison pour laquelle nous voyons les réflexions sur le couple « revenu de base – monnaies complémentaires » s’intensifier.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Durant le 20<sup>ème</sup> siècle, le salaire a constitué le mécanisme de ruissellement du pouvoir d’achat auprès des ménages de manière à ce qu’ils se procurent les biens et les services qu’ils ont eux-mêmes produits. A présent, il est nécessaire d’enrichir ce mécanisme pour y inclure les biens et les services dédiés à la communauté sur le long terme.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Ces biens communs concernent le temps alloué à la famille, aux savoirs, à l’innovation, à la démocratie ou encore à la spiritualité. Ils concernent également des services qui ne peuvent être sérieusement développés avec une logique productiviste. Ce sont les tâches emphatiques liées à la personne : résolution de conflits, médecine sous toutes ses formes… Ces tâches ont en commun le fait de ne pas avoir de métrique. Elles ne peuvent entrer dans le mécanisme de la « monnaie dette » qui a été conçue pour faire prospérer le secteur marchand et son mécanisme de productivité concurrentielle.</i></p>
<p>Il nous faut donc d’autres formes de distribution de revenus via d’autres formes de monnaies, correspondant à ces formes de création de richesses pour le moment laissées au bénévolat et au volontariat, donc sans mécanisme de reconnaissance.</p>
<p>Ces monnaies doivent être partiellement interopérables avec la « monnaie dette » de l’espace productif. Ceci semble possible avec les monnaies basées sur la blockchain. Ces monnaies complémentaires, appliquées notamment à la recherche et l’innovation, ont pour objectif d’enraciner nos savoirs et concrétiser ce capital local.</p>
<p><b>La réflexion sur le couple « revenu de base – monnaies complémentaires » a pour objet de repenser la stabilité sociale, harmoniser les différentes formes de contributions et permettre la plus juste répartition des richesses.</b></p>
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<p><a name="_Toc502322475">C. Répondre aux besoins des personnes mais aussi des collectivités</a></p>
<p>Si l’ère industrielle a pu émerger en favorisant la concentration capitalistique et les ressources humaines, l’ère numérique repose sur l’optimisation des ressources extractives et productives, le développement des savoirs, la prospérité des talents et les encouragements à prendre des initiatives. Les nations doivent se doter d’outils de gouvernance attractifs. En effet, le savoir circule sur le Net et les talents sont une affaire de hasard. Toutes les nations sont potentiellement dotées de talents et ont accès au savoir. Elles se différencient par leur capacité à les attitrer, les retenir et les faire prospérer.</p>
<p>La logique actuelle est essentiellement financière. Elle repose sur le $. Celui qui possède la machine à produire des $ peut fabriquer des mastodontes technologiques, en agrégeant les innovations des meilleures startups rachetées à bon prix à travers le monde.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Comme le montre l’étude du Medef « guide des écosystèmes numériques mondiaux » (12/17), les écosystèmes « matures » (dont la France) jouent le rôle de fermes d’élevage pour les écosystèmes « réellement leaders » (USA et Chine). <u>L’activité de « revente de leurs startups », bien qu’elle permette une précieuse accumulation de savoirs, ne suffit pas à créer une dynamique financière qui leur permettrait de devenir à leur tour un réel leader.</u></i></p>
<p>La situation peut sembler sans issue. C’est sans compter sur la réalité du fonctionnement des communautés humaines. L’Homme fini toujours par démanteler le système qui ne fonctionne plus au profit d’un nouveau, capable de répondre à de nouvelles attentes. Cela passe généralement par une défiance croissante face à une gouvernance de plus en plus bloquante au regard du progrès qui se met à devenir réalité. C’est ce qu’il se passe actuellement avec l’accroissement des inégalités pécuniaires.</p>
<p>Le passage de l’ère agraire à l’ère industrielle a reposé sur une aberration économique qui atteint ses limites : si la productivité d’une terre agricole repose plus sur la qualité de la terre et sur la météo que sur le travail du cultivateur, la productivité manufacturière peut s’obtenir via l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Les profits étaient certes mal répartis, mais le cynisme n’atteignait pas le niveau de la mondialisation actuelle où la profitabilité dans le monde de la finance s’accommode des approximations démocratiques, sociales, économiques et environnementales, via le circuit des lobbies et des paradis fiscaux.</p>
<p>L’arrivée des robots permet de sortir de ce désastre.</p>
<p> </p>
<p>Dans l’économie de l’immatériel, la motivation des collaborateurs devient déterminante dans l’espérance de productivité. Le cynisme devient impossible car un esprit démotivé perd sa créativité et son ingéniosité. Dans le même temps, les consommateurs, de plus en plus avertis, se méfient des entreprises aux comportements douteux.</p>
<p>Ainsi, les gains apportés par l’IA est les autres progrès ne peuvent durablement s’accumuler dans les poches de certains sans créer tôt ou tard une crise sociale majeure. Les nations prévoyantes vont prendre les devants en rendant leur économie contributive, autonome et attractive. Elles vont distinguer le capital productif et le patrimoine commun et créer une dynamique entre ces deux systèmes socioéconomiques.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La monnaie est en quelque sorte l’hormone qui permet aux hommes d’échanger les biens et les services. Un organisme qui ne possède qu’une seule hormone est un organisme rudimentaire. L’économie est une affaire d’échange. Toutes les économies en détressent recréent de la monnaie. Sans elle, les hommes ne peuvent mutualiser leurs talents et leurs initiatives.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Pour construire, les hommes ont besoin de stabilité. L’économie actuelle, de plus en plus basée sur la mutualisation des équipements, dépoitrimonise les citoyens. Il faut donc recréer du ruissellement économique qui crée de la stabilité matérielle : accès aux équipements, dont l’habitat, le savoir, le transport et qui garantit la suffisance en matière de besoins primaires. Comme les entreprises, les nations ont des coûts fixes. En l’occurrence, le coût de fonctionnement de ses biens communs et l’efficience de sa population.</i></p>
