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La force militaire

Entre les tribus, c’est la force qui s’est d’abord imposée. Mais, au regard de l’absurdité des guerres, cette façon de faire devient archaïque, surtout depuis que le développement massif des technologies militaires a frappé les esprits avec des images désespérantes : à quoi bon se battre pour récupérer des terres dévastées et occupées par une population traumatisée sur au moins 3 générations.

 

Une autre arme permet de soumettre ses voisins, mais sans faire ces dégâts matériels immédiats : c’est l’argent. Au départ, cette invention a eu pour objet de faciliter les échanges. Mais l’argent a été peu à peu utilisé à des fins plus complexes. Par exemple, il sert à stocker de la richesse accumulée. Il peut être prêté ou dérobé… Finalement, l’argent devient un instrument de pouvoir pour celui qui en possède plus que le nécessaire pour assurer son quotidien.

 

La force financière et monétaire

Les guerres militaires cèdent le pas sur les guerres économiques et financières.

Une nation a tenté d’imposer sa monnaie au reste du monde, mais l’idée s’avère dangereuse car elle conduit à perdre le contrôle de sa monnaie.

De plus, il s’avère que la monnaie doit se diversifier parce que les Hommes évoluent dans leurs priorités. Peu à peu, la monnaie doit permettre de réaliser des échanges parfois mesurables (des poids, des durées, des distances, une graduation dans la notion de qualité) et parfois non mesurables (de l’estime, du savoir, du respect, de l’engagement…). Elle doit pouvoir être d’un usage tantôt local et tantôt national ou international. Elle doit être tantôt fondante, tantôt bonifiée avec le temps… etc. La notion de monnaie se diversifie pour devenir un système aussi intelligent que le système d’hormones qui facilitent les interactions de nos organes.

Ceci va faire évoluer la manière de s’imposer par l’argent.

 

Que la guerre soit militaire ou financière, l’information y joue un rôle déterminant pour les stratèges qui sont à la manœuvre. L’information devient l’apanage du dominant. Actuellement, certaines nations s’outillent à très grande échelle en matière de collecte et de traitement d’informations les plus diverses.

 

La force par la maîtrise des données et du savoir

Avec l’avènement de l’ère immatérielle, les Hommes prennent conscience que la coopération est nécessaire pour échanger des matières premières, des produits d’exception et des savoirs.

A l’ère agraire, il fallait peu de savoir et beaucoup de main-d’œuvre pour faire fonctionner la société. De plus, le savoir était essentiellement local puisqu’il reposait sur une connaissance parfaite du terroir et de ses atouts. Avec l’ère industrielle, les proportions se sont inversées. À l’ère de l’immatériel, les savoirs deviennent une pièce maîtresse de la création de richesses. Toute la variété des talents présents dans une population constitue un potentiel qui doit être mis en valeur et protégé.

 

Les nouveaux outils de gouvernance

Alors, pour être une communauté puissante, une idée s’impose : déléguer la production de biens et de services à des robots et encourager la population à innover, cultiver ses talents et développer les savoirs de la collectivité.

Dans un tel paradigme, le salariat comme mode de ruissellement économique, ne fonctionne plus puisque le maximum de biens et de services sont produits par les robots. Il faut donc inventer un modèle qui permette aux individus de s’épanouir tout en préparant l’avenir de différentes manières, notamment en s’occupant de leur famille de la vie de la cité et de la recherche et l’innovation.

Le revenu de base s’impose comme le socle efficace d’une telle politique auquel il faut adjoindre différentes formes de récompenses dédiées aux comportements vertueux et aux activités productives, ce qui devient possible avec les monnaies numériques.

La maîtrise du revenu de base et des monnaies complémentaires numériques devient donc un axe de recherche et d’expérimentation prioritaire.

 

Expérimentations en cours

Ainsi, pour un peuple qui se veut dominant, l’idée qui s’impose consiste donc à :

  1. Contrôler l’information de manière ubiquitaire, pour anticiper et influencer,
  2. Contrôler non pas les monnaies, mais la fabrication de celles-ci,
  3. Favoriser le développement des talents et des savoirs sur son territoire et attirer à soi les talents présents chez les voisins,
  4. Favoriser le brassage des modes de contribution des citoyens au sein de la communauté.

Il y a au moins un peuple qui expérimente ces instruments de gouvernance. Par exemple, le Bitcoin est aux monnaies numériques ce que le minitel a été à l’Internet actuel.