Le blog de Geneviève-b - Mot-clé - transition démocratiquele point de vu d'une futurologue sur la recomposition du tissu entrepreneurial, le pacte social et le système monnétaire2024-03-28T22:40:06+00:00Geneviève Bouchéurn:md5:f04ea387e962c16381c1dd125be67199DotclearCrise systémique globale : trop profonde pour être éphémèreurn:md5:19670be80c9c7f73f2a60b716362f84f2019-12-15T10:28:00+00:002019-12-16T09:29:58+00:00genevieve-ble billet du dimanchetransition démocratiquetransition monnétairetransition numérique<p>Selon la publication GEAB de novembre 2019, après une angoisse collective sur l’état de la planète et la prise de conscience du fait que le modèle de société appelé « mondialisation » ne convient pas, en 2020 la planète entrerait dans une phase d’apaisement.</p>
<p>Les éléments de diagnostic du GEAB ne posent pas de problème. Néanmoins, à travers une démarche de futurologue cybernéticienne, le raisonnement abordé avec plus de recul aboutit à la conclusion inverse.</p> <p><img alt="" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/.crise_systemique_s.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Pour un futurologue, l’évolution de la vie sur terre va du plus près de la matière au plus près de la spiritualité. La vie est plus forte que la mort. Le duel « matière / spiritualité » est théoriquement en chacun de nous mais aussi inscrit dans la trajectoire de l’évolution de l’Homme.</p>
<p>L’ère industrielle se termine avec le consumérisme qui s’est imposé aux dépens de la spiritualité. Les générations montantes ne parlent pas massivement de spiritualité, mais d’éthique, ce qui est relativement normal car les religions sont elles-mêmes en crise. Longtemps détournées à des fins de jeux de pouvoir, elles doivent retrouver leur place dans la société avec des messages plus matures et des rites plus réalistes, au regard de l’avancement des connaissances concernant la vie, l’infiniment petit et l’infiniment grand.</p>
<p>L’Homme entre dans une nouvelle phase de son évolution. Il possède un cerveau capable d’agréger un grand nombre d’informations pour prendre des décisions. Avec cette capacité complexe et souvent biaisée, il tente de se représenter une réalité. Malheureusement ce n’est qu’une facette de la réalité. Alors il imagine ce qu’il ne sait pas. C’est ce qui le rend créatif. Mais en tout état de cause, il est désireux d’améliorer sans cesse son confort tout en économisant ses efforts. Il le fait avec l’idée de pouvoir s’élever, ou du moins « élever son âme ».</p>
<p>Las de subir les intempéries et les maladies, il a d’abord inventé les dieux et la spiritualité. Il a ensuite inventé les monuments sacrés. Pour les construire, il a inventé la sédentarité. Dans la foulée, il a développé les objets désirables tels que les outils, les bijoux et les armes. Il a ainsi jeté les bases de la propriété et de la rente. Il a intensifié les échanges entre les tribus et développé la notion de monnaie.</p>
<p>Le dernier chapitre de la sédentarisation s’appelle l’ère industrielle. À l’issue de cette période, l’Homme prend conscience qu’il ne peut pas dompter la nature, mais simplement composer avec elle. Il découvre que la notion possession pose poussée à l’extrême des problèmes. Mais surtout, il aspire à une nouvelle dimension : celle de réussir sa vie. Il a compris que le consumérisme donne accès à des satisfactions éphémères. Il veut du durable : l’estime de soi, celle que l’on obtient en donnant du temps, de la créativité, du savoir, de l’énergie à ses communautés et qu’en retour, celle-ci lui témoigne de la gratitude.</p>
<p>Le modèle de société qui s’est installé durant plus de 10 000 ans est basé sur la propriété et la protection des individus qui parviennent à s’imposer comme étant les acteurs du développement de la prospérité.</p>
<p>C’est typiquement le cas actuellement des acteurs de la haute finance libérale. Selon eux, le libéralisme a permis de sortir le plus grand nombre de la pauvreté. Mais ce n’est pas le modèle de société qu’il faut saluer, c’est le progrès technologique. La Chine avec un modèle radicalement différent démontre qu’il est possible d’obtenir également de bons résultats.</p>