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<ol start="5">
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<h1><a name="_Toc502322476"> Mieux que l’enfermement des GAFA / BATX</a></h1>
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<p>C’est ce type d’instrument de gouvernance qui va nous permettre de sortir de l’enfermement mortifère des GAFA (M) et de leur homologue BATX chinois : un modèle centralisateur qui tue la vie parce qu’il écrase la diversité.</p>
<p>En proposant aux citoyens une vision prometteuse, toutes les réformes sont possibles ! La France, pays du « bien manger » sait se mobiliser lorsque ses richesses sont menacées. Aujourd’hui, c’est son savoir qui est pillé et sa liberté de penser qui est mise sous tutelle.</p>
<p>La technologie évolue sans cesse, ouvrant de nouvelles opportunités à de nouveaux entrants. La structure de l’Internet est en voie de reconfiguration à l’occasion de l’émergence des objets connectés. Les data des GAFA sont des données déduites de nos actions sur le Net, alors que nos systèmes administratifs, éducatifs, sanitaires ou encore bancaires sont en mesure de nous fournir des données objectives, à condition de dépassionner le débat sur les données personnelles pour le ramener à un débat fonctionnel, stratégique et éthique. En effet, nos données sont le reflet de notre intimité, mais une fois anonymisées (avec précaution), elles deviennent un bien commun qui permet de développer de la prédicitivté et de la prévention et donc de la souveraineté.</p>
<p>Les avancées apportées par les RGPD vont dans le bon sens, mais une réflexion stratégique plus approfondie s’impose.</p>
<p> </p>
<ol start="6">
<li>
<h1>Cas concret : la justice</h1>
</li>
</ol>
<p>La justice est une fonction éminemment régalienne. Pourtant, si nous n’y prenons garde, la pénétration de l’intelligence artificielle dans nos vies va disrupter cette fonction et menacer notre vivre ensemble, selon plusieurs processus mal pris en compte actuellement.</p>
<p> </p>
<p><a name="_Toc502322478">D. Code is law !</a></p>
<p>Peu à peu, « <b>le code</b> (des programmes informatiques) <b>dit la loi</b> », mais nous n’avons pas de garantie sur ces innombrables morceaux de code contenus dans nos objets connectés, nos robots et nos systèmes informatiques. À l’heure actuelle, il n’existe pas d’ordre des informaticiens, ni d’agence compétente pour surveiller la rectitude des machines qui nous assistent ou qui pilotent une partie de nos vies.</p>
<p> </p>
<p><a name="_Toc502322479">E. Mieux que la justice express</a></p>
<p>Pour le moment, la justice expérimente une manière de s’approprier cette innovation à travers un collectif de magistrats, d’avocats et d’éditeurs d’ouvrages juridiques. Leur objectif : entrer les jugements et les arrêts dans un système d’IA pour permettre d’évaluer rapidement le délibéré potentiel d’une affaire au vu de ses caractéristiques et sa localisation géographique. Une justice plus rapide, voilà qui semble une bonne nouvelle.</p>
<p>Hélas, malgré tout l’enthousiasme qui est mis dans ce projet, le résultat s’annonce toxique :</p>
<ul>
<li>Dans l’état actuel des moyens disponibles, les systèmes mis en œuvre relèvent de l’IA « faible », ce qui va appauvrir la pratique judiciaire. En effet, nous le constatons avec les réseaux sociaux qui utilisent des techniques semblables : ils tentent d’élargir notre carnet d’adresses en nous proposant des profils dont ils pensent qu’ils nous ressemblent… ce faisant, ils nous enferment dans un circuit d’internautes qui voient le monde avec le même prisme supposé que nous : notre champs de vision s’atrophie, nous comprenons mal le monde dans sa diversité et nous devenons anxieux.</li>
<li>Les métiers liés à la justice font partie des professions les moins aimées des citoyens car ils sont perçus comme opaques, sans transparence, sans souci de progrès. La justice express qu’ils préparent va accentuer cette situation dangereuse pour la nation.</li>
</ul>
<p> </p>
<p>Une autre approche est possible :</p>
<ul>
<li><u>En s’inspirant de ce qu’il se fait dans le domaine de la santé</u>, il est possible de conférer à la justice une responsabilité de prédictivité et donc de préventivité. Cette idée est nouvelle : les juges actuellement ne sont pas responsabilisés et la justice n’est pas responsabilisée sur la réduction du nombre d’affaires qui lui sont confiées.</li>
</ul>
<p style="margin-left:38.5pt">La numérisation des jugements et des arrêts constitue une mine d’informations pour :</p>
<ul>
<li style="list-style-type:none">
<ul style="list-style-type:circle">
<li><b>Améliorer des relations</b> familiales, professionnelles, commerciales ou sociales,</li>
<li><b>Faire entrer nos codes dans des processus de simplexité</b>, objectivement impossible sans cette assistance technique.</li>
</ul>
</li>
<li><u>Le principe selon lequel nul ne doit ignorer la loi</u> a été discrètement abandonné face à la complexité et l’évolutivité de nos codes et autres réglementations. Mais il est possible de mettre à la disposition du public le système expert que les professionnels de la justice préparent actuellement à leur seul profit. Grâce à ce système, les justiciables pourront évaluer leur situation :
<ul style="list-style-type:circle">
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">En renonçant à un projet qui présente des risques,</li>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">En ayant recours à la médiation plutôt qu’à la justice (ce qui encourage à développer une médiation efficace et bienveillante),</li>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">En ayant une parfaite connaissance de la chose soumise à l’arbitrage de la justice.</li>
</ul>
</li>
</ul>
<p> </p>
<p>Une justice plus sereine constitue un prérequis pour favoriser l’esprit d’initiative. Toutes les grandes thématiques régaliennes sont concernées par ce type d’approche.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2018/01/04/Etre-leader-dans-l%E2%80%99IA-%3A-impacte-sur-le-pacte-social#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/94L’intelligence artificielle : halte à la propagande anxiogèneurn:md5:1ebbfc0999c5552fda047d2fbe7da8142017-12-16T18:05:00+00:002017-12-17T15:39:55+00:00genevieve-ble billet du dimanchegéopolitiqueintelligence artificielle<p><i>Cessons de nous faire peur avec les discours sur la machine qui devient plus intelligente que l’homme. Concentrons-nous plutôt sur les vraies opportunités liées au développement de l’IA.</i></p>
