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Décryptage

Exemple : avec un robot je fabrique dix fois plus de baskets, dix fois plus vite et avec 70 % de ressources humaines en moins et 20 % de ressources autres en moins. De surcroît, la qualité est plus fiable. Je peux donc vendre moins cher et je suis plus réactif face aux caprices de mon marché. Étant plus profitable que mes concurrents, je peux même développer une politique commerciale agressive … Et tant que tout va bien, je me développe : j’embauche, j’innove et je me diversifie. Youpi !

« Tant que tout va bien » c’est-à-dire tant que mes concurrents n’ont pas à leur tour robotisé leurs outils de conception, de production et de commercialisation.

Ainsi, « Tant que tout va bien » je crée un peu d’emplois chez moi et j’en détruis massivement chez mes voisins. Mon seul défi : rester compétitif.

 

Prospective

Il est possible d’imaginer que l’humanité se dote d’une macro-gouvernance qui serait confiée à la haute finance internationale, celle qui se donne les moyens de choisir qui elle souhaite soutenir financièrement et de soutenir tel homme politique plutôt que tel autre … Mais, ce serait une chose bien singulière. Aucun mammifère ne s’est doté d’une telle gouvernance ce qui doit nous interpeller.

La réalité est tout autre : la concentration est mortifère. Elle tue la diversité et minimise la part de hasard qui constituent pourtant le cœur de la mécanique du progrès.

La robotisation doit être comprise comme une opportunité de libérer l’homme des tâches dangereuses, fastidieuses, hypercomplexes ou nécessitant des temps de réactivité infiniment petits ou infiniment longs.

Ce temps libéré nous offre l’opportunité de revenir à un mode de vie plus riche socialement, intellectuellement et spirituellement. En saisissant cette opportunité, nous serons collectivement plus attractifs et donc plus à même de développer au sein de notre communauté des talents et même d’en attirer. Or, le talent devient le véritable axe de compétitivité entre les communautés.

Notre pacte social actuel n’est pas du tout conçu pour titrer le meilleur parti de cette opportunité. Il est basé sur la loi du plus fort et non la loi du plus adaptable. Alors, méfions-nous de ces supposés économistes d’un classicisme dangereux.

 

Conclusion

Les robots détruisent indéniable de l’emploi, mais ils sont un axe de progrès incontournable.

Ils nous obligent à nous doter de nouveaux instruments de gouvernance, capables d’aiguiller le temps libéré vers des activités qui valorisent notre aptitude à produire de belles personnes, entreprenantes et contributives.

La robotisation sans changer de paradigme nous conduit droit vers le chaos. Cela donnerait quelques actifs au milieu d’un océan de concitoyens en déshérence ! Ça vous intéresse ?