<p>Les progrès fulgurants de ces derniers siècles ont été faits aux dépens de la nature et des Hommes eux-mêmes. Le libéralisme, un temps triomphant après la chute du mur de Berlin, montre ses limites : il concentre la richesse et étale la pauvreté. Pour y parvenir, il épie les citoyens pour mieux les influencer. En les influençant, il les standardise et tue l’évolution qui se joue habituellement dans la nature, à grands coups d’essais / erreur. Pour que le processus fonctionne, il faut de la diversité.</p>
<p>Alors, une formidable énergie s’empare des générations montantes, à travers toute la planète. Cela devrait être le cas plus particulièrement en Occident et plus précisément encore en Europe, le berceau de l’ère industrielle et de la logique financière qui a fait éclore l’ère industrielle.</p>
<p>Il ne semble pas certain que cela soit le cas, tant les institutions basées sur le modèle précédent semblent difficiles à reconfigurer. Ce sont donc des territoires où les institutions sont moins enracinées dans leurs habitudes et leurs certitudes qui vont pouvoir innover. C’est d’ailleurs ce qu’il pourrait se dessiner sur l’axe Europe –Afrique, si chacun mesure les enjeux, mais aussi les efforts réciproques.</p>
<p>L’enjeu : produire et consommer autrement et changer de système de valeurs sociales. Cela repose sur le numérique, les big data et l’intelligence artificielle. La souveraineté numérique devient donc une priorité, tout comme la souveraineté monétaire.</p>
<p>Pour le moment, l’avenir est sombre. Les GAFAMI et leur alter égo chinois les BATX reposent sur une chimère de 19<sup>ème</sup> siècle : « devenir le maître du monde ». Aucun peuple n’est prêt à accepter ce modèle pour des raisons profondes : chacun a besoin des autres pour se challenger.</p>
<p>De plus les systèmes de ces géants, aux velléités envahissantes, sont basés sur une vision du 20<sup>ème</sup> siècle : centralisatrice est sur- consommatrices. Ils touchent à leur propres limites et peuvent s’effondrer plus vite qu’ils n’ont envahis nos vies personnelles. En particulier la confiance devient leur talon d’Achille.</p>
<p>Le modèle centralisateur n’a plus d’avenir. Plus largement, le mode hiérarchique est en voie de disparition : il écrase les talents et éloigne la décision de l’action. Il ne convient plus au monde numérisé qui requière en permanence de la réactivité et de la créativité et surtout de la coopération.</p>
<p>La compétitivité des nations se joue désormais sur la capacité en enraciner des savoirs et favoriser et retenir des talents. De ce fait, la notion de métier s’efface devant la notion d’expertise. Les carrières se font en alternant des périodes de « travail », de formation et de contribution au bien commun. La notion d’emploi et de retraite telle que nous l’avions plus ou moins stabilisée en Europe durant le 20<sup>ème</sup> siècle devient sans objet : le pacte social est à refondre progressivement.</p>
<p>En effet, si le système que nous quittons a été centré sur la satisfaction in fine des besoins primaires des individus, le système qui commence à s’imposer en réduit la part pour donner une place croissante à la satisfaction des besoins de la communauté. En effet, pour enraciner des savoirs et attirer des talents, il faut disposer d’un terreau social de très haut niveau.</p>
<p>Ainsi, des tâches jusqu’à présent dévolues au bénévolat et au volontariat deviennent stratégiques pour les zones géopolitiques. Or, la richesse créée dans ce type d’activité a un comportement économique radicalement différent de celle crée dans les activités productives : elles se bonifient à l’usage alors que les autres se détruisent à l’usage !</p>
<p>C’est ainsi que nos outils d’échange doivent évoluer pour mixer de la création de valeur matérielle et immatérielle. Opportunément, la monnaie devient potentiellement numérique et intelligente et nos systèmes fiscaux et distributifs d’une complexité au-delà du raisonnable. Des pistes s’ouvrent à nous pour faire face à la mutation rapide que nous devons opérer.</p>
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<p>De tels grands changements sur les sujets aussi fondamentaux et à contrecourant de plus de 10 ans de culture et d’institutions ne va pouvoir se faire qu’au fil du temps. Au moins 3 générations. Notre priorité pour le moment, c’est esquiver les phases de chaos qui nous menacent. Evitons les disputes, cherchons les solutions. Cela ne passe pas par des affrontements entre syndicats et institutions, mais pas le travail des think tanks qui ne sont pas basés sur les idéologies, mais des problématiques.</p>