<p><i>La compétitivité entre les zones géopolitiques est source de progrès. Cela se joue désormais sur l’attractivité. Or, l’IA n’a pas son pareil pour nous libérer des tâches ennuyeuses, dangereuses ou fastidieuses de manière à développer une civilisation plus mature.</i></p>
<p><i>Néanmoins, le monde qui vient ne sera pas angélique. L’IA a des applications militaires, <b>mais le plus important réside dans les travaux de recherche qui tournent autour de son développement.</b></i></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="IA_arme_des_guerres_sans_goute_de_sang.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/IA_arme_des_guerres_sans_goute_de_sang.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<h1>La propagande autour de la maîtrise de l’IA</h1>
<p>L’IA (intelligence artificielle), peut, certes, être utilisée pour nous faire basculer dans les imaginaires sinistres de certains films américains, ceux qui nous persuadent que le monde est VUCA (dangereux et incertain) et nous rappellent insidieusement que le grand frère américain veille sur le monde.</p>
<p>Ce qui n’est pas de la science-fiction, c’est qu’en ce début de 21<sup>ème</sup> siècle, nous voyons émerger quelques castes qui s’organisent pour développer leur hégémonie numérique aux fins de manipuler ceux qui ne maîtrisent ni leur image, ni leur endettement, ni même leurs lois, ni, finalement, leur sort !</p>
<p>La lutte d’influence fait rage entre les zones géopolitiques. On s’impressionne mutuellement quant à la maîtrise puissance de calcul, la diversité des capteurs de données et le foisonnement des talents capables de les employer à des fins de domination.</p>
<p>Certains poursuivent leur fantasme à devenir les maîtres du monde à travers leurs systèmes dictatoriaux. Or, cet objectif est inatteignable car elle est contraire à la vie. La vie repose sur la diversité et non sur la standardisation à outrance. Ce fantasme, hérité des siècles précédents, n’est plus crédible à la lumière des connaissances que nous accumulons. <b>C’est pourquoi nos stratégies doivent dépasser cet objectif au profit d’une vision du monde plus mature.</b></p>
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<h1>Sympa ou violente, la machine n’est pas humaine</h1>
<p>Le débat sur l’homme qui finira par être dépassé par la machine a néanmoins pour vertu de nous interpeller sur des questions essentielles à propos de l’intelligence, de la conscience et de la vie.</p>
<p>Nous commençons à comprendre la continuité de vie qui lie les Hommes entre eux et à leur écosystème, l’ensemble étant lui-même en symbiose avec le cosmos. Chaque Homme est biologiquement unique, il doit sa personnalité à sa composition chimique, biologique, morphologique, climatique, politique, spirituelle mais aussi historique et sociale. Ses pensées sont guidées par ses émotions et orientées vers son besoin de survie, de développement et de transmission du patrimoine qu’il représente. <b>Aucune machine ne peut avoir une telle feuille de route, faite à la fois d’imprévu et de détermination congénitale.</b></p>
<p>Les recherches qui visent à reproduire puis dépasser les capacités intellectuelles, créatives et sentimentales de l’Homme ont certes un intérêt, mais pas celui affiché : <u>il s’agit en réalité de comprendre <b>les processus comportementaux pour mieux les piloter</b></u>.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Daesh en est un sinistre exemple : leur maîtrise de l’enrôlement à distance terrifie la planète.</i></p>
<p>Les discours guerriers sur l’IA nous alertent néanmoins sur les épisodes violents qui pourraient advenir. Pour mémoire, les hommes sont devenus violents entre eux lorsqu’ils ont commencé à produire des richesses et à se les disputer. Les cybers attaques sont donc hélas dans l’ordre des choses. Elles visent les biens immatériels : la confiance, la réputation, l’argent, les savoirs, le moral des populations mais elles sont aussi mises à contribution dans des attaques plus physiques, par exemple avec les drones tueurs.</p>
<p>Voilà pourquoi chaque zone d’influence géopolitique a intérêt à avoir une réelle stratégie en matière d’IA. C’est à travers la maîtrise de ses technologies, de l’éthique et de ses data et de ses mathématiques que va se jouer leur compétitive offensive et défensive.</p>
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<h1>L’IA au service des populations éduquées et matériellement apaisées</h1>
<p>Étant de mieux en mieux éduqués et de plus en plus attachés aux valeurs immatérielles et prenant conscience de la notion d’« efficacité globale » qui s’impose à tous, nous pouvons espérer que la communauté des Hommes aspire à développer un monde plus égalitaire, tout en préservant une part de compétitivité, <b>orientée vers le progrès et non plus vers la captation.</b></p>
<p>Pour cela, nous devons accepter de dessiner notre modèle de société de manière à tirer le meilleur parti des progrès promis par l’IA qui nous promet une gouvernance basée sur une transparence accrue et la reconnaissance de toutes les formes de contribution à notre vivre ensemble.</p>
<p><b>C’est à notre génération qu’il revient de faire le job !</b></p>
<p> </p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2017/12/16/L%E2%80%99intelligence-artificielle-%3A-l%E2%80%99arme-des-guerres-sans-une-goutte-de-sang%2C-mais-pas-que%E2%80%A6#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/92Homo deus ? … non, simplement connectéurn:md5:5486fdf17626e6dec5b6a3a96901e88e2017-12-10T08:48:00+00:002017-12-11T08:14:20+00:00genevieve-ble billet du dimancheintelligence artificiellelibéralisme<p>Dans son dernier livre « Homo deus », Yuval Noah Harari se fait l’écho de l’angoisse suscitée par ceux qui veulent prendre la main sur notre avenir, non pas de manière démocratique, mais technologique. Avec ce livre, il nous oblige à réfléchir : <b>que nous voulons vraiment pour nos enfants ?</b></p>
