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    L’économie circulaire désigne l’idée qui veut que ce qui est extrait de la nature et transformé pour les besoins de l’homme doive lui être rendu, de manière à ne pas hypothéquer l’héritage naturel que nous laissons à nos enfants.

La collecte et le recyclage font désormais partie du processus de conception des produits. Toute entreprise doit progressivement s’impliquer dans cette circularité.

De ce fait, une nouvelle forme de gouvernance de l’économie émerge puisqu’il faut sans cesse coordonner les acteurs de manière à ce qu’ils puissent évoluer au gré des progrès techniques et des usages tout en se maintenant dans le circuit.

 

  1. L’économie de la fonctionnalité se greffe sur l’économie circulaire. Elle désigne l’idée que certains biens gagnent à être mutualisés. C’est ainsi que les particuliers ou les entreprises ont la possibilité, à travers des plateformes numériques transnationales, de proposer l’utilisation des biens dont ils ne se servent que partiellement. C’est ce que fait par exemple AirB & B ou Allo Voisins.

Cette forme d’économie, appelée micrcopitalisme par l’économiste François Xavier Oliveaux, rencontre un réel succès. Mais, les grands acteurs se mettent sur les rangs tel Kiloutou ou Leroi Merlin ou Decathlon et prochainement, ce sont des opérateurs transnationaux qui pourraient prendre le relai.

Ces prestataires garantissent du service et des conseils. L'automobile amorce cette mutation. L'Habitat va prendre cette trajectoire afin que chaque famille dispose de la juste quantité de m² au fur et à mesure se son histoire. Ceci a un impact sur le fonctionnement de la société, car, dans sa forme actuelle, elle favorise la dépatrimoinisation des familles et menace la souveraineté des nations.

Les ménages pourraient ne plus rien posséder et dépendre entièrement de leurs dépenses contraintes. Les entreprises transnationales prendront le contrôle de leur autonomie !

Mais une autre voie est possible : inciter les territoires à créer des coopératives, comme cela se fait chez les agriculteurs : gestion du parc, conseils, solidarité en plus !

  1. Ces nouvelles formes d’économie s’inscrivent dans le prolongement des travaux du Club de Rome de 1968 dont l’effet a été longtemps de susciter un sentiment de culpabilité.

Mais, chemin faisant, l’idée s’impose que nous vivons dans un monde fini, certes, mais vivant ! Notre priorité consiste à préserver la vie. L’Homme ne peut pas piller la planète, il ne doit pas la dérégler non plus. Il peut l’aider à s’organiser pour qu’elle lui donne ce dont il a besoin sans la détruire, c’est la notion de permaculture.

 

  1. Cette prise de conscience coïncide avec l’accès, par les générations montantes, à la couche 3 de la pyramide de Maslow. Elle apparaît au moment où plus de 75 % des générations en âge d’entrer dans la vie active ont le privilège de croire que leurs besoins primaires (physiques et physiologiques) sont, normalement, garantis par leur communauté. Ce qu’elles veulent à présent, c’est développer l’estime de soi, celle qui s’obtient en donnant du temps, des idées ou du savoir-faire à la communauté et qui permet de recevoir, en retour, de la gratitude.

La gratitude est une sensation pleinifiante que le consumérisme ne peut procurer. Voilà pourquoi ce comportement connaît un fort développement chez les générations montantes.

 

  1. Finalement, nous voulons préserver nos acquis matériels tout en respectant la nature qui nous porte. Nous sommes engagés dans une course passionnante vers la connaissance afin de prendre en compte la complexité de la nature dans nos processus de production et donc dans nos modes de gouvernance.

C’est de ce point-là que je veux vous parler parce qu’il est peu abordé et pourtant indispensable pour viser l’efficacité dans la mise en œuvre de nos transitions.

 

  1. Alors, nos processus de production changent radicalement : en combinant l’économie circulaire, les big datas et les robots, nous commençons à produire la juste quantité au bon moment et au plus près du consommateur, tout en étant économe en énergie, en matière extractive, mais aussi en ressources humaines.

Le processus est en route : d’ores et déjà, les nations commencent à produire elle-même leurs yaourts et leurs avions. À part quelques échanges de matières premières-premières, seuls les produits d’exceptions s’échangent entre les nations.

Dès lors, la capacité à faire éclore des talents et enraciner les savoirs devient le véritable vecteur de compétitivité entre les nations.