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<p>L’Europe, avec son partenaire naturel l’Afrique, a la possibilité de repartir sur une architecture radicalement différente en termes d’institution et de souveraineté numérique et monétaire. Elle peut le faire parce qu’elle a le coin de la planète qui expérimente la co-gouvernance. Elle est le berceau du per to per et de l’Open Source.</p>
<p>Pour ce qui est des questions monétaires, elle est la plus engluée dans une finance qui menace sa démocratie et des structures qui réglementent et légifère à outrance. L’Afrique entre dans une phase de renouveau due à sa population jeune et désireuse de vivre pleinement le 21<sup>ème</sup> siècle. L’axe francophone est une richesse à partager. Reste à agir avec loyauté.</p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2019/12/15/Crise-syst%C3%A9mique-globale-%3A-trop-profonde-pour-%C3%AAtre-%C3%A9ph%C3%A9m%C3%A8re#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/136Banquier et confianceurn:md5:8d51b1efdfee801e0dd07f99627da2a22017-04-09T14:09:00+01:002017-04-10T12:18:41+01:00genevieve-bà débattretransition démocratiqueéconomie circulaire<p>Véritables vainqueurs de la dernière guerre mondiale, les USA dominent le monde, ce qui peut donner du confort aux décideurs occidentaux. Ils nous ont aidés à sortir de nos décombres.</p>
<p>Mais cela pose un problème aux générations montantes qui souhaitent prendre leur sort en main en puisant dans notre capital social et culturel, qui n’est pas exactement le même que celui des USA. Elles ne veulent pas louper le train du changement. Il ne faut pas plomber cet élan avec notre passé récent.</p>
<p><strong>Cela se fera avec les banquiers.</strong></p> <figure style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;"><img alt="banquier___eco_locale_.jpg" class="media" src="http://s298243136.onlinehome.fr/dotclear/public/banquier___eco_locale_.jpg" />
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<h1>De la défiance à la confiance</h1>
<p>L’Amérique actuelle a été construite, à partir de presque rien, par des hommes et des femmes qui ont pris des risques et qui se sont fait confiance.</p>
<p>La finance y a joué un rôle essentiel. Les banques américaines portent le message suivant : « si vous avez un projet, parlons-en ». Tous les projets sont possibles à condition d’y croire et d’être crédible.</p>
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<p>La France industrielle s’est créée à travers les 100 familles qui se sont mobilisées pour innover et mobiliser en grande quantité de la ressource financière et humaine. Cette classe sociale s’est ensuite drapée dans la légitimité qu’elle s’est construite, reprenant indirectement les codes de la noblesse qu’elle avait évincée en lui reprochant de s’imposer de manière déconnectée de ses apports avérés à la communauté.</p>
<p>Marqués par cette époque, les banquiers français délivrent le message suivant : « votre argent m’intéresse ».</p>
<p>Au-delà de cette réalité bancaire, c’est tout le système élitiste français qui est devenu la cause de l’effritement de la superbe hexagonale. Tout y semble calcifié : la haute administration, le syndicalisme, le monde l’éducation et de la recherche…</p>
<p>Le système éducatif commence tout juste à sortir de son schéma individualiste et normatif. Il va falloir attendre 30 ans pour que nous disposions de citoyens capables de se poser des questions et de voir le monde à travers de potentielles de coopération.</p>
<p>C’est en acceptant de se poser des questions que la confiance trouve une assise.</p>
<p><strong>La France baigne pour le moment dans un système de défiance. </strong>Son système bancaire en fait parti.</p>
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<h1>La banque menacée</h1>
<p>Jadis, les familles qui avaient de l’or, instrument d’échange de richesse, le confiaient soit à l’église, soit à l’orfèvre. C’est ainsi que ces derniers sont devenus les banquiers de la vie locale, avant d’être regroupés pour devenir des acteurs nationaux et transnationaux.</p>
<p>Il fallait de la confiance pour déposer son or auprès d’un personnage influent de la vie locale. Lorsqu’il devenait votre allié, il pouvait beaucoup pour vous et vos proches.</p>