<p>Ce qu’il nous annonce n’a pas d’avenir, mais restons vigilants.</p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="homo_deus.jpg" class="media" height="226" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/homo_deus.jpg" width="156" />
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<h1>Harari, un historien, pas un futurologue</h1>
<p>Yuval Noah Harari est un historien qui mérite son succès. Son livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité est un succès parce qu’il raconte une histoire, notre histoire. Son livre permet de se faire une idée de ce qu’il s’est passé il y plus de 100 000 ans. Avec lui, nous faisons le parcours de celui qui explore sa généalogie : le temps que nous y consacrons nous permet de nous comprendre nous-même.</p>
<p>Nombreux sont ceux qui attendaient la suite. Mais, la suite ne relève pas de l’histoire, mais de la futurologie.</p>
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<p>Encouragé par ce succès, nombreux sont ceux qui ont demandé la suite. Mais, la suite ne relève pas de l’histoire, mais de la futurologie.</p>
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<p><b>La futurologie pose la question suivante :</b> à quoi ressemblera le monde lorsque les hommes et les femmes qui font tourner la vie sociale et économique auront passé les manettes à leurs enfants, puis à leurs petits-enfants puis à leurs arrières petits-enfants ?</p>
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<p>Le futurologue esquisse le monde à venir, celui où les traumatismes de l’histoire ont trouvé une forme d’apaisement ou, au contraire, une dynamique de revanche, celui où les secrets douloureux ont été percés ou se sont délités, celui où les bonnes et les mauvaises stratégies ont montré leur réelle valeur, celui où les effets d’engouements se sont estompés au profit des usages communs … etc.</p>
<p>Mais surtout, <strong>la futurologie s’intéresse à la trajectoire de l’évolution</strong>. Elle consacre une part importante de son attention au passé. Les historiens nous disent ce qu’il est arrivé, les archéologues et les anthropologues nous disent comment cela s’est passé. Le futurologue s’intéresse au processus qui a amené ces faits plutôt que d’autres.</p>
<p>La futurologie nécessite donc de connaître le passé, et sur ce point-là, à propos de Homo Deus, il n’y a rien à dire. Bien au contraire.</p>
<p>Mais le futur n’est pas seulement une affaire d’historiens, d’anthropologues et d’archéologues. Il est aussi une affaire d’économie, de géopolitique et de géographie.</p>
<p>De plus, pour éclairer le futur, il faut aussi s’intéresser aux orientations scientifiques et aux stratégies qui les sous-tendent. Car l’homme cherche à résoudre, en priorité, les problèmes qu’il perçoit et auxquels il y consacre des moyens.</p>
<p>Le futurologue n’élucubre pas sur les divagations de quelques penseurs rendus visibles à travers les médias et les systèmes éducatifs. Il s’intéresse au sens de la vie qui tôt ou tard s’impose, car les systèmes qui menacent le bienêtre des populations finissent par s’effondrer.</p>
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<h1>La mutation de notre vision du monde</h1>
<p>Le changement de civilisation que nous vivons est guidé par notre nouvelle manière de voir le monde.</p>
<p>Nous ne savons toujours pas répondre aux questions existentielles, mais nous prenons conscience que <strong>notre plaisir à vivre n’est pas dans le consumérisme mais dans le développement l’estime de soi,</strong> celle que nous développons en faisant le bien, en réalisant de beaux projets ou encore en offrant à la communauté quelques progrès durables.</p>
<p>Pour cette raison, nous voulons consacrer le moins de temps possible aux tâches dangereuses, fastidieuses, fatigantes ou encore trop complexes. Alors, nous développons les machines qui le font à notre place. Et parce que nous avons définitivement admis que les ressources de notre planète ne sont pas illimitées, nous voulons que ces machines économisent nos ressources.</p>
<p>Nous nous réservons les tâches créatives, décisionnelles et empathiques. De ce fait, nous devenons des boulimiques du talent et des savoirs. <b>Nous voulons réussir nos vies, pas devenir des dieux !</b></p>
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<h1>Nouveau libéralisme ?</h1>
<p>Yuval Noah Harari nous parle d’un nouveau libéralisme, mais celui qu’il décrit n’est que le prolongement du libéralisme qui a fait émerger les GAFA (M) et qui a suscité le développement des BATX (chinois). La société qui en résulte accentue son défaut congénital : la concentration de la classe qui détient les capitaux et donc les robots. Tout heureuse de se sentir maître du monde, cette classe rêve d’immortalité, ce qui en dit long sur la dégénérescence de sa pensée philosophique.</p>
<p>Certes, le libéralisme donne l’impression d’avoir gagné sur le [socialisme / communisme], mais là n’est pas la question. Le dernier épisode de l’histoire de l’Humanité a été la sortie de l’ère agraire pour entrer dans l’ère industrielle, ce qui a posé un problème nouveau : la protection des marchés au-delà de la protection des terres.</p>
<p>Le communisme a échoué parce qu’à l’époque où il a été expérimenté, les outils de gouvernance et les technologies dont il aurait eu besoin n’étaient pas disponibles. Faute de mieux, les dirigeants se sont radicalisés pour ne pas perdre la face.</p>
<p>Lorsque le libéralisme s’est imposé, le problème a été énoncé auprès du public en termes de répartition de la richesse, ce qui a biaisé le débat : les industriels ont besoin d’êtres humains de plus en plus cultivés, quel que soit le modèle politique en vigueur. Mais à présent, le public prend conscience que ce n’est pas le capital qui crée la richesse, mais la culture, la créativité et l’audace. Ce sont ces valeurs qu’il faut protéger et elles appartiennent au bien commun.</p>
<p>Le libéralisme a permis à une nouvelle classe sociale de relayer les privilèges qui étaient détenus par les nobles. Ces libéraux ont mobilisé leurs troupes autour du slogan « le bien-être pour tous grâce au progrès technique ». <strong>Nous allons inexorablement passer au slogan suivant : « l’accomplissement de tous grâce au progrès sociétal ».</strong></p>
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<h1>La société organique</h1>
