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Ils ont besoin d’une nouvelle forme de solidarité

Près du tiers de la population en âge de travailler est « occupée » en dehors du système salariat, chèrement mis en point durant le 20ème siècle. Parmi ses occupations il y a celle de rechercher un emploi (chômeur) ou de tenter d’en créer un (créateur d’entreprise), mais il y a aussi les artisans, les commerçants, les professions libérales, les professions « à charge » et surtout la population idéalement croissante des autoentrepreneurs.

Cette part de la population, précarisée en matière de protection sociale, constitue en réalité dans le monde de demain. C’est elle qui doit inventer les nouvelles formes de solidarités.

 

Ils sont les acteurs du changement

Face au développement du nombre d’exclus du système salarial, il est confortable d’accuser le vilain capitalisme. Certes, nous le remercions d’avoir un temps procuré du travail au plus grand nombre. Mais nous arrivons à une nouvelle ère : celle où nous relocalisons nos activités industrielles, non pas pour recréer de l’emploi, mais pour produire au plus près des consommateurs les justes quantités et étant aussi économes que possible pour ce qui est de la consommation d’énergie, de l’utilisation de matières extractives et de ressources humaines.

Ceci est rendu possible avec la combinaison des « big data », des robots et de l’économie circulaire et des fonctionnalités. Ce changement nous est imposé par les contraintes internationales, environnementales et même culturelles. Nous n’avons pas le choix, sauf à décider de rester figé dans une logique du 20ème siècle et de transformer notre territoire en un « musée des temps jadis ».

Dans un tel modèle économique, la capacité à innover devient le principal facteur de compétitivité. Les entreprises, fortement robotisées emploient peu de personnel. En revanche, elles fonctionnent en mode projet, c’est-à-dire qu’elles font sans cesse appel à du personnel extérieur soit pour des expertises dont elle a besoin occasionnellement, soit pour stimuler la créativité et importer des savoir-faire additionnels, soit pour assurer la continuité de leur productivité en dépit des aléas de leur demande.

Dans l’alimentaire, la permaculture et les circuits courts vont relancer le commerce de proximité et dans la foulée, le commerce de détail, repensée à travers les technologies liées à la traçabilité et les moyens de payement à venir, va redonner vie à nos citées.

Dans la foulée, nous allons nous réapproprier notre territoire puisque s’agglutiner dans les villes n’est plus une nécessité et que les villes ont démontré les dangers de la désocialisation.

 

Nouvelle configuration sociale, nouvelles formes de protection

Notre tissu économique se reconfigure donc en profondeur. Le problème n’est plus tellement de protéger toujours plus les salariés, mais au contraire les non-salariés.

Ces non-salariés doivent pouvoir investir dans leur formation et l’acquisition d’outils. Ils doivent aussi pouvoir se rendre visibles. Le statut d’autoentrepreneur n’est pas pensé dans ce sens. Or, c’est désormais avec un tissu d’autoentrepreneurs entreprenants, aux commerçants, aux artisans, aux professions libérales et aux créateurs d’entreprise que nous allons construire notre une économie dynamique et basée sur le lien social.

Les institutions doivent les aider et non les réglementer, à leurs frais, qui plus est.

Car cette forme d’économie nécessite des citoyens acteurs de la vie locale, ce que permettent les villes de petite taille.

Inventer le système social qui correspond à ce progrès sociétal : c’est construire le monde de demain qui s’adresse à des citoyens désireux d’être maître de leur parcours de vie et de contribuer tour à tour au bien commun et au système productif.