Le blog de Geneviève-b - Mot-clé - numériquele point de vu d'une futurologue sur la recomposition du tissu entrepreneurial, le pacte social et le système monnétaire2024-03-29T07:05:31+00:00Geneviève Bouchéurn:md5:f04ea387e962c16381c1dd125be67199DotclearNumérique entre guerre et paixurn:md5:5be20eb16ddd6e08f480de894fd67bcb2022-04-21T09:25:00+01:002022-04-24T08:55:09+01:00genevieve-blogiques flouesnumérique<p style="text-align: right;"><em><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">pour l’AFFUD – Avril 2022</span></span></span></em></p>
<p>Le numérique est un amplificateur de nos intentions collectives. Il constitue actuellement un facteur majeur de notre évolution.</p>
<p>Certes, il change notre vision et notre manière de faire la guerre. Il permet surtout à nos organisations de prendre en compte la complexité et de transformer notre quête de richesses en une préférence à la prospérité durable. Ceci nécessite d’introduire des valeurs féminines dans nos processus de décision.</p>
<p>En Europe, nous sommes en pointe sur ces sujets.</p> <p><img alt="" class="media" height="90" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/paix___numerique_2.jpg" style="float: left; margin: 0px 1em 1em 0px;" width="142" /></p>
<h2>De Gaule distinguait le numérique civil et le numérique militaire</h2>
<p>Les plus anciennes d’entre nous se souviennent certainement du « plan calcul », auquel le Général de Gaule était attaché, mais qui a abouti à une lente agonie et beaucoup de sarcasmes.</p>
<p>À l’époque, les Américains parlaient de « machine pour traiter l’information ». Pour le général il s’agissait d’un sujet tout aussi majeur que le nucléaire. Les Français lui ont donné un nom « l’informatique ».</p>
<p>Sans ces machines, la dernière guerre mondiale n’aurait pas eu la même physionomie : pas de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Shoah">Shoah</a> ni de débarquement. Car ces machines n’ont pas servi qu’à décrypter les messages de l’ennemi (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Enigma_(machine)">machine <span style="text-transform:uppercase">é</span>nigma</a>). Un constructeur, encore inconnu du public, IBM, s’est montré très efficace avec ses calculatrices mécanographiques, dérivées des machines à tisser des étoffes complexes.</p>
<p>À la fin de la guerre, les Américains ont fait de l’Europe un protectorat où écouler les surplus de leurs usines plus modernes et donc plus efficaces que celles du « vieux continent ». Notamment, les banques et les entreprises se sont équipées de machines IBM et de souscrire un contrat de maintenance diligenté par des « inspecteurs » qui avaient la clef des salles machines… D’ailleurs, les carrières des informaticiens étaient suivies discrètement pas « big blue » et le conseil d’administration du syndicat des SSII était piloté par les constructeurs et éditeurs de logiciels américains.</p>
<p>Pour IBM, la démonstration était faite qu’il était désormais possible de conquérir le monde sans verser une goutte de sang (ou presque), uniquement en captant et malaxant les données sécrétées par la vie individuelle, sociale et économique des Hommes !</p>
<p>Pour le général de Gaule, puisque les Américains ont IBM, alors, les Français auront Bull, une entreprise dérivée, comme l’ancêtre d’IBM, des machines dédiée au textile. Mais c’était sans compter sur la détermination des Américains à empêcher l’Europe, et la France en particulier, à maîtriser cette technologie.</p>
<p> </p>
<h2>Le numérique en tant qu’arme d’influence massive</h2>
<p>En amont de ces technologies (matériel et logiciel), il y est nécessaire de maîtriser certaines formes de mathématiques dont les Français sont friands. Par ailleurs, au motif de s’assurer du bon usage du plan Marshall, la France et l’Europe ont été fortement encadrées dans leurs stratégies via différents canaux, dont les fonds d’investissement, les cabinets de conseil, les instruments d’influence tels que les partis politiques et les lobbyistes… Tous les moyens sont bons pour aiguiller les meilleurs chercheurs et les entrepreneurs intéressants de l’autre côté de l’Atlantique, puis de persuader les administrations et les entreprises européennes de consommer du numérique américain.</p>
<p>Il y a donc eu la guerre des talents mais aussi les guerres d’influence.</p>
<p>Les GAFAM et leur alter ego chinois sont précisément conçus pour être des armes d’influence massive, comme nous l’avons vu avec les terroristes Islamistes, mais aussi les élections biaisées en occident !</p>
<p>Pour la première fois, une arme devient « presque publique » et trouble l’ordre public. « Presque publique » parce qu’elle est aux mains d’intérêts officiellement privés et que ses capacités sont marchandisées entre intérêts officiellement privés. Tout se brouille !</p>
<p>La plupart des concepts qui constituent la base de l’Internet ont été imaginés et expérimentés en France avant d’être mondialisés. Cependant, la feuille de route qui avait été donnée aux concepteurs et aux réalisateurs de ces expérimentations n’était pas de faire une « arme d’influence massive », mais de « rendre la France efficace ». Le général de Gaule et ses équipes avaient raisonné comme pour le nucléaire en distinguant la partie civile et la partie militaire, quitte à dupliquer les équipes et les investissements.</p>
<p>Les Américains ont tout amalgamé ! Quelle erreur pour l’humanité…</p>
<p> </p>
<h2>Le numérique facteur de notre évolution anthropologique</h2>
<p>Ce n’est pas le numérique qui change nos vies, c’est parce que nous évoluons que nous développons le numérique.</p>
<p>Dès la fin du 20<sup>ème</sup> siècle, Égard Morin a mis en relief la nécessité de faire évoluer nos modes de pensée et donc nos organisations vers une prise en compte croissante de la complexité.</p>
<p>Depuis, les Homme se sont familiarisés avec la notion de réseau, alors que celle-ci est omniprésente dans le fonctionnement de la nature.</p>
<p><b>Le numérique est l’innovation majeure qui nous ouvre les portes de la complexité.</b> Elle ouvre aussi les portes de la pensée féminine qui s’oppose à la pensée masculine, plus axée sur l’efficacité : celui qui ne comprend pas ce qui le gène a une démarche brutale pour s’en libérer. Selon les valeurs féminines, face à une situation difficile, la démarche consiste d’abord à essayer de comprendre les tenants et les aboutissants des obstacles rencontrés et de ne passer à la manière forte qu’en cas d’impossibilité à les contourner.</p>
<p>En matière de ressources humaines, numérique est, hélas, dominé par les hommes. D’ailleurs, il est utilisé a des fins de conquête : forcer à vendre, à faire pousser, à débusquer, à rentabiliser… etc.</p>
<p> </p>
<p>Le numérique est un amplificateur de nos intentions : il permet d’aller plus vite, plus loin, plus exhaustif. Avec lui, nous pouvons faire évoluer nos organisations, dont nos démocraties. D’ailleurs, nous commençons à délaisser les organisations hiérarchiques qui sont néfastes pour la créativité et la réactivité. Nous préférons les organisations organiques. Ceci est rendu possible avec des individus plus matures et désireux d’être responsabilisés. Ceci implique de fluidifier les échanges de données et le suivi des décisions, ce qui est le propre du numérique.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La démocratie selon Taïwan repose en partie sur la transparence en matière d’informations décisives pour la population.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Le modèle estonien repose sur la fluidité entre les organismes avec lesquels tout citoyen est en interaction.</i></p>
<p>Cette évolution permet de nous rapprocher de la véritable idée de l’économie circulaire qui cherche une qualité et une efficacité supérieure à celle obtenue dans les pays à bas coût :</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>« produire la juste quantité, au bon moment, au bon endroit et pour les bonnes cibles, tout en étant aussi économe que possible en ressources extractives, en énergie et en intervention humaine ».</i></p>
<p>Or, justement cette économie en intervention humaine nous impose sociale et moralement de réorienter le temps libérer dans les activités productives vers les activités contributives, c’est-à-dire celles qui concernent le bien commun.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les images des villes syriennes détruites par la guerre nous impressionnaient, celles des villes ukrainiennes nous révoltent : comment des congénères peuvent-ils détruire aussi sauvagement du bien commun ?</i></p>
<p>Reste à inventer le processus de récompense à accorder aux tâches contributives. Les monnaies numériques vont nous ouvrir des opportunités puisqu’elles permettent de développer des « monnaies fléchées », ce qui n’a rien à voir avec les crypto monnaies actuellement en promotion, qui n’ont d’autre finalité de relayer le système monétaire mondial en cours d’effondrement. Ces crypto monnaies relayent sans traiter cette question fondamentale de l’émergence devenue indispensable de l’économie contributive.</p>
<h2>Le numérique, facteur d’élévation de la condition humaine</h2>
<p>Les guerres sont des crises sociétales qui détruisent pour reconstruire avec une autre vision. Elles seront toujours affreuses, mais il faut s’arranger pour qu’elles favorisent le progrès. La dernière guerre mondiale a été le coup d’envoi de l’industrie du « traitement de l’information » que nous appelons aujourd’hui le « numérique » (digital pour les anglophones).</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La part du numérique dans la guerre en Ukraine est très importante, tant dans la connaissance des préparatifs ennemis que dans la manipulation des populations.</i></p>
<p>Aujourd’hui, c’est <u>l’intelligence artificielle</u> qui est sur la sellette. Un des débats la concernant en France porte sur les logiques formelles et les <b>logiques floues </b>(données discontinues – données continues)<b>. L’enjeu : sortir du numérique caricatural et hors contrôle </b>(dont on ne comprend pas les décisions).</p>
<p>La France est en pointe sur les logiques floues, celles que pratiquent la nature et notre propre organisme. Gageons que cette évolution va nous permettre de réduire notre boulimie consumériste pour nous ramener vers des préoccupations et des jouissances immatérielles, car dans l’immatériel, le partage se fait via la duplication et non la captation. Le numérique permet de faire évoluer nos désirs richesses (accumulée) vers la recherche de la prospérité (partagée).</p>
<p>Mesdames, prenez place dans ce vaste projet encore trop masculin. Les GAFAM et les BATX vieillissent, leur conception du siècle dernier appelle un renouveau basé sur l’interopérabilité (connectable à un environnement variable) et la scalabilité (adaptable à la géométrie locale ou du moment). Le renouveau du numérique s’annonce passionnant et probablement européen (berceau de l’Open Source).</p>
<p>À nous de jouer !</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2022/04/21/Num%C3%A9rique-entre-guerre-et-paix#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/173Gaz contre données, souvenons-nous de la tour de Babel !urn:md5:e22158c9dd1a760a5ddcad698c5641e62022-03-27T17:47:00+01:002022-03-27T17:47:00+01:00genevieve-bà débattreeuropegéopolitiquenumériqueénergie<p><span style="line-height:normal"><i><span style="font-size:12.0pt">Des articles un peu elliptiques nous informent que l’accès au gaz liquide serait contrebalancé par une remise en cause des dispositions prises sur la protection des données personnelles des Européens.</span></i></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><i><span style="font-size:12.0pt">Nous avons par le passé cédé bien des choses aux USA en contrepartie de l’accès au pétrole. Nous serions en train de céder <b><u>encore plus</u></b> contre de l’accès au gaz.</span></i></span></p> <p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Céder « encore plus » d’emprise sur nos libertés dans cet accord « données contre gaz » ? Oui, parce que si la monnaie a permis aux Hommes de satisfaire de plus en plus efficacement leurs besoins primaires (les animaux n'ont pas de monnaie), les données (le numérique) va permettre de développer un bien commun de grande qualité - voir mon dernier livre « <a href="https://www.istegroup.com/en/produit/economie-productive-economie-contributive/" target="_blank"><span style="color:blue">économie productive, économie contributive </span></a> ».</span></span></p>