<p>Ce n’est pas le libéralisme qui va faire cette transition parce qu’il n’est pas adapté au nouveau design de la société : nous quittons la structure hiérarchique pour aller vers la structure organique. La nature ne connaît pas la structure hiérarchique. Elle ne connaît que la structure organique, c’est grâce à elle qu’elle s’adapte en permanence.</p>
<p>De fait, <b>la véritable innovation qui nous transforme, c’est la notion de réseau</b>. L’électricité puis les télécoms se sont véritablement développées autour de la notion de réseau. À présent, notre tissu entrepreneurial se renouvelle autour de cette notion de réseau : fini les grandes entreprises dans lesquelles les générations montantes ne veulent plus travailler. Bonjour les petites structures à taille humaine où chacun donne le meilleur de lui-même parce qu’il est apprécié pour ce qu’il apporte et parce que sa société se développe autour de ce qu’elle apporte de positif à son environnement.</p>
<p>Le terme « libéralisme » ne convient plus. Un terme va émerger prochainement dans la bouche des milléniums, ceux qui ont pris peur en voyant leurs parents consommer avec insouciance et rempli leurs poubelles avec désinvolture, au point de menacer la planète. Ils ne veulent à aucun prix de ce modèle de société qui, certes, accorde une retraite à leurs parents, mais sans programme social, cette retraite se termine dans l’exclusion pudique et désespérante.</p>
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<h1>Liberté… de collaborer !</h1>
<p>Nous ne faisons pas des progrès pour le devenir des dieux. Nous faisons des progrès pour nous libérer, non pas de la contrainte des autres, mais des vicissitudes de la vie quotidienne, de manière à nous élever nous-même.</p>
<p>Nous comprenons plus finement le monde qui nous entoure et nous voulons y prendre notre place de manière plus subtile. À travers ce challenge, nous acceptons toujours plus de complexité. Sans les machines, nous ne pouvons pas le faire.</p>
<p>L’IA (Intelligence Artificielle) a été appelée ainsi pour induire l’idée que nous donnons de l’intelligence à nos machines pour qu’elles puissent faire certaines tâches que nous ne voulons ou ne pouvons pas faire.</p>
<p>L’IA n’a pas pour vocation de remplacer l’homme. Elle ne va pas non plus rendre l’homme meilleur. Elle exécute bêtement les tâches qui lui sont confiées. Si ces tâches correspondent à de mauvaises intentions, ce n’est pas elle qui est en cause, mais l’homme. Si les directives sont mal données, c’est l’homme qui est en cause. Le chantier des responsabilités devient urgent. <b>Nous pourrions commencer par créer un ordre des informaticiens.</b></p>
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<p><b>Au fur et à mesure que l’IA s’immisce dans nos vies, nous devons accorder une place croissante aux lanceurs d’alerte. </b>En effet, dans notre univers, tout bouge sans cesse et la matière vivante doit s’y adapter ou disparaître.</p>
<p>Nos systèmes doivent donc s’y adapter, ce qu’ils ne peuvent pas faire spontanément. L’homme doit donc veiller sans cesse à cet ajustement. Vu les difficultés que nous avons à ajuster nos lois et nos normes, l’affaire s’annonce compliquée … À moins <b>d’institutionnaliser le mécanisme dual de la vicariance et de la simplexité</b> telle que la pratique la nature pour faire évoluer les espèces. Vaste chantier !</p>
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<h1>Homo connecté, c’est déjà pas mal…</h1>
<p>Avec les machines, l’homme décuple son potentiel. Il peut se lancer dans des projets toujours plus complexes et rapides. Mais pour pouvoir le faire, il faut conjuguer de plus en plus de talents et de savoirs variés. Ainsi, l’homme devient de plus en plus dépendant de ses congénères. C’est la raison pour laquelle il se connecte à toutes sortes de réseaux car il devient lui-même multiréseau.</p>
<p>Si au début du siècle dernier, chacun se caractérisait par ses origines géographiques, sociales, religieuses et politiques, nous commençons à être mobiles sur tous ces plans-là :</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Mon grand-père avait un métier, mon père a eu 7 jobs, moi j’en ai 7 en même temps !</i></p>
<p>C’est parce que nous sommes de mieux en mieux connectés que nous commençons à maîtriser <b>l’intelligence collective</b>. Sans elle, le pire devient certain : les machines, sans le contrôle des hommes, enferment les hommes et bloquent la vie.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2017/12/10/Homo-deus-%E2%80%A6-non%2C-simplement-connect%C3%A9#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/91Notre justice en marche vers le 21ème siècleurn:md5:27a951c84b4e0e6f5b37e5a943558d172017-08-06T14:24:00+01:002017-08-08T12:39:14+01:00genevieve-bà débattrebig datacivilisationdémocratieintelligence artificiellejustice<p style="margin-left:35.4pt"><i>Lors de ses rencontres avec les Français durant de sa grande marche, le député Jean Lassalle a constaté leurs doutes vis-à-vis de la justice. De leur côté, les gardes de sceaux successifs dénoncent l’état inquiétant de cet appareil central dans notre démocratie.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Rafistoler la justice en prenant en compte les doléances de ceux qui en vivent et de ceux qui y ont recours ne semble plus à la hauteur des enjeux. Il s’agit à présent de préparer la justice aux bouleversements culturels et économiques de ce début de siècle. Il devient indispensable au regard du changement de civilisation qui est en cours et des opportunités qui en découlent.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La compétitivité des pays se joue à présent sur leur capacité à favoriser les initiatives et la mise en valeurs des talents. La qualité de l’appareil judiciaire est source de confiance.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Cette modernisation doit améliorer la vie de l’ensemble des parties prenantes : les justiciables, la démocratie et l’ensemble des professions concernées. </i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>L’urgence de ce chantier nous vient de l’extérieur : les GAFA est les startups de la legaltech sont déjà à la manœuvre. </i></p> <h1><a name="_Toc489959226"></a></h1>
<figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="justice_moderne.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/justice_moderne.jpg" />