<p>Quelle confiance nous livrent actuellement nos banquiers ? Les ménages français n’ont pas d’idée sur la question et c’est dommage. Le banquier ne joue plus son rôle de catalyseur de projet. Mais il doit le reconquérir s’il <strong>ne veut pas être délogé par des acteurs qui vont faire le job à sa place</strong>.</p>
<p>Ces acteurs seront numériques et transnationaux donc peu enclin à comprendre la vie locale. Or, la vie locale est celle dans laquelle chacun a envie et besoin d’y prendre sa place, y donner le meilleurs de lui-même pour y recevoir en retour la gratitude qui nourrit la confiance en soi et le désir de donner encore de sa personne. <strong>Une vie locale au rabais est une zone de survie !</strong></p>
<p>Les investissements deviennent une affaire collective (démocratie économique). Les banquiers français ont la possibilité d’occuper ce terrain, lorgné par les GAFA et leurs homologues chinois. Leur activité est certes réglementée et la loi sera la même pour les entrants. Mais <strong>les entrants vont s’employer à répondre efficacement à des besoins nouveaux avec des outils nouveaux</strong> et la loi ne protègera plus les banquiers historiques avec leurs outils historiques.</p>
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<h1>La banque dans une société organique</h1>
<p>La structure hiérarchique, qui a tout de même permis de mobiliser les hommes autour de grands projets dont nous sommes fiers, est progressivement abandonnée au profit d’une organisation basée sur les deals gagnants – gagnants, donnant accès à « l’efficacité globale » bien connue de la Nature.</p>
<p align="center"><strong><em>« Seul je vais plus vite, ensemble, nous allons plus loin ».</em></strong></p>
<p>Le paysage socio-économique se transforme sous l’effet du passage à l’économie circulaire, aux énergies renouvelables, à la relocalisation des productions, ou encore à la transition démocratique. La compétitivité d’un territoire se joue désormais sur sa capacité à enraciner les savoirs, à faire prospérer les talents et libérer les initiatives. Quant à la prospérité d’une nation repose sur sa capacité à mettre en harmonie la diversité de ses territoires.</p>
<p>La recomposition du tissu entrepreneurial s’opère donc en repartant des territoires. La monnaie va sans doute se diversifier avec une dimension personnelle (CPA) et locale (MLC).</p>
<p>Chaque citoyen va avoir un patrimoine à gérer et des projets à entreprendre.</p>
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<p>Les banquiers historiques doivent donc s’imprégner de l’idée qu’ils sont un maillon de la compétitivité locale et exiger que celle-ci soit construite en coopération avec les autres acteurs.</p>
<p>Le risque pris depuis un tableur envoyé par @ n’aurait jamais dû exister.</p>
<p>Avec les générations montantes, ouvertes à la pensée coopérative et désireuses de reconstruire notre tissu économique et les nouveaux profils d’élus, la prise de risque est prise de manière réaliste : nous savons qu’il faut initier beaucoup de projets pour acquérir du savoir. L’échec n’est pas un drame, mais une étape. La perte sur un projet non aboutit devient une source d’enseignements recyclables. <strong>La banque se trouve partie prenante de cette recyclerie qui est à inventer.</strong></p>
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<h1>Bouger maintenant</h1>
<p>Toutes les mutations métier reposent sur le même trio : le prédictif, le préventif et l’action (curation pour la santé, répression pour la justice, investissement pour la démocratie…).</p>
<p>La banque est particulièrement préparée pour cette mutation : elle possède les données, les équipements et les ressources humaines.</p>
<p>La France de la noblesse d’épée et de robe et celle des 100 familles nous a permis d’arriver là nous nous en sommes. C’est une nouvelle France qui émerge, imprégnée de l’idée que les systèmes hiérarchiques ont vécu et que la vie se vit localement en synergie avec ses voisins, ses partenaires et ses alliés.</p>
<p><strong>Le banquier de demain y est vivement attendu.</strong></p>http://s298243136.onlinehome.fr/index.php?post/2017/04/09/Banquier-et-confiance#comment-formhttp://s298243136.onlinehome.fr/index.php?feed/atom/comments/71