<p> </p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Vu les remous suscités par cet accord, je comprends que nous sommes de plus en plus nombreux à avoir conscience des enjeux de la donnée.</span></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Nous n’allons pas en rester là longtemps.</span></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">En effet, les tuyaux qui amènent le gaz russe eu Europe ont coûté très cher et répondent à un arrangement rationnel entre la Russie et l’Europe. Les processus de liquéfaction, de transport et de remise à l’état gazeux engendrent des frais et nécessitent des équipements que nous ne pourrons accepter qu’à titre transitoire.</span></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Quant aux considérations sur les données, souvenons nous que la chimère des GAFAM est confrontée à la légende de la tour de Babel.</span></span></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><span style="line-height:normal"><i><span style="font-size:12.0pt">Selon cette légende, les hommes se seraient unis pour construire une tour tellement haute qu’ils pourraient discuter directement avec Dieu ! Mais Dieu n’était pas d’accord. Alors, il s’est arrangé pour que les hommes se mettent à parler des langues différentes afin qu’ils ne puissent plus se comprendre et donc terminer cette tour.</span></i></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Gaspard Koënig, dans « <a href="https://livre.fnac.com/a13545339/Gaspard-Koenig-La-fin-de-l-individu" target="_blank"><span style="color:blue">la fin des individus</span></a> » démontre que les hommes, même s’ils ont les mêmes besoins primaires, n’ont pas le même désir de « bien collectif ». Cette diversité est nécessaire à l’évolution du monde et nous en ressentons tous le besoin.</span></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><i><span style="font-size:12.0pt">Ce qui est bon ici ne l’est pas nécessairement pour les autres ailleurs parce qu’ils ne sont pas soumis au même climat, à la même géographie ou encore à la même histoire.</span></i></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><b><span style="font-size:12.0pt">Se soumettre aux Gafam, qui de toute façon ne sont pas éternels, n’est pas un problème si nous nous dotons en parallèle des moyens de faire société ici, avec notre climat, notre géographie, notre culture et nos ambitions collectives.</span></b></span></p>
<p> </p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Toutes fois, même vouées à ne pas perdurer, le caractère dangereux de ces accords doit faire débat entre nous pour nous prémunir de leurs effets contraires à nos intérêts.</span></span></p>
<p><span style="line-height:normal"><span style="font-size:12.0pt">Trouver des solutions sur le court terme ne dispense pas de s’occuper du moyen et long terme. <b>Construisons le numérique qui nous va bien, sans nous enfermer sur nous-même et poursuivons nos efforts en matière de transition énergétique.<img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/tour_de_babel_inquietante.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" /></b></span></span></p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2022/03/27/Gaz-contre-donn%C3%A9es%2C-souvenons-nous-de-la-tour-de-Babel#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/171Faire Europe ou faire Occident ?urn:md5:4b86164701758a9cec634dfdc599ed6e2021-10-29T18:13:00+01:002021-10-29T18:13:00+01:00genevieve-bà débattreEuropenumériquesouveraineté<p><em><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">Les générations montantes veulent faire Europe et nous pouvons le faire, c'est une affaire de volonté. Exemple : dans notre manière d’accueillir les annonces de Facebook ou de réagir au mouvement woke. </span></em></p> <h2><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/drapeau_ue_usa.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Facebook, toujours plus loin vers le capitalisme de surveillance</h2>
<p>Pour faire face à ses difficultés, Facebook passe à Netvers et nous propose une fuite en avant technologique dans laquelle tous les défauts du système actuel seront dissipés. Sa martingale : les univers 3D avec plus ou moins de casques ad hoc qui, pour l’instant n’ont pas connu le succès espéré.</p>
<p>Pour séduire les Français, la firme annonce qu’elle va créer sur notre territoire, ou peut-être finalement à travers l’Europe, plus de 300 emplois de haut niveau.</p>
<p>En bref : rien n’indique que des réponses vont être apportées aux maux dont ce monstre est accusé. Au contraire, il nous propose d’aller plus loin dans la dépendance numérique sous son contrôle.</p>
<p> </p>
<h2>Les européens toujours en attente d’un nouveau modèle de société</h2>
<p>Hier soir, dans les locaux de l’éditeur L’Harmattan, une discussion s’est engagée autour des auteurs du livre <a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-ecosystemix_une_approche_et_des_competences_ecosystemiques_des_entreprises_humaines_eva_matesanz-9782343240794-70992.html" target="_blank"><span style="color:blue">Ecosystemix </span></a> ». Ces 8 auteurs se sont interrogés sur le monde qui se redessine autour de nous. À la fin de la conversation, ils ont conclu que si nos aînés se font battus pour sortir de l’enfermement imposé par les religieux, nous devons nous battre contre l’enfermement financier et refuser l’enfermement numérique qui se prépare.</p>
<p>Ces auteurs ont fait leur choix : ils veulent une société en rhizome. Une société dans laquelle le plus grand nombre est engagé et responsable vis-à-vis de ses communautés et du bien commun. Une société qui aime les mots qui commencent par « co » : coopération, coconstruction, coproduit… En bref : une société dont les millénials rêvent et que les seniors, éclairés par leur expérience, se doivent de contribuer à faire advenir.</p>
<p>Cela doit se passer en Europe et maintenant, car la recomposition géopolitique en cours le permet et le cheminement de notre histoire le permet également. <b>Si nous loupons cette étape historique, notre civilisation va se décomposer et nous devrons nous accommoder de celles que nos envahisseurs vont nous imposer…</b></p>
<p>Or, le danger se fait tous les jours plus précis. L’enferment numérique le plus prégnant pour nous est conçu aux États Unis. Il résulte de l’imaginaire de ses habitants. Cet imaginaire s’inscrit dans la continuation de leur histoire récente, celle de leurs migrants. Une histoire chargée de rancœurs avec le vieux continent et entre migrants. Mais à présent, cette histoire entre en « pyrolyse », car pour faire émerger une société nouvelle, ces rancœurs doivent être désagrégées.</p>
<p> </p>
<h2>Libre à nous de nous doter du numérique qui nous sied</h2>
<p>Cela donne, par exemple, le courant puritain appelé le « woke » (<i>éveil</i>), par lequel les minorités revendiquent des compensations pour les humiliations dont elles font l’objet. Dans la réalité, les blancs dominateurs, qui deviennent minoritaires, sont contraints de faire Amérique autrement. Pour cela, ils ont besoin d’ouvrir leurs yeux et d’entrer en médiation avec les minorités qui constitue une part indéniable de la richesse culturelle du pays.</p>
<p>Brice Couturier, à travers son dernier <a href="https://www.editions-observatoire.com/content/Ok_Millennials" target="_blank"><span style="color:blue">livre « Ok millennials »</span></a> et son <a href="https://www.youtube.com/watch?v=0qJHgF159yI" target="_blank"><span style="color:blue">intervention sur Europe1</span></a> souligne la nécessité de laisser ce mouvement se déployer aux USA et de ne pas se laisser envahir. Ce mouvement ne concerne pas les Européens qui, effectivement gèrent leur passé colonial, mais dans un contexte et avec des finalités qui n’ont rien à voir.</p>
<p>Laissons les Américains déconstruire ce qu’ils estiment nécessaire dans leur culture encore toute jeune et travaillons sur ce que nous avons à rénover dans la nôtre, infiniment plus anciennes et enracinée sur une géographie bien différente.</p>
<p><b>En particulier, construisons le numérique qui sied à notre trajectoire culturelle et démocratique.</b> Faisons le avant que le numérique américain ne s’effondre ou nous enferme dans une dépendance irrémédiable. Notre numérique ne doit pas être basé sur la surveillance et le formatage de nos identités. Il doit être mis au service d’un modèle de société basé sur le respect des hommes et de l’environnement et doit favoriser une saine émulation destinée à améliorer notre cadre de vie et permettre à chacun de s’élever et non de se soumettre.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2021/10/29/Faire-Europe-ou-faire-Occident#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/163Plus de numérique implique plus d’humainurn:md5:d97015e741099f99bbd3cd500f7e984b2019-12-18T16:37:00+00:002019-12-18T16:37:00+00:00genevieve-bnumérique<p>Hier s’est tenu le TEDx d’Issy Le Moulineaux au siège social de Microsoft. Salle comble malgré les transports !</p>
<p>Un TEDx a pour objet de donner la parole à des personnalités peu visibles habituellement. Ce n’est pas seulement pour les speakers que la salle s’est remplie, c’est pour le thème : <b>« #être humain (dans un monde numérique) ».</b></p> <p><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/.tedx_19_visuel__s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" /></p>
<p>Nous avons conscience que le monde est complexe et que nous ne pouvons pas continuer à traiter la planète et ses habitants de manière brutale. Le numérique peut nous aider à faire autrement.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><b><i>Un exemple :</i></b><i> mettre des produits chimiques partout alors que cela ne se justifie que sur quelques portions de terrain et encore avec précaution.</i></p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>Les capteurs numériques au sol et depuis l’espace, conjugués à de l’intelligence artificielle nous permettent d’agir de manière circonstanciée, ce qui nous rend globalement plus efficaces à court, moyen et long terme.</i></p>
<p>Mais attention : les machines ne changent que si nous les faisons évoluer. Elles ne sont pas vivantes. Et tant que nous ne les ajustons pas aux évolutions qui nous entourent, elles nous incitent à faire des bêtises. Voilà pourquoi il faut demeurer vigilant dans un monde numérisé.</p>
<p>Il faut savoir détecter les situations imprévues et choisir la manière d’y faire face. En biologie, cela relève de l’homéostasie. Le moindre petit être vivant est doué d’homéostasie, c’est-à-dire de capacité à décider ou à refuser de s’adapter à une variation de son environnement.</p>
<p>Ainsi, la machine a besoin de l’homme et l’homme a besoin de la machine. De ce fait, les big data, les objets connectés ou les monnaies intelligentes font parties de notre souveraineté parce que n<b>ous ne pouvons pas laisser d’autres opérer notre homéostasie collective puisqu’ils ne sont pas soumis à notre environnement.</b></p>
<p>L’automatisation chasse les hommes des usines et des bureaux… l’homme va devoir opérer son pouvoir d’homéostasie de l’extérieur de ces lieux, mais où et comment ? On parle de démocratie participative : elle reste à inventer.</p>
<p>Mais ce que nous savons déjà, c’est que ce monde numérisé va avoir besoin d’Hommes libres et engagés. Libres de refuser des évolutions vers une dictature numérique et engagés dans leur rôle de vigilance.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/12/18/Plus-de-num%C3%A9rique-implique-plus-d%E2%80%99humain#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/137En route pour le numérique européenurn:md5:6be9bdd150867de4a7f9c117005ed0152019-08-09T17:15:00+01:002019-08-09T17:15:00+01:00genevieve-bà débattreEuropenumérique<p class="MsoSubtitle"><em>Geneviève Bouché<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/08/09/En-route-pour-le-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:"Calibri Light","sans-serif""><span style="color:#4472c4"><span style="letter-spacing:.75pt">[1]</span></span></span></span></b></a> pour l’Affdu – « Culture numérique » - août 2019</em></p>