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<h1><strong><a name="_Toc489959226">Le désir de déjudiciarisation de nos vies</a></strong></h1>
<p>Sauf les Hommes, les espèces vivantes sur cette terre n’ont pas de tribunaux. Pour cela, elles établissent de bons arrangements avec leur environnement. Elles utilisent la médiation et la violence en dernier recours. Les affaires se règlent entre individus.</p>
<p>L’Homme, le moins autonome des mammifères, pratique une forme de vivre ensemble qui le contraint à coopérer et à partager avec des communautés de plus en plus nombreuses et variées, ce qui tôt ou tard crée des différends. Comme les autres espèces, il peut recourir à la médiation, et à la violence, mais il a inventé la justice et les tribunaux pour éviter les règlements de compte violents entre voisins et entre partenaires. L’état est le garant de la justice. Lui seul peut procéder à des actions violentes envers des citoyens dont le comportement pose des problèmes aux autres citoyens.</p>
<p>La justice est donc une affaire de gouvernant, mais les gouvernants, fussent-ils de droit divin, sont entourés d’agents sociaux-économique motivés pour défendre leurs intérêts, ce qui ne cesse de poser des problèmes. Toutes les époques que nous connaissons ont connu des épisodes plus ou moins dramatiques aboutissant à une justice mal rendue qui nourrit la violence et qui fini par conduire à la remise en cause de l’Autorité en place (le roi, la république… etc).</p>
<p>C’est ce que nous voyons apparaître actuellement avec le dénigrement des élus et les doutes vis-à-vis de la justice qui sont perçus comme des êtres dotés d’un pouvoir sur des hommes et des femmes dont ils ne comprennent pas le quotidien de plus en plus complexe et contraignant.</p>
<p>Notre challenge consiste à imaginer comment répondre à cette situation en s’intéressant particulièrement à ce qu’il y a de spécifique à notre époque dans les demandes qui sont formulées par les parties prenantes.</p>
<p> </p>
<p>La justice repose sur une idée simple : il existe des règles, supposées connues de tous, et des fonctionnaires censés les faire respecter. Si ces règles ne sont pas respectées et que cela porte préjudice à la communauté ou à une personne en particulier, la justice est sollicitée.</p>
<p>Mais, au fil du temps, les règles sont devenues de plus en plus compliquées. Dans le même temps, nous avons peu à peu dépersonnalisé nos relations. L’écart croissant entre les intérêts des plus forts et des plus faibles rend les relations entre les hommes de plus en plus « juridiciables » : on ne se parle plus en mode face à face, on s’envoie des courriers recommandés puis on entre en procédure contentieuse.</p>
<p>La dématérialisation croissante des relations et l’intensification de la mondialisation des relations économiques ne favorisent pas l’évitement de cette tendance. Mais les générations montantes aspirent à un autre modèle de société. Parmi les progrès espérés, il y a une reconstruction des modes de relations car le renouveau social est caractérisé par le désir de coopération.</p>
<p> </p>
<p> </p>
<h1><strong><a name="_Toc489959227">Le mécanisme de la disruption</a></strong></h1>
<p>Il y a disruption d’une institution lorsque les attentes évoluent et que des savoir-faire nouveaux permettent de les satisfaire autrement et plus efficacement.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Uber et ses acolytes ont émergé parce qu’avec les GPS, il n’est pas nécessaire d’être un expert pour conduire une voiture d’un point à un autre. Dans le même temps, la géolocalisation permet d’appairer efficacement une demande de voiture et un chauffeur disponible. Enfin, la tenue d’une flotte de véhicules devient un marché occupé par quelques des acteurs hautement spécialisés qui sont intéressés par cette nouvelle cible de chauffeurs.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Dès lors, l’offre distinctive des compagnies de taxi disparaît. Elles peinent à se recréer un nouvel avantage. Bien au contraire, plombés par des règles qui n’ont plus lieu d’être, elles ne peuvent lutter contre ces barbares qui revisitent entièrement leur propre marché.</i></p>
<p>Quelle que soit la profession visée, le scénario de la disruption est désormais connu : des acteurs apparaissent, revisitant le service rendu grâce à une combinaison d’innovations. Les acteurs en place tentent de leur barrer la route en se « barricadant » à grands coups de réglementation et de jargonnage. Ce faisant, ils ouvrent le débat auprès de leurs propres « clients » qui finalement, tels des infidèles, choisissent les barbares qui leur proposent mieux, plus simple, plus efficace, plus élégant et généralement plus économique.</p>
<p> </p>
<h1><strong><a name="_Toc489959228">Les causes de disruption de la justice</a></strong></h1>
<p>La justice, en dépit de sa position régalienne, n’échappe pas au risque de disruption. Perçue comme compliquée, lente, coûteuse, opaque et incertaine, elle est en bute à des problèmes de confiance. Ceci incite les justiciables à s’intéresser aux solutions alternatives qui leur sont proposées.</p>
<p>La justice actuelle se montre peu concernée par l’idée de progrès, en particulier vis-à-vis des justiciables et plus globalement de la communauté. La notion de prévention n’est pas un sujet pour elle. Son efficacité répressive porte peu à discussion. Ceci peut paraître normal puisque sa vocation consiste à « rendre la justice », pas « rendre le monde meilleur ». Cependant, toute offre de service promettant des progrès au profit des justiciables va recevoir un accueil favorable.</p>
<p>Pour le moment, en France, la justice prédictive est présentée comme un progrès au service des juges et des avocats. Mais du point de vue du justiciable, elle apparaît comme une facilité qui va profiter à ces professions, mais pas aux justiciables. Pire, elle peut dériver vers une justice qui s’appauvrit, à l’instar des réseaux sociaux tendent à appauvrir la diversité potentielle de nos relations et de nos centres d’intérêts. En effet, ces deux systèmes sont adossés à de l’intelligence artificielle qui ont pour objet de rapprocher des profils qui se ressemblent. Des profils d’affaire et donc de jugement d’une part et des profils d’internautes et donc des centres d’intérêt d’autre part.</p>
