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Brassage des drames personnels

Les métis sont nés de parents d’ethnies différentes. Les néo-métis sont issus du brassage des cultures qui s’opèrent dans les générations Y et suivantes à travers le numérique, le sport, les universités et toutes les autres activités de partage, comme par exemple le couchsurfing.

À travers leur mal de vivre et leurs désillusions respectives, ils partagent l’idée que le monde marche sur la tête. Se révolter n’est pas la solution. En revanche, ils tentent d’élaborer des propositions et d’imposer la mise en œuvre des solutions les plus urgentes ou les plus pertinentes est plus réaliste.

Ils ne sont pas dans la revendication comme leurs aînés, mais dans la co-construction.

 

En Amérique du Nord, à force de se côtoyer, les blancs, les latinos et les noirs écrivent chaque jour une histoire commune. En 2040, la domination des blancs va perdre son hégémonie numérique. Les néo-métis ne seront alors plus enclins à laisser les pays du Sud en détresse, ce qui va changer la logique géopolitique en profondeur.

En Europe, le brassage est plus diffus, mais déjà palpable.

Les minorités visibles, affirment une volonté surhumaine d’exister dans une société historiquement clivante, stimulent les supposés autochtones. Mais au-delà de cette dynamique, il y a le brassage des cultures, des religions et des drames personnels qui façonnent les nouveaux modes de pensée.

Les héritiers et les sans-héritage n’analysent pas le monde actuel avec la même focale, mais justement, de ces regards croisés naissent une certitude : nous faisons tous fausse route en laissant quelques nantis localisés en certains points de la planète agir à leur guise, usant même parfois de moyens coercitifs pour cacher les défauts du modèle qu’ils tentent d’imposer en campant sur leurs certitudes.

Face à leurs principes d’un autre temps qui affichent un bilan de plus en plus désastreux, la montée en puissance des néo-métis, forts de leurs propositions constructives, va devenir difficile à endiguer.

 

Un monde matriciel…

Aux jeux olympiques, les athlètes sont liés entre eux simultanément par leur passion pour leur discipline et par les couleurs de la nation qu’ils portent. Ils veulent participer à la démocratisation de leur sport et contribuer à ses records, mais ils sont profondément émus lorsque leur hymne national retentit dans le stade parce qu’ils pensent à ceux qui les ont portés : leurs proches, mais aussi leurs concitoyens.

Ce comportement se retrouve dans le monde de la recherche, de l’innovation, des arts et de la spiritualité. Cela donne beaucoup d’espoir car seul un grand élan peut renverser le modèle dans lequel sont en train de s’enfermer ceux qui l’imposent.

 

… capable de résoudre autrement les problèmes actuels

Les néo-métis ne s’occupent pas particulièrement des migrants, mais ils savent qu’ils vont avoir à le faire. La voie est déjà tracée : aider les pays à risques à se rendre attractifs auprès de leurs concitoyens tout en les invitant à prendre leurs responsabilités face à la communauté des Humains.

Ce sont des adeptes de la résolution de conflit : un bon arrangement vaut mieux qu’une mauvaise guerre. Ce problème va sans doute peser dans le calendrier les évènements à venir car le pourrissement des populations concernées et les dérèglements du climat vont se conjuguer pour intensifier les drames en provoquant un appauvrissement généralisé, ce que personne ne souhaite.

 

L’esclavage, le salariat puis la nouvelle émancipation

Les néo-métis sont nés dans le numérique et savent qu’en matière de démocratie, de nouveaux outils sont disponibles ou en passe de l’être.

Dès à présent, la transparence est possible et exigible auprès des élus.

De ce fait, les élections dans les pays démocratiques s’avèrent de plus en plus problématiques puisque les citoyens décryptent les artifices des spin doctors. Les électeurs ont le sentiment d’avoir le choix entre la peste et le choléra. Ceci aboutit à des décideurs mal élus qui se retrouvent face à des dictateurs pas élus du tout dans le reste du monde. Bref : une gestion du monde dont personne ne peut être fier. On ne peut pas être fier d’avoir des prisons surpeuplées, des pauvres dans les banlieues sans avenir ou des colonnes de migrants qui fuient le pays.

Gouverner avec cynisme est une posture qui rend fou et qui crée beaucoup de malheur, y compris pour ceux qui s’y adonnent. Cette façon de faire est donc sans issue.

 

L’Amérique du Nord s’est battue pour abolir l’esclavage, basculant la main-d’œuvre dans le salariat ouvrier.

C’est le chapitre suivant que les néo-métis commencent à écrire : il s’agit de basculer du salariat vers une nouvelle forme de collaboration qui n’a pas encore de nom mais dont on sait déjà qu’elle impose un nouveau pacte social qui, cette fois ne repose plus sur la confiance dans les gouvernants, mais sur la confiance des individus entre eux : chacun doit dérouler son parcours de vie au mieux des intérêts de la communauté, mais aussi de ses intérêts, tout en respectant notre bien commun, la planète.

 

Bizarrement, les progrès technologiques et la mondialisation nous rendent plus dépendants les uns des autres que jamais, mais le modèle qui permet de gérer cette interdépendance passe par une élévation du niveau d’émancipation des individus.

En effet, le maître du monde n’a jamais existé et il ne peut pas exister. En revanche, lorsque les Hommes sont invités à donner le meilleur d’eux-mêmes, l’efficacité devient la logique dominante face la simple volonté d’exister puisque être libre, c’est exister.