<p> </p>
<p style="margin-left:35.4pt">Dans la continuité des initiatives de l’époque gaullienne, les Français s’étaient créé une opportunité stratégique en se lançant dans la télématique et les technologies associées. Elle a beaucoup appris sur le plan technique et éthique. Mais elle a échoué sur le plan de la gouvernance, comme au paravent à propos du cinéma.</p>
<p style="margin-left:35.4pt">À présent, une fenêtre d’opportunité s’ouvre à nouveau au niveau Européen et sans doute en lien avec l’Afrique francophone.</p>
<p style="margin-left:35.4pt">Tirer les enseignements de ces loupés et comprendre la nature exacte de cette nouvelle fenêtre d’opportunités devient nécessaire.</p>
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<hr align="left" size="1" width="33%" />
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<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/08/09/En-route-pour-le-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></a> Geneviève Bouché est docteur en science des organisations. Sur la base d’une triple formation (télécoms, économie et futurologie cybernéticienne, elle a joué un rôle important dans le développement de la télématique et plus largement dans l’industrie du numérique en France. Ses travaux sont contrés sur le modèle de société qui s’installe au fur à mesure que le numérique envahit nos vies. Elle contribue à faire en sorte que cette mutation soit saisie comme une opportunité de renaissace pour l’Europe avec l’Afrique pour partenaire géographique.</p>
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</div> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="num_UE.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/num_UE.jpg" />
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<h1>L’informatique : un hasard pour moi, mais pas pour l’Homme</h1>
<p>« Ça y est, j’ai le baccalauréat ! ». Ma mère est consternée, elle voyait les choses autrement : le plus simple aurait été un échec, une école de dactylographie, puis un mariage et des enfants.</p>
<p>« Mais, que veux-tu faire avec ce bac ? ». Journaliste, biologiste, ingénieur, architecte… Mes souhaits n’entrent pas dans sa vision. Ma mère veut une formation rapide. Le ton monte. Elle décide de s’occuper elle-même de m’inscrire quelque part, c’est elle qui a le chéquier… C’est ainsi que je me retrouve dans un IUT d’informatique, celui de l’avenue de Versailles à Paris. Elle ne sait ce que c’est que l’informatique, elle sait seulement qu’au bout de 2 ans il y a un diplôme.</p>
<p>Nous sommes en 1972. J’intègre la seconde promotion de cet IUT. En guise d’ordinateur, nous avons une machine à cartes perforées de Général Électrique (GE55), prêtée par l’armée avec un colonel qui veille à son bon usage. Nous avons aussi une petite facturière Programa 101 d’Olivetti. Les professeurs ne sont pas des informaticiens. Ils nous lisent des polycopiés. Bref : un désastre. J’attends avec impatience le printemps pour aller m’inscrire dans une vraie université.</p>
<p>Mais voilà que le constructeur d’ordinateur anglais ICL nous installe un vrai ordinateur avec des bandes magnétiques dans une salle climatisée ! Hélas, l’ordinateur ne fonctionne pas du tout et il n’y a pas de contrat de maintenance. Alors, je me joins à un petit groupe d’étudiants qui décide de le faire fonctionner coûte que coûte. Nous devenons, sans le savoir, des hackers : nous « déconstruisons » le système pour comprendre comment il fonctionne et comment il devrait fonctionner pour, ensuite, le faire fonctionner comme nous le souhaitons.</p>
<p>Je suis fascinée : avec ce type de machine, nous pouvons changer le monde avec ! L’Homme n’a pas construit de telles machines pour s’amuser, mais pour rendre le monde pire ou meilleur, et ce sera à ma génération et aux suivantes pour en décider. Fini l’idée de changer d’orientation. Au contraire, je veux finir avec un bon rang de manière à pouvoir aller plus loin en poursuivant mes études dans une faculté de bon niveau.</p>
<p>J’atterris à Dauphine, mais je m’y ennuie un peu tant nous avons travaillés dur à l’IUT. Ma mère ne finance pas mes études, alors je travaille en parallèle. Je n’ai donc pas trop le temps de suivre les cours, d’autant que je veux profiter de ma présence à Dauphine pour m’intéresser à l’économie. Je négocie des missions dans le laboratoire d’informatique qui, en contrepartie, me donnent des équivalences. Théorie le soir, pratique en journée : la formule idéale pour approfondir une discipline telle que l’informatique et les télécoms. Plus j’avance, plus je mesure le potentiel de basculement sociétal que nous allons vivre.</p>
<p>En tant qu’étudiante, je ne fais que des missions courtes. L’idéal pour me confier des missions douteuses, comme par exemple le trafic comptable des stocks. Je refuse, mais je retiens que ces machines ne font que rendre l’homme plus puissant, dans sa bonté comme dans sa bêtise.</p>
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<p>L’informatique, à cette époque, a pour synonyme « IBM ». Je suis intriguée par le comportement de cette compagnie. Elle surveille tout : les gens qui font fonctionner ses machines et les données qu’elles moulinent. Les clients sont dociles, les informaticiens aussi. Les uns acceptent des tarifs astronomiques au motif qu’il y va de leur compétitivité et les autres recherchent des jobs bien rémunérés sans trop se poser de questions.</p>
<p>Un jour, je tombe sur un document « secret » qui donne des consignes aux recruteurs pour le compte d’IBM. On y explique que les commerciaux désirés sont ceux qui sont sortis des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs dans un classement moyen et amis des meilleurs, c’est-à-dire ceux qui vont diriger les entreprises. Ces « médiocres +++ », sont embauchés et traités avec beaucoup d’égard. Ils brillent auprès de leurs amis qui rament à diriger des entreprises. Ils les séduisent et sont entraînés pour le faire. Ce modèle est reproduit dans une autre variante dans les « big five », c’est-à-dire les grands cabinets de conseil américains qui interviennent dans les entreprises françaises. Les recrues sont notamment issues de Dauphine. Elles travaillent énormément pour les « partners » au point d’être embauchées par leurs clients. Elles deviennent alors les ambassadeurs de leur ancien cabinet de conseil… En prenant conscience de cette réalité visible, je crois relire mes versions latines, celles où il était expliqué comment Rome a tenu de main de fer son empire sans abuser de la force.</p>
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<h1>L’informatique pour le pire et le meilleur</h1>
<p>Puis vient le temps de faire un DEA. Je rejoins le laboratoire du sociologue Max Pagès qui travaille sur une question fascinante : « les hommes étaient dans les champs. Nous avons industrialisé leur travail avec des machines et de la chimie, afin qu’ils aillent dans les usines. Mais nous allons les remplacer par des machines intelligentes. Alors, ils iront dans les bureaux. Mais ils n’y resteront pas, chassés par les ordinateurs. Alors, où allons-nous les mettre ? ».</p>
<p>Les optimistes disent que la question est sans objet puisque l’expérience montre que le progrès a finalement créé toujours plus d’emplois qu’il n’en a détruits, ce que confirment les chiffres, mais là, je n’y crois pas. Les machines permettent de créer des biens et des services en plus grande quantité et de meilleure qualité. Les entreprises qui s’équipent sont plus compétitives. Elles sont capables de vendre de plus grandes quantités, plus vite, de meilleure qualité et moins cher. Elles tuent leurs concurrents. Elles créent donc des emplois aux dépens de leurs concurrents, mais sur le long terme, leur croissance stagne lorsque le marché arrive à saturation. Au final, il y a une destruction inévitable de l’emploi et une baisse du PIB puisque les prix baissent. La chute du PIB conjuguée à la chute de l’emploi, si nous ne l’anticipons pas, va faire exploser notre système social : moins de ressources pour l’État entraînent moins de capacité redistributive.</p>
<p>En effet, nous n’allons pas consommer plus de yaourts ou regarder plus de films, au-delà de la satiété et nous n’allons pas non plus avoir envie d’en fabriquer plus que nécessaire. Lorsque tout le monde a assez de chaussures dans son placard, les progrès qui permettent de fabriquer toujours plus de chaussures à moindre coût fini par détruire de l’emploi, sans pour autant continuer à faire croître le PIB puisque, mécaniquement, les prix baissent et les quantités stagnent. Compter sur l’inflation pour faire croître le PIB est une stratégie hasardeuse. La logique du toujours va vite donc atteindre ses limites. Il va falloir repenser le système du néolibéralisme cher à mon université. Elle ne semble pas intéressée à se lancer dans l’aventure. Nous sommes en 1975. Notre laboratoire a prévu cette réalité pour 2035. C’est déjà un peu court pour lancer les travaux… Avec ou sans Dauphine, ce sujet ne me quittera plus.</p>
<p>Je me rends compte que ma culture de hacker informatique constitue un atout dans ces cercles de réflexion encore très cartésiens et peu habitués à raisonner en mode dynamique. Or, avec l’informatique, tout va bouger très vite. Anticiper l’avenir nécessite une bonne maîtrise de la systémique et de la géométrie dans l’espace.</p>
<p>Mon idée est que ce n’est pas l’informatique qui va changer nos vies, c’est parce que nous voulons nous libérer des tâches dégradantes, ennuyeuses, fastidieuses ou hypercomplexes que nous allons de l’avant avec cette technologie. La question est donc bien de savoir ce que nous allons faire du temps ainsi libéré. Nous allons découvrir de nouvelles formes d’abondance, encore inexplorées, dans l’immatériel… Rêves et mystères : tout reste à inventer, car l’activité humaine est encore fortement marquée par le matériel : la consommation et la prédation.</p>
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<h1>La télématique, chemin de travers de l’informatique française</h1>
<p>Le temps passe vite et je dois choisir le sujet de ma thèse et le directeur de thèse qui va avec. J’ai l’opportunité de rejoindre l’équipe de Charles Salzmann qui nous initie à la futurologie telle qu’elle est pratiquée dans les équipes qui ont entouré le Général de Gaule. C’est dans ce cadre que j’acquiers la vision d’un « homme d’Etat » et je me passionne pour la futurologie cybernéticienne. Cette discipline date du début de 20<sup>ème</sup> siècle. Elle consiste à déconstruire une problématique pour comprendre les composantes et leurs dynamiques respectives. En rapprochant ces constats des changements des évolutions probables (technologiques, géopolitiques…), il est possible de dessiner un avenir probable à long terme (plus de 30 ans).</p>
<p>Idéal pour mon projet car je veux réfléchir aux bouleversements induits par l’informatique. Voyons grand ! Nous nous mettons à 4 pour attaquer une thèse intitulée « Incidence de l’introduction de l’informatique dans la vie sociale, économique et juridique ». Dans cette équipe il y a une juriste de la Sorbonne, un « épicier » d’HEC, un ingénieur de Central Paris et une autochtone, moi, car cette thèse va être soutenue à Dauphine. Nous avons chacun un directeur de thèse distinct, tous aussi enthousiastes que nous. L’administration ne l’est pas : pour le moment, il n’est pas possible de coproduire une thèse. Le titre est attribué à une personne, pas à une équipe, même si le sujet ne peut être traité qu’en croisant des expertises différentes. Un peu de ruse administrative permet de résoudre cette notion de coproduction, pourtant indispensable pour aborder des sujets complexes.</p>
<p>Par l’intermédiaire d’un de mes oncles, je suis mise en relation avec le prestigieux inspecteur des finances Simon Nora qui prépare son fameux rapport « informatique et liberté » (Nora – Minc). Ces travaux s’inscrivent dans la prolongation des nôtres puisqu’il réfléchit aux aspects industriels et aux précautions géostratégiques et sociaux économiques.</p>
<p>Je rencontre Monsieur Minc lors de petits-déjeuners. Un matin, il arrive fort en retard, sans doute pour une de rares fois de sa vie. Il a la tête à l’envers et s’excuse en disant : « désolé, j’ai passé une très mauvaise nuit parce qu’Alain Minc a eu une idée : il a créé le mot « télématique ». « Quel concept mettriez-vous derrière ce mot ? ». La réponse me semble évidente : « la vie du futur où les hommes sont connectés entre eux et aux informations dont ils ont besoin ».</p>