<p>Or, chaque affaire est unique, même si elle ressemble à d’autres déjà jugées. Amalgamer les paramètres pour les rendre plus semblables va être une tentation forte puisqu’à la clef il y a une machine qui dit « sa vérité » à moindre coût intellectuel. <b>Ce n’est pas ce genre de progrès qui est attendu par les justiciables.</b></p>
<p> </p>
<h1><strong><a name="_Toc489959229">L’évolution des usages</a></strong></h1>
<h2><a name="_Toc489959230"> Les changements de mentalité appellent une autre justice</a></h2>
<p>Il est tentant de dire qu’une justice accueillante et efficace inciterait les citoyens à y avoir recours à tout propos. Ceci est une idée fausse et va l’être de plus en plus.</p>
<p>Nous passons de « la loi du plus fort » à « la loi du plus adaptable », ce qui change l’appréciation que nous allons avoir des relations entre individus.</p>
<p>Les modes de gouvernances qui s’imposent ont pour objectif de libérer les initiatives en créant un cadre favorable aux processus d’essai-erreur et la collaboration. Celui qui veut être admis dans les cercles sociaux d’action doit démontrer sa capacité à interagir avec les autres, à admettre les différences des points de vue et d’intérêt et à trouver les compromis efficaces. Ce savoir-faire était jusqu’à présent un élément distinctif d’une certaine élite. À présent, tous les citoyens sont invités à en faire l’apprentissage et à le pratiquer. En effet, la compétitivité se joue désormais sur la capacité à innover en croisant des savoirs et des talents différents. Les nouveaux modes de pensée qui en découlent marquent une nouvelle vision du vivre ensemble.</p>
<p>Ainsi, l’erreur est désormais admise par la collectivité, mais pas l’intention malveillante. Actuellement, un personnage malveillant peut démontrer sa légitimité et échapper à une forme de justice qui serait basée sur le bon sens. Nous avons donc besoin d’une autre justice qui distingue l’erreur de la malveillance et qui se concentre sur ce dernier point.</p>
<p> </p>
<h2><a name="_Toc489959231"> La réactivité</a></h2>
<p>La justice, une fois allégée des affaires qui ont pu être évitées (prévention et agréments) et qui ont pu être apaisées (conciliation) peut se recentrer sur les affaires restantes, celles qui correspondent à des situations exceptionnelles ou nouvelles.</p>
<p>Pour cela, elle doit s’impliquer davantage dans les innovations juridiques. En effet, dans une époque qui favorise les plus adaptables, la réactivité de la justice devient stratégique.</p>
<p>Par exemple, les Anglo-Saxons, face à des situations nouvelles et probablement durables, ont pour habitude de créer des cadres juridiques provisoires qu’ils affinent au fur et à mesure que la communauté accumule de l’expérience.</p>
<p> </p>
<h2><a name="_Toc489959232"> La conciliation</a></h2>
<p>La conciliation a pour objectif de rapprocher les points de vue de deux personnes, ou groupes de personnes, de manière à ce qu’elles puissent se reparler après une crise et trouver un arrangement durable sur la question qui les a opposés.</p>
<p>Ceci nécessite l’intervention d’une tierce personne, spécialisée dans la conduite de cette démarche. Les progrès récents en matière, par exemple de neurosciences, donne matière à faire émerger une profession nouvelle, capable de faire prospérer des relations non pas basées sur le droit, mais sur le bon sens et l’éthique.</p>
<p>Dans un monde toujours plus complexe, le droit ne peut plus descendre dans les détails de chaque situation. En revanche, le bon sens et la morale permettent d’inviter chacun à reconquérir sa propre estime et celle de son partenaire. Mais pour cela il est nécessaire de créer un cadre approprié.</p>
<p>A priori, dans une société ou posséder n’est plus une priorité, mais où l’estime des autres devient prioritaire, une part croissante des litiges gagne à trouver une issue en conciliation.</p>
<p>Organiser efficacement cette profession et lui donner ses lettres de noblesse constitue une première étape pour commencer à répondre aux attentes des justiciables.</p>
<p> </p>
<h2><a name="_Toc489959233"> La prévention</a></h2>
<p>Parmi les progrès qui commencent à voir le jour, il y a le profilage comportemental qui permet d’aider certaines personnes à risque comportemental de se prendre en charge.</p>
<p>De même, certaines situations représentent des risques de conflit. La justice possède la matière pour en suivre les évolutions et donc solliciter des mesures préventives. La France possède le savoir-faire et les ordinateurs qui lui permettent de tirer parti de données qui sont accumulées dans l’appareil judiciaire. Pour le moment, ce sont plutôt les GAFA qui sont potentiellement capables de faire de la prévention. Il serait plus sain que notre justice se place au cœur de cette connaissance et en fasse un outil de gouvernance visant à abaisser sans cesse le nombre de conflits sur notre territoire.</p>
<p>Pour le moment, ceci n’entre pas directement dans son périmètre d’action alors qu’elle est en mesure de jouer un rôle clef.</p>
<p> </p>
<h2><a name="_Toc489959234"> L’arbitrage</a></h2>
<p>L’arbitrage est une activité privée dont l’efficacité tend à vider les tribunaux, ce qui peut réjouir le contribuable et les élus. Mais une justice entièrement privatisée peut sembler inquiétante puisqu’elle devient une affaire d’argent et que les données accumulées à travers les affaires traitées échappent à la force publique.</p>
<p>Un compromis est donc à inventer entre la justice arbitrale privée, appréciée pour son efficacité et la justice publique, garante de la démocratie.</p>
<p>Pour le moment, cette justice privée est pour une part capitalisée par des acteurs internationaux. Barrer son évolution ne protège pas notre justice de la disruption. En revanche, favoriser des acteurs nationaux permet de s’approprier les savoir-faire et les personnaliser à nos spécificités.</p>
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<h1><strong><a name="_Toc489959235">La technologie au service du justiciable</a></strong></h1>
<h2><a name="_Toc489959236"> Big data et intelligence artificielle</a></h2>
