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La représentativité : les citoyens sont responsables

Les parlementaires sont censés représenter le peuple, mais ils semblent détachés des réalités. Le film de Moise COURILLEAU montre que ce n’est seulement une sensation, c’est une réalité.

Certes, il y a le fait que nous avons une démocratie représentative, c'est à dire qu'un élu représente le peuple qui l'a élu, mais les moyens de se faire élire ne sont pas accessible à tous. Cependant, les citoyens sont les aussi responsables de cet état de fait : plus de 50 % d’entre eux ne votent pas !

Mais ont-ils les moyens d’assumer leurs responsabilités : OUI, depuis qu’ils ont accès à Internet. Ils ont accès aux débats, ils peuvent même y prendre part.

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élection euroepennes 2014

Mais ils n’ont pas conscience de la réalité. Ils ont une idée fausse du fonctionnement du système électoral. Il faut donc les sensibiliser de manière à ce qu’ils se posent les bonnes questions et surtout qu’ils interpellent les candidats sur leurs engagements, leur marge de manœuvre et leur manière de rendre des comptes.

Un candidat doit être capable de dire ce qu’il va faire dans le cadre de son mandat à deux niveaux :

  1. En action immédiate,
  2. Pour préparer l’avenir.

Il doit rendre des comptes :

  1. Sur l’état des lieux en début de mandat et ce qu’il fait,
  2. Sur ce qu’il transmet à son éventuel successeur.

 

La bataille du long terme sur le court terme

Le film de Moise COURILLEAU met en relief la connivence qui existe entre le monde de la finance et le monde de la politique. Cette connivence doit prendre la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter :

  • La finance et plus globalement le monde productif est fondamentalement tourné vers le court terme et doit le rester. Il s’occupe de satisfaire les besoins vitaux de chacun de nous,
  • La politique doit regarder au-delà du court terme et veiller à ce que le monde productif n’entrave pas notre avenir. Les civilisations meurent lorsque leurs dirigeants sacrifient l’avenir de la collectivité qu’ils prétendent gouverner !

 

Lanceurs d’alerte à notre niveau, pour une société plus mature

La notion de lanceur d’alerte émerge et les citoyens doivent s’y intéresser. Ceux dont on nous parle sont des héros, mais chacun de nous peut adopter cette posture dans ses affaires personnelles, dans son quartier et dans ses activités professionnelles.

Il s’agit simplement de se poser la question : est-ce que ce qui se fait et ce qu’on me dit me convient. Comment fonctionne le système qui m’est imposé ? Est-ce qu’il serait possible de faire autrement ?

Peu d’entre nous nous sont de grands penseurs capables d’avoir un regard critique sur comment va le monde. En revanche, nous sommes tous capables de contribuer à faire en sorte qu’autour de nous le vivre ensemble soit de qualité.

 

Le vivre ensemble dans la société organique

Nous abandonnons les organisations hiérarchiques qui nous ont portées jusqu’à ce jour parce que les talents et les savoirs deviennent la richesse des nations, celles avec lesquelles se construit désormais leur compétitivité.

En effet, les talents sont écrasés dans les organisations hiérarchiques. Nous nous dirigeons donc vers les organisations organiques, c’est-à-dire celles où chaque « cellule » s’organise pour remplir le mieux possible la fonction qu’elle a choisi d’assumer.

Pour que mon corps fonctionne bien, il faut que chaque organe qui le compose remplisse sa fonction sans encombre.

La démocratie de demain se construit en ce moment. Elle prend des formes multiples : par exemple, le crowdfunding (financement participatif) permet aux citoyens de s’impliquer dans la vie économique avec son épargne.

Les réseaux sociaux permettent aux citoyens de marquer leurs approbations ou leur désapprobation, mais ils ne nous inspirent pas confiance. Alors, nous pouvons nous impliquer dans des actions locales et rejoindre des cercles de réflexion.

Nous avons même tous la possibilité d’être un jour candidat.

 

Exemple : le revenu de base

Le revenu de base, ainsi que toutes ses variantes, devient un sujet d’actualité en raison du fait que la logique économique et environnementale qui s’impose à présent consiste à relocaliser la production de biens et de services au plus près des consommateurs en misant sur :

  • les énergies renouvelables,
  • les robots qui sont plus économiques et fiables que la main-d’œuvre des plus conciliants des pays émergeants.

De ce fait, le salariat n’est plus le moyen de distribuer des devises aux citoyens afin qu’ils puissent acheter les biens et les services produits à leur intention. Le mouvement est en route.

Quatre visions se dessinent :

  • La démarche ultra-libérale s’intéresse à ce que coûte un pauvre à la communauté et regarde comment optimiser ces coûts, notamment en fournissant le gîte minimum et en versant un pécule, lui-même minimum,
  • La démarche libérale s’intéresse à faire en sorte que les individus puissent s’assumer dans leurs besoins vitaux, mais qu’ils soient fortement incités à contribuer à la vie économique,
  • La démarche socialiste s’intéresse à partager le travail pour que chacun puisse avoir la possibilité de contribuer à la vie économique dans des conditions décentes,
  • La démarche évolutionniste part du principe que les tâches productives ne constituent qu’une partie de la création de richesse. Les tâches contributives, celles qui concernent le long terme (la famille, la culture, le développement des savoirs, l’innovation, la démocratie ou encore la spiritualité…) deviennent la clef de la compétitivité de la nation. Il faut donc faire en sorte que le temps libéré par les robots soit réinvesti dans les tâches contributives. Il faut inventer la manière d’encourager ce réinvestissement, mais en attendant, rien ne peut être amorcé sans le revenu de base.

Notre priorité actuellement consiste à libérer les initiatives vertueuses. Nous ne pouvons pas encourager les familles à contribuer activement à des prises d’initiatives qui sont ensuite monétisées par le secteur productif lorsqu’elles aboutissent à des réalités commercialisables.

En effet, pour avoir une idée qui fonctionne, il faut de nombreux tâtonnements. Tous ceux qui, par leurs initiatives, contribuent à enrichir le savoir-faire collectif doivent le faire dans de bonnes conditions.

Le revenu de base donne lieu à des discussions sans fins à propos de son montant et son mode de financement, généralement avec une méconnaissance des mécanismes monétaires et économiques. Pour le moment, la question est : un revenu de base pour quel modèle de société ?

Il s’agit bien d’un débat démocratique tel que nous le voulons. Les modalités pratiques seront résolues à partir du moment où la volonté s’impose.