<p>La « télématique » est en fait une ruse industrielle. Officiellement, il s’agit de prolonger l’effort de rattrapage technologique de la France en matière de télécommunication. Jusqu’à la dernière guerre, les télécommunications en France étaient gérées par des hauts fonctionnaires au même titre que l’ensemble des infrastructures et des services publics, autrement dit : bien, mais sans soucis excessif d’excellence. Pendant la dernière guerre mondiale, les Français ont palpé l’importance de maîtriser leurs infrastructures et même d’être en pointe technologiquement. Comme pour l’électricité en son temps, la France se ressaisit. Elle décide même de transformer cette activité en pôle d’excellence, notamment en créant les autocommutateurs spatio-temporels, les nœuds de réseaux de transmissions de données, les liaisons ADSL… Mais, dans le cadre du plan Marshall, la France n’est pas censée développer une industrie de l’informatique alors qu’elle en possède une. Alors, sa stratégie consiste à prolonger les acquis en matière de téléphonie en allant vers l’accès aux données pour les entreprises et, nouveauté, aussi pour le grand public.</p>
<p>Ainsi, la France fait des télécoms après s’être faite rabrouer à cause de son « plan calcul ». Avec un projet aussi ambitieux, un savoir-faire précieux va se développer sur notre territoire, car tout laisse à penser qu’il s’agit de développement d’avenir pour l’ensemble de l’humanité : relier les Hommes par leurs données de manière à les rendre plus efficaces dans leurs prises de décision et dans leur créativité.</p>
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<h1>Données et transparence : ouverture des débats</h1>
<p>Toutes fois, une question anime nos débats : celui des données personnelles. Dans un premier temps, je ne vois pas trop le problème : au lieu de fouiller les poubelles de leurs « cibles », les enquêteurs pourront fouiller leurs données. Cela ira plus vite et coûtera moins cher. Il faudra néanmoins réduire les tentations de flicage en précisant les conditions particulières dans lesquelles ces fouilles peuvent avoir lieu.</p>
<p>Mais pour les hommes nettement plus expérimentés qui m’entourent, la question n’est pas si simple. C’est Bernard Tricot, au conseil d’État, qui tranche avec une phrase qui me semble mystérieuse : « il faut que chacun ait droit à sa part de secret ». Nous sommes en France et les derniers traumatismes de la dernière guerre sont encore dans les esprits. La résistance n’aurait pas été possible si les registres des mairies et des églises avaient été parfaitement limpides. À cette époque, les Français naissaient à la mairie et mouraient à l’église, ou l’inverse, ou comment ils voulaient… sans cette approximation, la résistance française n’aurait pas eu la puissance qui lui a permis de se former, de s’organiser puis, finalement, de changer le cours de l’Histoire européenne après que le général de Gaule lui ait demandé de jouer son rôle pour sauver du désastre le démarrage effarant du débarquement. Par cette action, l’Europe n’est pas une « conquête américaine », mais un « protectorat ».</p>
<p>La technologie ne rend pas l’homme meilleur. Elle lui permet d’amplifier ses actions. L’homme, comme l’ensemble de la nature, évolue en monde flou. Il évolue en permanence en mode essai / erreur. Comment va-t-il s’accommoder de la limpidité et de la célérité promise par les ordinateurs ? Si nous n’y prenons garde, nous allons fabriquer un monde impatient et pinailleur. C’est par ce biais-là que je comprends le choix de prudence qui est fait. Pour en savoir plus, il faut expérimenter.</p>
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<h1>Une industrie d’ingénieurs, au service de la nation</h1>
<p>À la demande du CEA, je pars un an en mer pour informatiser le bateau de course « Club Méditerranéen » destiné à la transat en solitaire de 1976. Le skipper est le navigateur Alain Colas.</p>
<p>En réalité, il s’agit d’un cargo à voile expérimental. Le gouvernement sait que la mondialisation va nécessiter beaucoup de transport maritime. Les cargos fonctionnent au pétrole. Pour garder notre autonomie sur les mers, il semble important de s’affranchir le plus possible de cette énergie. C’est dans ce cadre expérimental que la France se lance dans la démonstration du mariage entre le numérique et les économies de ressources humaines et fossiles.</p>
<p>Ce bateau est un laboratoire flottant où collabore toute la capacité d’innovation de la France. La France est un pays d’ingénieurs. Ils y sont traités comme LES créateurs de richesses. Nous avons carte blanche, sans que personne ne nous parle de business plan ni de plan de brûlage. Les ingénieurs de tous corps s’en donnent à cœur joie. Les décisions sont nettement plus éclairées par la chose publique que par la finance. Le résultat est au rendez-vous, même si le bateau fini second, suite à une avarie toute bête… Néanmoins, le projet s’arrête là. Seul Alain Colas se trouve ennuyé par des problèmes financiers… Mais j’espère être invitée en 2026 au baptême du premier cargo à voile Français.</p>
<p>Je rentre et me recentre sur ma thèse. Le laboratoire a fermé, mais l’université accepte de faire revenir les professeurs pour que je soutienne cette thèse. Le laboratoire a fermé au motif que nous ne sommes pas dans une économie planifiée et que par conséquent, la France n’a pas besoin de futurologues cybernéticiens. Cette explication est insultante dans sa formulation car la futurologie cybernéticienne n’est pas un outil de planification, mais un outil d’anticipation stratégique.</p>
<p>La réalité est qu’au titre du plan Marshal, les USA ont mis en place tout un ensemble de structures, privées et publiques, ayant pour finalité de piloter le « monde libre », c’est-à-dire inscrit dans la pensée néolibérale. Ce sont à travers ses dispositifs que le monde libre va recevoir les orientations stratégiques qui vont conduire, dit-on, au triomphe du libéralisme, tel qu’il m’a été enseigné à Dauphine.</p>
<p>Le projet télématique n’est pas encore en route. J’en profite pour aller vivre des expériences professionnelles dans l’industrie et dans les médias. J’y découvre une société hiérarchique et percluse de règles sans avenir à mes yeux à propos des femmes, des syndicats ou encore des diplômes. Les trente glorieuses sont terminées. Le consumérisme s’installe, absurde comme l’avait annoncé Bernanos et bien d’autres. Il faut être américain pour y croire. Nous autres, natifs de la veille Europe, nous sommes tous plus ou moins paysans, soucieux de la nature qui nous nourrit. Nous sommes agacés par les « procédures » que nous imposent les Américains, comme si nous n’étions pas capables de penser par nous-même.</p>
<p>Dans toutes les entreprises où je passe, je croise des cabinets américains qui nous expliquent comment vendre, gérer, produire… Certes, n’avons pas la même histoire. Nous n’avons pas connu le sort réservé aux migrants européens qui arrivaient dans des bateaux devenus impropres à la marine marchande. Affamés, traumatisés et sans billet de retour, ils étaient dans un état de soumission totale… Et que dire des Africains, qui, certes bénéficiaient des services de la marine marchande, mais arrivaient vendus et profondément trahis par leurs semblables. Est-il possible et souhaitable de mixer leur culture, qui n’a pas encore montré sa solidité, avec celle de la veille Europe à la recherche d’un nouveau souffle après avoir été le théâtre de l’absurdité de la dernière guerre mondiale ?</p>
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<h1>L’Abel Gance de la télématique</h1>
<p>Enfin, le projet de télématique démarre. Il s’appelle Télétel. Nous allons tout inventer, non pas parce que nous sommes géniaux, mais parce que nous sommes les premiers ! C’est ce que disait Abel Gance quand on vantait devant lui ses apports vis-à-vis du cinéma.</p>
<p>Je postule pour faire partie de l’aventure. Je me retrouve à France Télécoms, devenu Orange depuis sa privatisation. À l’époque, France Télécoms est le ministère de tutelle de l’industrie de ce que nous allons appeler le « numérique ». Je m’occupe des « projets spéciaux ». Le premier challenge consiste à construire le nœud de réseau de Télétel. Nous avons des délais très petits pour relever ce défi. En effet, tout doit être bouclé avant les prochaines élections présidentielles de Mai 1981.</p>
<p>La France avait pris du retard lors de l’avènement de l’électricité. Elle s’était ressaisie, puis avait pavoisé en organisant des expositions universelles. Avec ses somptueux réverbères, elle avait reçu le beau surnom de « ville lumière ». Avec son réseau Télétel, elle entend rejouer l’émerveillement international. L’aboutissement du projet devient une affaire d’État.</p>
<p>Pourtant, il commence mal. Je découvre que rien d’opérationnel n’est en place : trouver un chef de projet prêt à se faire couper la tête aurait retardé la chose… Mais il y a plus grave : l’équipe n’est pas constituée. Nous recrutons 5 ingénieurs. Voilà qu’un matin, ma hiérarchie m’annonce que les Américains nous font un cadeau : « étant donné que nous ne connaissons pas grand-chose en matière de transmission de données, nous allons être épaulés par un ingénieur tout spécialement détaché pour d’une société américaine ». Je ne comprends pas : si j’ai postulé et si j’ai été choisie, c’est parce que je me sens capable de mener à bien ce projet. J’ai confiance dans l’enseignement de mon université et des travaux opérationnels que j’ai menés depuis… Je regagne mon bureau où je suis accueillie par un superbe coy boy déjà sur place !</p>
<p>Hélas, son savoir-faire, s’il existe, ne va pas me servir : sa mission réelle consiste à distraire l’équipe et si possible la démotiver au motif que l’architecture réseau retenue par les Français est sans avenir au regard des choix américains. Or, ces choix ne présentent pas les mêmes avantages. Celui fait par la France correspond à l’esprit français. En France, les télécoms sont perçues comme des infrastructures financées par les deniers publics et donnant lieu à une facturation à la consommation pour les utilisateurs. Le modèle économique est fondamentalement régalien : au service du citoyen. Les Américains ont une autre ambition, plus guerrière : à la conquête du monde. Ils veulent créer un réseau d’influence pour propager leur vision du monde et plus concrètement leurs produits. La France tient à sa souveraineté en matière de transmission de données. Elle a sa vision du monde et ne ressent pas le besoin de se faire standardiser. La barrière des normes va-t-elle être efficace ?…</p>
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<p>Le bel américain ralenti les travaux. Je mets en jeu ma présence contre son départ. À la fureur générale, je l’obtiens, sans doute au péril de ma carrière. Sa carrière a sans doute été impactée si j’en juge par la colère gigantesque qu’il a faite devant moi.</p>
<p>Il n’en reste pas moins vrai que l’accouchement du projet est un réel exploit : de nombreuses innovations conduisant à une complexité inouïe. Parmi les entraves, il y a la résistance psychologique des ingénieurs mais aussi le fournisseur de matériel, Intel, qui nous délivre au compte goûte les machines et les puces dont nous avons besoin.</p>
<p>Enfin, le challenge est tenu. Le président montre à ses homologues et à la presse internationale tout ce que nous savons faire. La récompense : nous gagnons le droit de faire un réseau Télétel national et nous disposons de gros moyens.</p>
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<h1>Oui au progrès, mais pas dans mon jardin</h1>
<p>La messagerie qui existait durant la période de test est supprimée, bien que ce soit elle qui ait rencontré le plus grand succès. Deux arguments : ne pas entraver le rôle de La Poste et ne pas se laisser déborder par une communication trop facile et trop irresponsable : la violence de la communication numérique a déjà montré son potentiel. Envoyer un message à quelqu’un est tellement facile qu’il est possible de se laisser aller avec des mots qui dépassent la bienséance où devenir compulsif. Tout ceci nécessite de l’apprentissage. Pour l’heure, nous cherchons les services en ligne qui rendent nos entreprises et nos citoyens efficaces.</p>