<p>L’intelligence artificielle fait rêver dans cet univers de textes toujours plus nombreux. La priorité n’est pas de laisser prospérer cette complexité, mais au contraire de travailler à aller vers plus de simplicité.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les lignes de code d’un programme informatique sont compliquées à comprendre. Les utilisateurs ne jugent pas cette complexité, mais simplement l’ergonomie du système qu’ils manipulent.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Par analogie, les textes peuvent être complexes, mais ils peuvent être présentés aux justiciables de manière ergonomique, par exemple à travers des formulaires qui permettent de décrire une situation et qui restituent les incompatibilités légales.</i></p>
<p>Dans la foulée, la technologie peut être mise à profit pour identifier les textes qui se recoupent ou au contraire se contredisent, voire qui créent des vides juridiques.</p>
<p>Le but suprême consiste à rendre le justiciable autonome de manière à ce qu’il fasse lui-même sa propre prévention, comme cela commence à se faire dans la santé.</p>
<p>Ceci concerne tous les acteurs sociaux et économiques ainsi que les administrations qui peuvent favoriser l’accès à la connaissance juridique concernant spécifiquement leur domaine. Déjà, des contrats type sont disponibles sur Internet, facilitant la constitution d’une société ou l’établissement d’un contrat de travail ou de location. Il s’agit d’aller plus loin en permettant aux citoyens d’évaluer les risques qu’il prend à travers ses initiatives.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Par exemple, il est possible de rêver la fin des contrats interminables et illisibles, car ils sont certifiés conforme aux bonnes pratiques et à l’éthique et résumés de manière lisible par tous à tout moment.</i></p>
<p>La technologie est une pièce maîtresse des disruptions. N’importe quel hackathon peut proposer une idée qui réduise la défiance des citoyens vis-à-vis du monde complexe qui leur est imposé et qui avantage les grands acteurs aux dépens des petits.</p>
<p>Prendre à bras-le-corps ces besoins de simplification ouvre la voie à une déstabilisation de ces grands acteurs. Mais ce n’est pas exclusivement avec ces grands acteurs que demain se construit. L’avenir se construit avec des idées neuves et des solutions innovantes. Cela s’obtient en conjuguant expérience, ingéniosité et audace. Il faut donc favoriser la coopération.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Dans la Rome antique, le métier le plus répandu était « porteur d’eau ». L’inventeur de l’aqueduc s’est fait de nombreux ennemis puisqu’il détruisait de l’emploi (ce qui était un vaste problème à l’époque). Il a été jugé et condamné, mais son idée s’est imposée et un autre tissu économique s’est mis en place.</i></p>
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<h2><a name="_Toc489959237"> Code is low</a></h2>
<p>Dans la santé, un nombre croissant d’objets connectés permettent aux individus de mieux gérer leurs ressources. Il en va potentiellement de même dans notre vie sociale et économique.</p>
<p>Ainsi, les objets intelligents vont constituer des interfaces entre les individus et les bonnes pratiques (morale, éthique, loi, autres contraintes techniques…).</p>
<p>La loi entre donc ostensiblement dans les objets qui nous entourent. Ils ont donc besoin d’être validés a priori ou a posteriori, le débat reste ouvert… Mais le citoyen a besoin d’avoir des garanties d’un genre nouveau à ce sujet.</p>
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<h1><strong><a name="_Toc489959238">Le modèle économique</a></strong></h1>
<p><span style="background:yellow">Les progrès qui sont évoqués ici sont voués à l’échec s’il n’y a pas une prise de conscience de la disruption est en cours.</span> Les objets intelligents et les services en ligne se développent, imposant leurs règles. Les acteurs de la legaltech s’installent en Europe et les métiers sous-jacents à la conciliation rencontrent un réel succès. Les mentalités changent et l’idée de se détourner de l’autorité régalienne ne pose plus de problème dès lors qu’un litige peut être traité de manière efficace et consensuelle.</p>
<p>Ces progrès, énoncés ici sont appelés à détruire de l’emploi puisque le but est de faire en sorte qu’il y ait le moins possible d’affaires traitées dans les tribunaux. Cependant, il crée aussi de l’emploi dans les tâches liées à la prévention et l’agrément.</p>
<p>Ces emplois créés sont probablement moins nombreux que ceux détruits, mais <span style="background:yellow">ces emplois sont indéniablement perçus comme utiles</span>. Or, les générations montantes ne veulent que des emplois utiles.</p>
<p>Le coût global de la protection des valeurs de la nation va diminuer et libérer de l’énergie humaine. Cette disponibilité financière et humaine va pouvoir être réinvestie dans des actions positives pour la communauté. Mais surtout, la confiance retrouvée libérera l’esprit d’initiative.</p>
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<p>Le problème de destruction / création d’emploi est systématique dans les activités exposées à la disruption. La priorité consiste à laisser mourir les emplois peu performants pour la collectivité au profit d’emplois perçus comme étant utiles et dotés de moyens les rendant efficaces.</p>
<p>Les investissements nécessaires sont généralement peu finançables au niveau de l’institution concernée, mais le retour sur investissement s’appréhende au niveau supérieur. Le dynamisme économique requiert l’efficacité des institutions et la confiance en elles.</p>
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<h1><strong><a name="_Toc489959239">Conclusion</a></strong></h1>
<p>Ce ne sont pas des actions isolées, telles que le déploiement de la justice prédictive, dont nous avons besoin actuellement, mais d’une réflexion approfondie sur la justice à l’ère du numérique.</p>
<p>Il s’agit d’imaginer :</p>
<ul>
<li>Les nouveaux métiers et leur cadre de développement,</li>
<li>La manière d’accueillir les nouveaux acteurs,</li>
<li>De gérer les objets qui font la loi de fait…</li>
</ul>
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<p>En clair, osons disrupter la justice actuelle avant que d’autres ne le fassent à sa place. Or, le mouvement est en marche à travers les GAFA et les startups de la legaltech.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2017/08/06/Notre-justice-en-marche-vers-le-21%C3%A8me-si%C3%A8cle#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/87