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L’efficacité (financière) érigée en injonction

La révolution mondiale que nous vivons doit beaucoup à la prise de conscience collective que nous n’avons qu’une planète et qu’elle appartient à chacun de nous. Cette idée se développe en réaction à l’économie ultra-extractive qui caractérise le 20ème siècle. Cette économie sacrifie les hommes et la nature à partir du moment où une activité commerciale fabrique du profit. Le mécanisme de fabrication du profit a été perfectionné par les anglo-saxons durant le siècle dernier.

Ainsi, tout business qui n’est pas capable de démontrer son efficacité financière est privé de capitaux. Il ne peut donc pas se développer.

Mais cette doctrine s’avère inefficace sur le long terme car elle contient des erreurs. En particulier, elle ne sait pas tenir compte des « externalités négatives ».

Les externalités négatives sont les coûts induits par la destruction ou le recyclage des déchets industriels et ménagés et les conséquences de ces destructions.

Le Brexit et la présidence hasardeuse de Monsieur Trump constituent une des conséquences de la dislocation de ce modèle économique. Les électeurs se déchirent. Il y a ceux qui s’accrochent au passé, ceux qui sentent que le monde se redessine sans eux et ceux qui veulent contribuer au renouveau mondial en cours.

 

L’honneur face à la transparence

La France a ourdi sa puissance sur un système hiérarchisé de classes sociales, elles-mêmes régulées par l’honneur. La classe dominante ayant toujours raison, les classes inférieures se doivent d’être soumises. Tout au plus, elles s’organisent pour faire entendre leurs intérêts, mais uniquement au plus haut niveau.

Dans le monde qui se dessine, le savoir est potentiellement ouvert à tous et la transparence devient une condition non négociable pour briquer la moindre marque de confiance.

Dans un tel contexte, la classe dirigeante ne peut plus refuser le dialogue et doit apprendre à gérer ouvertement ses faiblesses, humaines face à un monde toujours plus complexe et subtil.

Dans cette période de transition, les électeurs ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent, mais ils savent ce qu’ils ne veulent plus.

 

Faire du neuf avec du neuf : voici l’avènement de l’Europe

Les Américains considèrent que lorsqu’un marché nouveau apparaît, il est préférable de susciter la création d’entreprises nouvelles plutôt que de croire que les anciens leaders vont pouvoir s’adapter à la nouvelle donne. C’est ainsi que Microsoft a relayé IBM lors de l’avènement des micro-ordinateurs et que les GAFA ont émergé pour déployer l’Internet.

Qu’en est-il au niveau d’un pays ? Le modèle français puis le modèle anglo-saxon ont démontré leur efficacité à des périodes précises de l’Histoire de l’Homme. Mais, ces deux modèles ont vécu, même si leurs racines sont encore durablement présentes dans le fonctionnement de leurs institutions respectives.

Lourd handicap. Cependant, le patrimoine de savoirs et d’infrastructures accumulé sur ces terres demeure néanmoins une richesse. Plus largement, l’Europe est plus riche des continents en la matière. Elle se crée à travers le dur apprentissage du consensus. Les élites françaises, poussées par le sens de l’histoire et face à la nécessité de « faire Europe » vont se diluer dans le modèle qui émerge : la bonne compétence avec la bonne motivation et non plus le bon diplôme, acquis un jour pour toujours.

Quant à la pensée anglo-saxonne, toujours aussi envahissante, … Elle ne doit pas nous empêcher de penser par nous-même au modèle qui convient à notre époque et à l’Europe.