<p>Les banques sont courtisées pour entrer dans l’aventure, mais rapidement les employés dans les agences regardent le minitel d’un mauvais œil : il va manger leur emploi et leur relation client ! Quant aux informaticiens, ils voient la connexion minitel comme une porte ouverte aux attaques malveillantes.</p>
<p>Raccorder des ordinateurs au réseau Télétel nécessite des logiciels sur les ordinateurs eux-mêmes et sur leurs « frontaux », c’est-à-dire les machines qui se situent entre les réseaux et les ordinateurs. Nous relevons le défi. Nous concevons et réalisons ces logiciels en utilisant les ordinateurs IBM de l’UNESCO. Nos bureaux sont installés au sous-sol. Sur la porte il est écrit « ONG » ! Personne ne nous demande quelle est la cause que nous défendons. Tout se passe pour le mieux.</p>
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<h1>La suite de l’histoire sera américaine</h1>
<p>Mais un jour, surprise chez notre « client » Le Particulier : plus rien ne fonctionne sans que nous ayons touché à quoique ce soit. IBM, après nous avoir fait passablement tourner en rond, fini par nous rappeler que la plupart des services en ligne dédiés au minitel fonctionnent sur des ordinateurs américains. En conséquence, si nous voulons les faire fonctionner, il va falloir se plier aux conditions imposées par leurs constructeurs. Ceci aboutit à un accord qui fait que la moitié de mon équipe part aux USA avec nos logiciels. La France s’interdit de vendre elle-même des minitels et tout ce qui va avec en dehors de son territoire.</p>
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<h1>L’âge zéro des réseaux sociaux</h1>
<p>Nous ne nous décourageons pas : nous poursuivons notre idée de « monde meilleur grâce aux technologies de l’information ». Tout le savoir-faire que nous allons accumuler sera forcément porté à notre crédit à court et à long terme. Nous explorons toutes les possibilités de ce média qui prend tous les jours un peu plus vie. Et quelle vie !</p>
<p>Soudain, les statistiques de trafic montrent une suractivité dans l’Est de la France. Cela provient d’un service en ligne : 3615 Greta. La première messagerie rose, vient d’ouvrir ses portes. Nous ne bloquons pas son développement, mais nous l’encadrons. En d’autres termes, nous n’allons pas nous priver de la source de profit promise par cette forme de service, mais nous veillons à ce que cela ne déborde pas. Pour canaliser les échanges, nous utilisons des péripatéticiennes à la retraite, puis nous leur créons des catalogues de messages puis nous automatisons la gestion de ces messages. C’est par ce biais que nous commençons à développer ce que nous appelons aujourd’hui les « bot ». Nous nous intéressons également à la manière dont se nouent les relations. Nous pénétrons dans ce qui va devenir le vaste monde des réseaux sociaux. Nous explorons les mécanismes relationnels en nous appuyant sur les nombreux ouvrages qui travaillent sur les processus d’influence. Ceci devient progressivement un champs d’exploration dans d’autres domaines : professionnel et associatif.</p>
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<h1>Crypto monnaie premier pas vers une autre idée des échanges</h1>
<p>Le commerce en ligne que nous imaginons porte essentiellement sur la vente de services : accès à des bases de données, billetteries, gestions d’abonnements… Et bourses et banques en ligne. Nous avons alors besoin de moyens de paiement fiables. C’est ainsi que nous jetons les bases des cryptomonnaies en nous appuyant sur la carte à puce de Rolland Moreno mais aussi sur les travaux de plusieurs équipes de mathématiciens spécialisés dans la cryptographie.</p>
<p>Ces projets, menés avec le constructeur d’ordinateurs français Bull sont pénibles. En particulier, je suis choquée par la manière dont cette société traite son héros. Les américains personnifient les innovations pour pouvoir raconter de belles histoires autour et obtenir de l’adhésion. Nous faisons tout le contraire ou du moins nous laissons faire ceux qui dénigrent nos « héros ». Tout le monde connaît Bill Gate ou Marc Zuckerberg mais qui connaît Roland Moreno alors que nos cartes bancaires portent une de ses puces. Une nation se forge autour des héros de son époque, pas les héros des autres.</p>
<p>De nombreuses tentatives sont faites pour connecter un minitel, ou un ordinateur personnel, à une carte à puce. Malgré les succès finalement remportés, ces projets sont mis sur une voie de garage, ce qui m’inquiète. Néanmoins, nous regardons ce que nous pouvons faire avec une carte à puce : un porte-monnaie, un dossier étudiant, un carnet de santé… Tous ces projets sont prometteurs et les essais sont concluants, mais également, aucun ne passent le cap de l’essai.</p>
<p>Le carnet de santé est emblématique : cette technologie dérange. Le problème des données personnelles n’est pas la cause : l’administration française n’a jamais trahi ouvertement ses concitoyens en vendant ce type de données à des assureurs ou à d’autres acteurs intéressés par l’état de santé de leurs clients ou de leurs collaborateurs, ou de leurs élus… le cœur du problème réside dans le fait que la Sécurité sociale est gérée par un organisme paritaire confié aux syndicats de travailleurs, ce qui constitue une part non négligeable de leurs revenus. Le nombre gigantesque de feuilles de maladies qui sont traitées chaque jour à la main donne un emploi à un personnel peu qualifié et abondant sur notre territoire. L’agriculture et les usines se mécanisent chaque jour un peu plus, laissant sur le carreau social ce type de travailleurs. Effectivement, l’état ne peut pas vider tous les foyers d’emplois en même temps… Mais est-ce raisonnable de raisonner ainsi : le coût de la santé doit profiter au progrès, pas à son refus ! L’ambition donne des ailes, la stagnation plombe les bonnes idées. Sur le long terme, ce type de politique devient mortifère.</p>
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<h1>Monnaies d’hier et de demain</h1>
<p>Le sujet qui me fascine le plus est le porte-monnaie électronique. Nous faisons des enquêtes d’acceptabilité. La population y est majoritairement favorable. Ce sont les banques qui ne le sont pas. Pourtant, l’avenir de l’évolution de l’économie va se jouer de ce côté-ci. Nous allons aller inexorablement vers une fluidification des échanges. Sans doute allons-nous aller vers de la diversification monétaire pour tenir compte des nombreuses formes d’échanges de création de valeurs que les hommes pratiquent tous les jours. Pour le moment tout doit être ramené à une quantité, un prix et éventuellement une durée. Avec l’élévation de la création de richesses immatérielle, la notion que qualité va prendre de l’ampleur…</p>
<p>Nous nous penchons sur l’histoire des monnaies et nous prenons conscience que la monnaie actuelle qui de toute façon devient numérique va évoluer dans sa manière d’être manipulée, crée et gérée.</p>
<p>Les monnaies dettes actuelles ne vont pas pouvoir perdurer sans subir des évolutions profondes…</p>
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<h1>Vers un nouveau tissu entrepreneurial</h1>
<p>Le minitel devient un succès, même si la presse internationale le trouve franchouillard. Jusqu’à présent, nous avons travaillé avec les structures en place (administration, grandes entreprises… etc.), mais hélas, elles ne sont pas outillées pour aborder l’innovation « de rupture ». Pour aller vite, nous avons besoin de créer de nouvelles entreprises directement pensées avec cette forme de modernité.</p>
<p>Nous recherchons activement des jeunes ingénieurs ou commerciaux enthousiasmés par ce terrain d’innovations. Nous leur proposons de créer des entreprises qui seront dotées par nous de brevets et de quelques contrats. Les candidats sont rares et la plupart calent dans la côte : le système social français n’est pas adapté et ne veut pas s’adapter. Comment créer, en même temps, une famille et une hypothétique entreprise ? Les créateurs potentiels d’entreprise doivent sortir du système social, dont la Sécurité sociale, le chômage, la retraite et l’accès aux prêts bancaires.</p>
<p>Sans ces créateurs d’entreprise, nos projets piétinent, plombés par des décideurs qui n’ont pas la bonne vision ni la bonne temporalité. Ceci est normal, ils doivent faire fonctionner des entreprises qui ont un marché, des fournisseurs et des banquiers.</p>
<p>Notre choix, en matière de développement du tissu entrepreneurial semble hasardeux pour aborder la modernité qui vient à nous : nous avons quelques grandes entreprises qui se comportent en chef de meute vis-à-vis de leur branche. Elles sont conçues pour aller à la conquête du monde. Elles ne sont pas conçues pour aborder des espaces entièrement nouveaux, nécessitant une vision nouvelle du monde. Elles vont mourir avec leur époque. Il faut que la France apprenne à développer un tissu entrepreneurial d’un genre nouveau composé de structures jeunes et réactives qui se lient entre elles à l’aide de contrats. C’est ce que commencent à faire les américains en se basant sur l’expérience acquise à Hollywood. L’industrie du cinéma finance le lancement de quelques artistes. Sur 100, 30 seulement vont exister, 10 vont créer de l’argent et 3 vont exploser les compteurs, ce qui permettra de lancer la fournée suivant de vedettes potentielles.</p>
<p>La France ne comprend pas que l’échec est une source de savoir parmi d’autres. Elle est encore calée sur la grandeur de Louis XIV qui a réellement inventé l’industrie du luxe. Aujourd’hui, la création de valeur d’exception n’est plus simplement le fait d’un artiste exceptionnel, mais d’une agrégation de savoirs et de talents issu d’essais et d’erreurs en continu. Protégés par leurs diplômes et leurs statuts, nos hauts fonctionnaires et nos dirigeants d’entreprise ne perçoivent pas le message et voient encore moins le danger qui vient sur nous.</p>
<p>Nous coinçons sur le plan des ressources humaines, mais aussi des flux financiers. Nous ne savons pas financer cette forme d’innovation : les entrepreneurs malheureux sont laminés dans les tribunaux de commerce et leurs acquis dispersés aux quatre vents. Ceux qui réussissent ne savent pas rendre à la communauté l’accumulation de richesse dont ils ont bénéficié car tout succès se nourrit des échecs antérieurs.</p>
<p>Mais ce n’est pas tout : lorsque nous parvenons à faire émerger une jeune entreprise innovante, nous ne savons pas favoriser l’accès au marché. Les grandes entreprises ne les reçoivent pas ou leur imposent des contraintes insupportables.</p>
<p>Si nous ne renouvelons pas notre vivier d’entreprises, notre économie va s’éteindre étouffée par les autres zones économiques qui vont émerger en s’appropriant de nouveaux modèles de société.</p>
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<h1>Moteur et coup de patin…</h1>
<p>Peu à peu, avec le nombre croissant de services en ligne, les utilisateurs se perdent et renoncent. Nous leur créons le premier moteur de recherche qui n’ait jamais existé. L’effet est immédiat sur le trafic ! Nous inventons les mots-clefs et nous développons ce qui équivaudra au 3.0 (le « sémantique »), c’est-à-dire que nous nous intéressons à ce que cherche le minitéliste pour essayer de lui proposer des services en ligne qui pourraient correspondre à leur demande. Nous apprenons à distinguer les « armoires <i>qui ont une</i> glace » et « les armoires <i>remplies</i> de glace » !</p>
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<p>Nous voulons aller encore plus loin en faisant évoluer le minitel qui a vraiment l’air de sortir de son laboratoire en termes d’esthétique et de maniabilité. Nous faisons évoluer les technologies en nous appuyant sur d’autres technologies bien avancées en France, à savoir les univers 3D et les bases de données.</p>
<p>C’est en forgeant que l’on devient forgeron… Mais les Américains vont une fois de plus entraver notre élan. Ils imposent de privatiser France Télécoms. L’internet qui va nous envahir va avoir besoin de « bande passante » autrement plus élevée que ce que nécessitent le minitel et les versions en préparation. Pour ne pas dépendre de la souveraineté Française, ils obtiennent la privatisation de manière à pouvoir aiguiller les capitaux privés vers ces investissements, présentés comme plein d’avenir.</p>
