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La propagande autour de la maîtrise de l’IA

L’IA (intelligence artificielle), peut, certes, être utilisée pour nous faire basculer dans les imaginaires sinistres de certains films américains, ceux qui nous persuadent que le monde est VUCA (dangereux et incertain) et nous rappellent insidieusement que le grand frère américain veille sur le monde.

Ce qui n’est pas de la science-fiction, c’est qu’en ce début de 21ème siècle, nous voyons émerger quelques castes qui s’organisent pour développer leur hégémonie numérique aux fins de manipuler ceux qui ne maîtrisent ni leur image, ni leur endettement, ni même leurs lois, ni, finalement, leur sort !

La lutte d’influence fait rage entre les zones géopolitiques. On s’impressionne mutuellement quant à la maîtrise puissance de calcul, la diversité des capteurs de données et le foisonnement des talents capables de les employer à des fins de domination.

Certains poursuivent leur fantasme à devenir les maîtres du monde à travers leurs systèmes dictatoriaux. Or, cet objectif est inatteignable car elle est contraire à la vie. La vie repose sur la diversité et non sur la standardisation à outrance. Ce fantasme, hérité des siècles précédents, n’est plus crédible à la lumière des connaissances que nous accumulons. C’est pourquoi nos stratégies doivent dépasser cet objectif au profit d’une vision du monde plus mature.

 

Sympa ou violente, la machine n’est pas humaine

Le débat sur l’homme qui finira par être dépassé par la machine a néanmoins pour vertu de nous interpeller sur des questions essentielles à propos de l’intelligence, de la conscience et de la vie.

Nous commençons à comprendre la continuité de vie qui lie les Hommes entre eux et à leur écosystème, l’ensemble étant lui-même en symbiose avec le cosmos. Chaque Homme est biologiquement unique, il doit sa personnalité à sa composition chimique, biologique, morphologique, climatique, politique, spirituelle mais aussi historique et sociale. Ses pensées sont guidées par ses émotions et orientées vers son besoin de survie, de développement et de transmission du patrimoine qu’il représente. Aucune machine ne peut avoir une telle feuille de route, faite à la fois d’imprévu et de détermination congénitale.

Les recherches qui visent à reproduire puis dépasser les capacités intellectuelles, créatives et sentimentales de l’Homme ont certes un intérêt, mais pas celui affiché : il s’agit en réalité de comprendre les processus comportementaux pour mieux les piloter.

Daesh en est un sinistre exemple : leur maîtrise de l’enrôlement à distance terrifie la planète.

Les discours guerriers sur l’IA nous alertent néanmoins sur les épisodes violents qui pourraient advenir. Pour mémoire, les hommes sont devenus violents entre eux lorsqu’ils ont commencé à produire des richesses et à se les disputer. Les cybers attaques sont donc hélas dans l’ordre des choses. Elles visent les biens immatériels : la confiance, la réputation, l’argent, les savoirs, le moral des populations mais elles sont aussi mises à contribution dans des attaques plus physiques, par exemple avec les drones tueurs.

Voilà pourquoi chaque zone d’influence géopolitique a intérêt à avoir une réelle stratégie en matière d’IA. C’est à travers la maîtrise de ses technologies, de l’éthique et de ses data et de ses mathématiques que va se jouer leur compétitive offensive et défensive.

 

L’IA au service des populations éduquées et matériellement apaisées

Étant de mieux en mieux éduqués et de plus en plus attachés aux valeurs immatérielles et prenant conscience de la notion d’« efficacité globale » qui s’impose à tous, nous pouvons espérer que la communauté des Hommes aspire à développer un monde plus égalitaire, tout en préservant une part de compétitivité, orientée vers le progrès et non plus vers la captation.

Pour cela, nous devons accepter de dessiner notre modèle de société de manière à tirer le meilleur parti des progrès promis par l’IA qui nous promet une gouvernance basée sur une transparence accrue et la reconnaissance de toutes les formes de contribution à notre vivre ensemble.

C’est à notre génération qu’il revient de faire le job !