<p>Une communication adroite fait effectivement affluer les capitaux, mais selon une triste pyramide de Ponzi qui va donner la bulle Internet du début des années 2000. Nous protestons car nous commençons à voir ce que manigancent nos amis d’outre-Atlantique : les services avec lesquels ils vont nous envahir ne seront pas du tout économes en bande passante, mais ce ne sont pas les éditeurs de service qui vont financer le développement et la maintenance de ces réseaux puissants, cela va être laissé à la charge des investisseurs privés et des citoyens à travers les abonnements à la connexion du réseau qui va s’appeler Internet.</p>
<p>Ce réseau commence à devenir un problème : les Américains annoncent qu’ils vont le déployer en 5 ans à travers le monde. Le délai de 5 ans renvoie à une conférence qui s’était tenue en Suisse quelques années au paravent. Un journaliste avait fait un bel exposé dans lequel il disait que le prochain média mettrait 5 ans à se diffuser puisque le minitel en avait mis 10, la télévision 20, la radio 40 et la presse écrite 80. Je commence à comprendre pourquoi un nombre croissant de nos innovations restent coincées au niveau de la preuve du concept. Cela met à mal nos créateurs rares d’entreprises innovantes. Notre système de renouveau industriel naissant connaît déjà des signes de vieillesse… !</p>
<p> </p>
<p>Entre-temps, mon poste a été supprimé, j’ai monté ma propre agence de management de l’innovation dédiée au numérique… Et je regarde, impuissante, débouler la déferlante Internet sur laquelle se jettent nos concitoyens sans comprendre la réalité.</p>
<p>Le numérique que nous avons voulu était destiné à rendre les relations entre les hommes et leurs organisations plus efficaces, dans un modèle économique basé sur l’idée que chacun paie un peu d’infrastructures à travers ses impôts et le reste au prorata de ce qu’il consomme.</p>
<p>La logique des Américains est basée sur la connaissance des individus pour mieux les influencer dans un monde qui se veut néolibéral. Pour eux, la souveraineté des nations n’est pas une priorité, ni le partage équitable des revenus et des charges. La priorité consiste à créer une arme massive d’influence pour uniformiser les individus et donc leur servir des biens et des services uniformisés.</p>
<p>La vie, c’est la diversité. Cette approche ne sera donc pas durable.</p>
<p> </p>
<p>Les Américains vont respecter l’accord selon lequel ils retardent le déploiement de l’Internet en France pour laisser les acteurs du minitel finir d’amortir les coûts de cette aventure. Officiellement, Internet arrive en France 3 ans après le reste de l’Europe. Le réseau télétel sera fermé en avril 2013. Les grincheux vont glousser sur la France franchouillarde, ce qui est désagréable à entendre, mais que penser par exemple de la manière dont quelques fonctionnaires, élus et autres membres du syndicat hôtelier ont verrouiller les locations chez l’habitat avec des normes et des inspections tatillonnes… Préparant ainsi l’arrivée massive d’AirBnB. La modernité n’est pas que technologique. Elle est aussi dans les business models. Il faudra attendre les années 2010 pour que les aides publiques intègrent cette réalité.</p>
<p> </p>
<h1>Rebondir</h1>
<p>Nous devons tirer toutes les leçons de cette expérience qui, hélas, s’inscrit dans la continuité de celle de l’industrie du cinéma, finalement lui aussi né en France et développé aux USA.</p>
<p>Le cinéma était déjà une arme d’influence. L’Internet dépasse toutes les armes déjà connues dans cette catégorie. La réflexion qui est à mener porte sur ces armes en attaque et en défense, mais aussi sur notre manière d’aborder les innovations. Nous sommes un pays d’ingénieurs et l’innovation qui émeut nos dirigeants est celles dites « de rupture », c’est-à-dire celles qui sont supposées changer le monde. Le train, l’électricité ou les vaccins ont contribué effectivement à changer le monde. Mais toutes ces innovations résultent d’un assemblage d’innovations « ordinaires ».</p>
<p>L’innovation ordinaire est de plus en une enfant de la sérendipité, c’est-à-dire qu’elle résulte de découvertes que nous ne cherchions pas vraiment. C’est pourquoi, si par le passé nous pouvions nous contenter de confier l’innovation exclusivement à nos ingénieurs, à présent nous avons intérêt à conjuguer les formes d’intelligences et les sources de savoirs. C’est la raison pour laquelle les nations qui sont résolues à aller de l’avant encouragent le développement de start-up et recyclent leurs retours d’expérience lorsque la start-up n’est pas parvenue à produire une réalisation qui va s’agréger dans une offre plus générale d’une entreprise leader. C’est ainsi que se sont formés les géants du numérique… Qui eux-mêmes à leur tour deviennent des pachydermes et qui vont devoir être remplacés par de nouveaux leaders.</p>
<p>Ainsi va la vie d’un tissu industriel. Plus il se renouvelle vite, plus il est à jour en matière d’état de l’art. Cette réalité n’est pas une théorie, elle résulte de la mise en application de la manière dont l’homme est capable de libérer sa créativité et sa combativité. L’Homme nomade évolué en petites tribus d’une douzaine de têtes. L’Homme égaré dans une structure de 350 000 personnes se sent anonyme est son chef ne résiste pas toujours à la tentation de le considérer comme tel.</p>
<p>Avec le numérique, il est possible de réagir vite sur le court terme. le tissu entrepreneurial doit donc être agile. Par ailleurs, les guerres ne sont plus vraiment physiques, mais économique. Un réseau maillé d’entreprises est difficile à détraquer, alors que scalper une grande entreprise mondialisée n’est pas très compliqué.</p>
<p> </p>
<p>À présent, les changements que nous avons à opérer portent sur notre vision du monde. Nous n’avons plus à innover pour épater nos voisins, mais pour aller vers un monde plus humain, plus respectueux de nos relations et de notre environnement. La priorité, pour une zone géopolitique donnée devient l’attractivité pour attirer des talents et des savoirs.</p>
<p>En effet, la compétitivité se joue à présent sur la capacité à enraciner de type de richesse. Cela s’obtient : soit en ayant un vivier de citoyen aussi grand que possible (exemple l’Asie), soit en attirant les talents, soit en combinant les deux, ce que l’Europe peut faire.</p>
<p>Ceci constitue néanmoins une bascule culturelle importante dans laquelle le numérique joue un rôle central. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de construire sa souveraineté numérique (machine, réseaux, logiciels, données).</p>
<p>Les innovations dont nous avons besoin ne viennent pas nécessairement de nos institutions qui sont conçues pour préserver le modèle actuel de société. Elles proviennent aussi des initiatives des citoyens. Elles se développent dans un assemblage d’essais-erreurs. La gouvernance économique doit s’adapter à ce nouveau rôle subtil. C’est la raison pour laquelle l’État doit s’affranchir des tâches administratives fastidieuses et mal vécues. Ceci est tout particulièrement vrai pour ce qui concerne le mécanisme dual que représentent la fiscalité et la redistribution des richesses. Des pans entiers de simplifications sont désormais à portée de main en se penchant sur les monnaies intelligentes.</p>
<p>Pour mémoire : les périodes les plus prospères ont été celles où la monnaie était fondante et où les jubilés qui régulaient les dettes aux issues malsaines.</p>
<p>Cela requiert de l’imagination et de l’audace qui sied aux Français et aux Européens qui sont les porteurs historiques de la démocratie, des droits de l’Homme et du pacte social. Sur le plan technologique, l’Europe est le berceau de l’Open Source et du Per to per, autrement dit de l’informatique ouverte et modulaire avec une illustration majeure qui est l’E-état estonien dont la technologie a été réactualisée par l’association française French Road.</p>
<p>Ainsi sur le plan technologique, nous avons les cartes en main. Reste à rassembler les cartes sur le plan idéologique.</p>
<p>L’Europe est le berceau du libéralisme et des économies planifiées. Force est de constater que les économies libérales se bâfrent de données précisément pour planifier et les économies planifiées gratifient l’entrepreneuriat pour précisément ne pas s’ankyloser en figeant les biens et les services produits sur la base de statistiques qui parlent du passé. Elle connaît les effets déplorables de ces extrêmes et cherche une nouvelle voix basée sur les organisations organiques.</p>
<p>Elle le fait parce qu’elle y est contrainte et qu’elle en a l’opportunité, grâce au fait qu’elle n’est plus la puissance avérée du monde. Les deux modèles de société, protagonistes au point de se livrer des guerres non désirées, s’effondrent. En effet, produire toujours plus n’est plus un projet qui fait sens. Produire plus rationnellement devient la nouvelle tendance et remporte tous les jours des succès qui font que les prix s’effondrent, entraînant la dislocation progressive du système monétaire mondialisé.</p>
<p>Elle est d’ailleurs attendue pour sa capacité d’innovation en la matière. Encore faut-il qu’elle se mette au travail sérieusement.</p>
<p> </p>
<h1>Préparer le monde qui vient</h1>
<p>Les bonnes initiatives se nourrissent de l’idée que nous nous faisons des opportunités du monde qui vient. L’idéal est qu’il offre à chacun de nous la possibilité de faire de sa vie une œuvre ! Les machines nous libèrent potentiellement des tâches dangereuses, fastidieuses, hypercomplexes ou dégradantes. Elles suppriment les emplois de la classe moyenne et développent des emplois de très mauvaise qualité (microjob) ou des emplois créatifs et décisionnaires qu’il n’est pas possible d’occuper durablement. Pour la première fois depuis la sédentarisation, la classe moyenne, qui a été le socle des civilisations, s’effondre.</p>
<p>Il nous reste donc à inventer la manière dont nous allons réorienter cette disponibilité nouvelle pour œuvrer au bien commun et non plus seulement à la satisfaction des besoins primaires, au-delà du nécessaire, de la plupart d’entre nous. Ainsi, les aspirations des générations montantes en matière de qualité de vie de famille, de démocratie, de partage du savoir, d’innovation ou encore de spiritualité rencontre le besoin de reconstruire de nouvelles formes d’économies et de compétitivité.</p>
<p>Nos, institutions conçues durant les siècles précédents avec des priorités aujourd’hui satisfaites ou devenues sans objet voire même contre-productives. Elles vont devoir évoluer en profondeur à moins qu’il soit préférable d’en créer de nouvelles. Le minitel et ses compagnons ont été le tout petit marche pied de cette réflexion.</p>
<p>En cette période où nous passons de la « loi du plus fort » à la « loi du plus adaptable », cette appétence pour la modularité<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/08/09/En-route-pour-le-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></a> maîtrisée tombe à point nommé. L’Europe se trouve en situation de force à présent. En effet, nous arrivons au premier quart du 21<sup>ème</sup> siècle. L’architecture des systèmes de domination numérique américaine et sa réplique chinoise commencent à se calcifier. Elles deviennent des dangers environnementaux et sociaux. L’Europe, a poursuivi son idée basée sur la notion de modularité et d’efficacité environnementale. Une nouvelle page s’ouvre pour elle, si elle le veut.</p>
<p>En effet, tout ceci ne peut se jouer désormais qu’au niveau de l’Europe et sans doute sur son axe Nord – Sud (Afrique). En effet, l’Afrique aborde une nouvelle époque sociale avec une numérisation faible. Elle monte des deals avec l’Europe avec qui elle partage la nécessité d’apprendre les gouvernances organiques.</p>
<p> </p>
<p>La Chine donne des angoisses aux USA parce qu’elle va vite et qu’elle dispose d’un vivier humain colossal. Le pillage des savoirs a toujours existé. L’Europe l’a fait sur le moyen orient, l’Amérique sur l’Europe, la Chine sur l’Amérique… Mais, ces guerres de savoir et de talents ne sont pas l’Alpha et l’Oméga de la domination durable. Elle permet tout au plus de se croire le maître du monde durant quelques siècles et de se comporter comme tel. À noter que si l’Europe a mis plus de dix siècles à convertir le savoir arabe en source de prospérité, puis en profiter grâce au charbon et à la sidérurgie, l’Amérique n’aura mis que tout juste deux siècles et la Chine sans doute un seul.</p>
<p>Tous ces passages de main, en matière de savoirs, ont permis à des zones géopolitiques de sortir leurs ressortissants de l’extrême pauvreté. Ceci s’est fait avec des guerres militaires terribles. Cela se fait avec des guerres économiques moins visibles mais dévastatrices, pour l’environnement écologique et social.</p>
<p> </p>
<h1>Miser sur la confiance et la réciprocité</h1>
<p>Alors, l’Europe en se dotant d’une approche rafraîchissante du numérique peut se lancer dans un projet alternatif pour sortir d’un modèle basé sur l’attaque et la prédation au profit d’un modèle basé sur la confiance et la réciprocité.</p>
<p>L’Europe a financé le système X-Road qui fait de l’Estonie l’état le plus numérisé au monde et le plus efficace pour ses citoyens et ses agents économiques. L’association French Road a réactualisé cette architecture système pour la rendre plus modulaire et plus respectueuse de l’environnement et des personnes. Ce système, en Open Source et décentralisé, repose sur la confiance contrôlée (vérification a posteriori).</p>
<p>Le numérique nous a ouvert la porte des monnaies intelligentes. Avec ses monnaies, nous pouvons favoriser toutes sortes d’échanges de nature et de temporalité différentes. C’est ce que l’on appelle la biodiversité monétaire qui permet aux zones géopolitiques de favoriser les activités liées au bien commun (partage des savoirs, innovation, démocratie, spiritualité) de manière à proposer aux talents de venir y faire un parcours de vie de qualité. La compétitivité se joue sur la taille du vivier de talents. Cela s’obtient soit en décuplant sa population, soit en attirant et en cultivant les talents. Cela s’obtient en allant le plus vite possible vers les nouvelles formes d’économies (circulaire, de la fonctionnalité et servicielle) qui se veulent aussi économes que possibles en ressources extractives, énergétiques et humaines. Ces formes d’économies sont indissociables des technologies du traitement de l’information.</p>
<p>L’économie en ressources humaines implique de repenser la manière d’inciter les citoyens à réorienter leurs capacités d’initiatives vers de nouvelles formes d’économie (empathiques et contributives), ce qui nous amène à repenser le pacte social et donc de proposer un autre modèle de société : un peu libéral, un peu planifié, mais résolument organique (pouvoir cellulaire agrégé de proche en proche) et fractal (du plus près de la matière au plus spirituel).</p>
<p>Ces formes de gouvernances émergentes sont indissociables du numérique. Faire revivre l’industrie du numérique en Europe est donc une priorité : pas seulement l’intelligence artificielle, mais toute la chaîne : machine, réseaux, serveurs, logiciels et données. Cela passe par une volonté d’autonomie face à des géants qui ont de problèmes de géants : le gigantisme, dans la nature comme chez les hommes correspond à une phase d’émergence avant la maturité. Nos monuments nous parlent avec fierté de notre phase de gigantisme. Entrons dans la subtilité.</p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/08/09/En-route-pour-le-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></a> organisationnelle et technologique.</p>
</div>
</div>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/08/09/En-route-pour-le-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/127L’E-Etat estonien, souche du numérique européenurn:md5:a3f9e06226df22fad294a19ef79286c72019-05-12T07:35:00+01:002019-05-13T05:38:23+01:00genevieve-bà débattreeuropenumérique<p>Bien qu’il soit en fonction depuis plus de 20 ans, l’E-Etat de l’Estonie devient le sujet à la mode en Europe : tout le monde en veut, mais pas grand-chose arrive.</p>
<p>Le sujet séduit et terrorise : un Etat efficace ? On en rêve ! Mais un Etat « tout neuf » qui fait des économies sur le coût de ses institutions, particulièrement sur le travail de ses fonctionnaires, est un modèle difficile à promouvoir chez les décideurs. Alors on tergiverse, arguant que l’Estonie est peuplée de 1,3 million d’habitant seulement et donc difficile à transposer dans des pays anciens, de la taille de la France ou l’Allemagne …</p>
<p><b>Mais la question ne se pose pas en termes de protection de certains emplois, mais de compétitivité face aux modèle de société qui s’impose. </b></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="europe_numerique.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/europe_numerique.jpg" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<h2>Amérique, Europe : 2 visions, 2 architectures</h2>
<p>L’e-Etat estonien repose sur une architecture système qui concentre l’évolution des modes de gouvernance au 21<sup>ème</sup> siècle et l’accumulation de connaissance européenne en matière de numérique.</p>
<p>Cette architecture est radicalement différente de celle du numérique dit « occidental » (en réalité américain) et de sa réplique chinoise.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>L’Homme est ainsi fait qu’il exploite souvent les innovations majeures à des fins militaires avant de les employer dans des usages civils. C’est typiquement le cas du numérique.</i></p>
<p>Les GAFAM sont l’aboutissement de la chimère du 19<sup>ème</sup> siècle qui consistait à vouloir devenir le maître du monde. La violence de la dernière guerre mondiale a mis en évidence le fait que conquérir le monde par les armes n’était plus pertinent. Mieux valait le faire via la finance et les instruments d’influence. Les GAFAM ont été conçus dans un but : accumuler de la donnée sur les individus afin de canaliser les masses. Ils ont été réalisés au 20<sup>ème</sup> siècle, ce qui leur a conféré une architecture centralisatrice et normative, donc mortifère à terme.</p>
<p>Dans la nature, il n’existe pas de concentration de données : l’information est en réseau. D’ailleurs, la concentration des GAFAM commence à toucher ses propres limites en particulier environnementale, mais surtout en termes de confiance. Certains politiques américains se lèvent contre leurs propres enfants terribles, les GAFAM et autres NATU pour dénoncer la confiscation de l’innovation.</p>
<p> </p>
<h2>Pour un modèle européen à la hauteur des enjeux de notre civilisation</h2>
<p>La pensée Européenne est radicalement différente. L’Europe est considérée comme le berceau de la démocratie, des droits de l’Homme et du pacte social. son histoire récente fait qu’elle est obligée de développer une forme de gouvernance en réseau. Elle a goûté aux folies des hommes cupides et sanguinaires, mais aussi aux bienfaits de ses grands penseurs. Sur le plan technologique, elle est le berceau du per to per, de l’Open Source et de l’OS linux.</p>
<p>Avant cela, elle a été le berceau de l’ère industrielle. Elle est aussi la première zone géopolitique à aborder la véritable ère post-industrielle avec, par exemple, la fin du charbon et une rotation à 360° de son pilier industriel : l’automobile, qui s’inscrit à présent en tête de l’économie de la fonctionnalité. De ce fait, elle entre dans une forme de société où la création de valeurs immatérielles devient prépondérante. Dès lors, sa compétitivité commence à reposer sur les talents et les savoirs qu’elle enracine sur son sol.</p>
<p>Pour devenir attractif dans un tel contexte, l’état ne doit plus se montrer dominateur, mais pro actif et force de proposition, anticipant les besoins de ces administrés, pour retenir et faire prospérer son patrimoine de savoirs et de talents. Pour cela, il se doit d’être efficace dans ses interactions avec les agents sociaux et économiques non plus en leur imposant ses procédures et sa complexité, mais plutôt en rationalisant le sous-jacent aux besoins et aux usages : les données. Grâce à ces données, il a la possibilité de se doter d’outils favorisant la dynamique sociale, culturelle et économique en anticipant les besoins et leurs évolutions.</p>
<p> </p>
<h2>Les secrets de X-road (French-Road en France)</h2>
<p>Au cœur du système, il y a un objet tout simple : un registre des personnes physiques et morales qui constituent la richesse du pays. Ce registre contient les données invariantes de ces individus. Il est tenu par une chaîne de confiance (BlockChain sans preuve de travail, traduction par <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_Les_compétences_disponibles">French-Road</a>) cogéré par différents acteurs, eux-mêmes investis de la confiance des citoyens. Ce registre est indélébile, infalsifiable, fonctionnellement unique et certain.</p>
<p>Vient ensuite tout un ensemble de fichiers qui contient des données thématiques (santé, formation, cadastre …). Aucun nom ne figure dans ces fichiers. Seulement des matricules. Attaquer ces fichiers n’est donc pas très intéressant : que des données monothématiques sans patronyme.</p>
<p>Chacun peut suivre les requêtes qui sont faites sur les données le concernant. Le système averti les intéressés sur les éventuelles requêtes suspectes et peut suivre toutes les sollicitations qui ont été faites puisqu’elles sont historiées dans une sorte de blockchain (sans preuve de travail, donc écologiquement <a>propre</a><span style="font-size:8.0pt"><span style="line-height:115%"><a class="msocomanchor" href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_msocom_1" id="_anchor_1" language="JavaScript" name="_msoanchor_1" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')">[EP1]</a> </span></span>).</p>
<p>Cette architecture présente de très nombreux avantages. Quelques exemples :</p>
<ul>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">Elle est fondamentalement RGPD <i>« by design »</i> pour l’ensemble des acteurs de la vie publique et privée.</li>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">Elle réduit de manière drastique le volume de données stockées et transitant sur le réseau.</li>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt"> Elle évite toutes les redondances et donc toutes les erreurs.</li>
<li style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt">Les données ainsi fiabilisées et néanmoins anonymisées en mode natif constituent une source de très haute qualité pour alimenter les systèmes prédictifs, en particulier dans les fonctions régaliennes, la santé ou encore la consommation … etc.</li>
</ul>
<p>Les entreprises peuvent accéder aux données pour rendre des services aux citoyens, mais seulement après avoir obtenu l’accord des intéressés, qui d’ailleurs peuvent surveiller le trafic qui est fait de leurs données. Ceci facilite le développement de startups et le maillage de leurs innovations.</p>
<p>Les citoyens estoniens ont ainsi le plaisir de surfer à leur guise chez les GAFAM <a>avec leurs différents avatars</a><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></span></a> <span style="font-size:8.0pt"><span style="line-height:115%"><a class="msocomanchor" href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_msocom_2" id="_anchor_2" language="JavaScript" name="_msoanchor_2" onmouseout="msoCommentHide('_com_2')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_2','_com_2')">[EP2]</a> </span></span>… les données qui comptent pour chacun d’eux sont à l’abri … en attendant que des applications plus respectueuses des individus leur soient proposées tels que les emails, les réseaux sociaux, les blogs et les plateformes de service.</p>
<h2> </h2>
<h2>Une question de volonté plus qu’une question d’argent</h2>
<p>Cette architecture, totalement en réseau, ne repose pas sur de la concentration de puissance de calcul ni de fermes de bases de données. Elle nécessite des ressources informatiques quasiment ordinaires et des réseaux fiables. La volonté de sa mise en place repose simplement sur l’acceptation du changement de mode de gouvernance que sur des investissements matériels et des développements logiciels. En effet, le code disponible, développé en partie grâce à des financements européens et en Open source. Cependant effectivement, pour bénéficier des avancées et des passerelles qui permettent de passer de la X-road estonienne à la <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_Les_compétences_en">French-Road</a> française, des développements sont nécessaires, dont une partie sont déjà maquettés.</p>
<p style="margin-left:35.4pt"><i>La stratégie qui consiste à transposer la gouvernance du 20<sup>ème</sup> siècle, même adapté aux exigences naissantes du 21<sup>ème</sup> siècle, est une stratégie lente, coûteuse et soacialement douloureuse. Elle ne permet pas de construire le numérique européen dont ont besoin les citoyens et le tissu entrepreneurial.</i></p>
<p>Les GAFAM ont été construits en 20 ans, la réplique chinoise en 10 ans en partant de presque rien. l’Europe, sur sa base de connaissance et avec une implication de sa population<a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[2]</span></span></span></a> et de ses élus, l’Europe peut construire son propre espace numérique, interopérable avec les espaces du reste du monde.</p>
<p> </p>
<h2><a name="_Les_compétences_en"></a><a name="_Les_compétences_disponibles"></a>Les compétences disponibles en France</h2>
<p>En France, deux associations au moins militent en faveur de la mise en place de cette stratégie numérique.</p>
<ul>
<li><b><a href="https://www.french-road.fr/">French-Road</a>,</b> La plus connue, s’intéresse aux aspects sociétaux, écologiques, techniques et fonctionnels.</li>
<li><b><a href="https://www.forumatena.org/">Forum Atena</a>,</b> dans son atelier Etat Plateforme s’intéresse aux aspects stratégiques et aux usages.</li>
</ul>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoCommentText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[1]</span></span></span></a> <span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Ceci est une invention de French-Road, un des artefacts qui améliore le modèle, avec les clés sectorielles dans la carte. Le modèle French-Road est plus développé que celui de l’Estonie, car il prend en compte la doctrine française, l’une des plus aboutie au monde en matière d’architecture système.</span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Calibri","sans-serif"">[2]</span></span></span></a> <span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Comme l’a montré le succès du <a href="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/index.php?post/2019/02/25/Le-Grand-D%C3%A9bat-National-des-think-tanks-du-num%C3%A9rique">Grand Débat National des Think Tanks du numérique</a> du 6/3/19 dernier.</span></span></p>
</div>
</div>
<div>
<hr align="left" class="msocomoff" size="1" width="33%" />
<div>
<div class="msocomtxt" id="_com_1" language="JavaScript" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')"> </div>
</div>
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<div class="msocomtxt" id="_com_2" language="JavaScript" onmouseout="msoCommentHide('_com_2')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_2','_com_2')"><a name="_msocom_2"></a>
<p class="MsoCommentText"><span style="font-size:8.0pt"><span style="line-height:115%"><a class="msocomoff" href="http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#_msoanchor_2">[EP2]</a></span></span>Ceci est une invention de French-Road, un des artefacts qui améliore le modèle , avec les clés sectorielles dans la carte.</p>
<p class="MsoCommentText">Le modèle French-Road est plus fort que celui de l’estonie, caril prend en compte la doctrine française, l’un des plus aboutie au monde</p>
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</div>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/05/12/L%E2%80%99E-Etat-estonien%2C-souche-du-num%C3%A9rique-europ%C3%A9en#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/125Le Grand Débat National des think tanks du numériqueurn:md5:8e6b838565dfb9c5823ce8a974d1d74a2019-02-25T14:52:00+00:002019-03-02T11:23:27+00:00genevieve-bnumérique<p><b>5 think tanks du numérique s’appuient sur leurs travaux pour éclairer les 4 thèmes du Grand Débat.</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt; margin-left:35.45pt"><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Ce n’est pas le numérique qui change nos vies, c’est parce que l’Homme franchit une étape dans son évolution qu’il délègue les tâches primaires aux machines et à la chimie.</span></span></i></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt; margin-left:35.45pt"><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">De ce fait, de nouvelles formes de gouvernance et un nouveau pacte social deviennent nécessaires. Ceci impacte les fondamentaux de notre système actuel. Le numérique est au cœur des solutions possibles mais aussi des dangers.</span></span></i></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt; margin-left:35.45pt"><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Un numérique plus mature, plus proche des aspirations européennes est possible et même en route. Il nous concerne tous.</span></span></i></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:6.0pt; margin-left:35.45pt"> </p>
<p><b>Tout citoyen peut contribuer !</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="line-height:150%"><b><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">Date :</span></span></b><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"> 6/3/19 de 18:30 à 22:30 – ouverture des portes : 18 :00</span></span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="line-height:150%"><b><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">Lieu :</span></span></b><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"> Télécoms Paristech - 46 Rue Barrault, 75013 Paris, France</span></span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="line-height:150%"><b><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">S’inscrire : </span></span></b><a href="https://www.helloasso.com/associations/granddebat-des-think-tanks-du-numerique/evenements/granddebat-des-think-tanks-du-numerique">ici</a></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="line-height:150%"><i><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">https://www.helloasso.com/associations/granddebat-des-think-tanks-du-numerique/evenements/granddebat-des-think-tanks-du-numerique</span></span></i></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%">Ci-après, le programme.</span></span></span></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/grd_debat_visuel_complet_reduit.jpg" style="margin: 0 auto; display: table;" />
<figcaption> </figcaption>
</figure>
<p align="center" style="text-align:center"><b><span style="font-size:22.0pt"><span style="line-height:115%">Programme</span></span></b></p>
<p style="margin-bottom:.0001pt">18:30 <b>accueil, déroulé de la soirée</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.4pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Valérie Bourgault, ancienne élève de Télécom Paristech, candidate 2017 EM aux législatives de 2017,</span></span></p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"> </p>
<p style="margin-bottom:.0001pt">18:34 <b>introduction du débat</b> : basculement sociétal et rôle des think tanks</p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"> <span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Geneviève Bouché, futurologue cybernéticienne spécialisée dans le numérique.</span></span></p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"><b><u>Le numérique de demain</u></b></p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"> </p>
<p>18:44 <b><a href="https://www.forumatena.org/">Forum Atena</a></b> - <b>Un autre numérique est possible</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Philippe Recoupé, président du Forum Atena,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Modérateur : Christophe Dubois Damien, président de l’atelier Intelligence Economique de Forum Atana,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Rapporteur : Bernard Biedermann, vice-président de l’atelier Etat Plateforme de Forum Atena.</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"> </p>
<p>19:18 <b><a href="https://irest.fr/">Irest</a></b> - <b>Le numérique : un espoir pour les territoires ruraux et ultramarins</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Richard Toper spécialiste des architectures réseaux,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Modérateur : Anne Laulan, enseignante,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Rapporteur : Jean Pierre Bienaimé, président de l’Irest.</span></span></p>
<p> </p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"><b><u>Exemples de basculement sociétal et les solutions adaptées</u></b></p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"> </p>
<p>19:52 <b><a href="http://innocherche.com/">Innocherche</a></b> – <b>La mobilité</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Bertrand Petit, président fondateur d’Innocherche,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Modérateur : Louis Dugas, co-producteur du TEDx Issy les Moulineaux,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Rapporteur : Frédéric Lavaut consultant numérique.</span></span></p>
<p> </p>
<p>20:26 <b><a href="http://www.lafabriquedufutur.org/">La Fabrique du Futur</a></b> – <b>co-innovation, gouvernance et confiance</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Eric Seullier, président fondateur de la Fabrique du Futur,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Modérateur : Sabri Solani, membre du ca de la Fabrique du Futur, Responsable de projet (ValYooTrust),</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Rapporteur : Claire Deflou-Caron, membre de la Fabrique du Futur, Présidente de Govership.</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"> </p>
<p>21:00 <b><a href="http://www.french-road.fr/">French Road</a></b> - <b>Citoyenneté efficace</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Emmanuel Pesenti, président fondateur de French Road,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Modérateur : Jean Charles BOSSARD, élu à la mairie Paris 06, entrepreneur du numérique pour collectivités,</span></span></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Rapporteur : Franck LIBERT, entrepreneur dans le logiciel RH.</span></span></p>
<p> </p>
<p>21:34 Forum des Jetons - <b>Vers une autre idée instruments d’échanges de valeurs</b></p>
<p style="margin-top:0cm; margin-right:0cm; margin-bottom:.0001pt; margin-left:35.45pt"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Speaker : Caroline Alazar, serial entrepreneur dans environnement et le numérique.</span></span></p>
<p> </p>
<p style="margin-bottom:.0001pt"><b><u>synthèse</u></b> </p>
<p style="margin-bottom:6.0pt">22:08 vote final - Valérie Bourgault </p>
<p style="margin-bottom:6.0pt">22:20 conclusion – Geneviève Bouché</p>
<p> </p>
<p><b><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%">Coordination :</span></span></b><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:115%"> Geneviève Bouché – <a href="mailto:thinktankdunumerique@gmail.com">thinktankdunumerique@gmail.com</a></span></span></p>
<p> </p>
<p align="center" style="text-align:center"> <img src="file:///C:\Users\UTILIS~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image004.jpg" style="width:69px; height:42px" /><a href="http://innocherche.com/"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none"><img src="file:///C:\Users\UTILIS~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image006.png" style="width:76px; height:37px" /></span></span></a><a href="http://www.lafabriquedufutur.org/"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none"><img src="file:///C:\Users\UTILIS~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image008.jpg" style="width:85px; height:34px" /></span></span></a><a href="http://www.french-road.fr/"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none"><img src="file:///C:\Users\UTILIS~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image010.png" style="width:65px; height:29px" /></span></span></a><img src="file:///C:\Users\UTILIS~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image012.jpg" style="width:89px; height:42px" /></p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/02/25/Le-Grand-D%C3%A9bat-National-des-think-tanks-du-num%C3%A9rique#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/120