 

  1. Cette évolution bouleverse notre rapport au travail : avec les robots, l’homme délègue aux machines les tâches fastidieuses, hypercomplexes, hyperprécises, dangereuses ou dégradantes. Il se réserve les tâches relationnelles, créatives et décisionnelles. Dans la réalité, ce sont les tâches allouées aux classes moyennes qui sont les plus rapidement absorbées par la robotisation. Ceci induit son effondrement et cet effondrement induit l'effondrement de notre civilisation car les classes moyennes constituent le socle des civilisations.

Le numérique change rapport au travail, tel que nous l’avons connu depuis plus de 10 000 ans. Ceci nous oblige à repenser notre modèle de société et les institutions qui en découlent.

 

  1. Cette nouvelle forme de mondialisation, les entreprises innovent sans cesse. Elles travaillent donc en mode projet. Elles ont besoin de recomposer sans cesse leurs équipes.

De leur côté, les travailleurs souhaitent prendre en charge leurs parcours de vie de manière à décupler leur potentiel et accumuler de l’estime de soi.

Notre pacte social actuel, basé sur la fidélité au travail, s’en trouve profondément bouleversé. Il devient le véritable challenge du passage au 21ème siècle.

 

  1. Le duel libéralisme / socialisme ne répond pas à cette question et laisse la place à de nouveaux espaces, tels que les think tanks. Pour le moment, les idées sont au point mort, ce qui laisse le champs libre aux populistes.

Mais inquiets, les populations se mobilisent hors des institutions, sur de simples communautés éphémères ou des forces d’influence dotées de moyens suffisants pour galvaniser en sa faveur de la grogne qui monte.

 

  1. Brève histoire de notre système sociopolitique :

Au commencement, il y a la famille basée sur la pulsion de vie et la gratuité. Puis la spécialisation qui fait émerger le système marchand et la monnaie. Puis la notion d’état permet de mutualiser les moyens de protéger la communauté.

En parallèle, vient la notion d’église qui va évoluer vers la notion de secteur associatif. Elle a pour vocation d’atténuer tous les problèmes posés mais non résolus par les secteurs marchand et étatique.

Dans le modèle de société qui émerge, un 4ème secteur apparaît : celui du savoir et de l’innovation. Il devient stratégique.

Or, comme l’associatif, le secteur du savoir et de l’innovation fonctionne sur la base du volontariat et du bénévolat, ce qui fait qu’il fonctionne mal.

 

  1. Nous allons vers un modèle dual, bien différent du modèle église / état. Cette fois-ci il repose sur le duo productif / contributif. C’est l’interaction entre ces deux espaces qui est à organiser.

 

  1. Pour prendre en compte la complexité dans notre gouvernance, nous abandonnons les organisations pyramidales au profit des organisations organiques, que chacun de nous connaît bien puisque notre corps fonctionne sur ce modèle : aucun organe ne dirige tous les autres, même s’il en existe qui sont axés sur la régulation. Tous nos organes fonctionnent en mode solidaire. Nous fonctionnons mieux si nous parvenons à établir un mode solidaire autour de nous.

 

  1. C’est là que nous, européens avons l’opportunité d’aborder un virage qui nous est très favorable. Chaque continent poursuit le déroulé de son histoire. l’Amérique du Nord aborde son après industrialisation intensive tandis que l’Asie gère tant bien que mal ses trente glorieuses… L’Europe, sort progressivement de son après-guerre et renoue avec la pensée des lumières.

Si l’Afrique est reconnue comme étant le berceau de l’humanité, l’Europe est reconnue comme le berceau de la démocratie, de l’humanisme, de la Sécurité sociale, mais aussi de l’Open Source ou encore du per to per. Elle est prête à aborder le passage aux organisations organiques. Elle est même attendue par les autres continents pour sa capacité d’innovation sociale.

Elle est donc actuellement le coin de la planète la plus à même de proposer un nouveau modèle de société basé non plus sur la vision étroite du profit à tout prix, mais sur l’attractivité.

 

  1. Ainsi, la bien-pensance climatique nous invite au changement, mais cela ne peut se faire sans faire évoluer notre vision de notre vivre ensemble, et donc restructurer en profondeur nos institutions. Soyons créatifs et audacieux, nous les citoyens de l’Union Européenne.

Toutes nos startups, basées sur l’économie circulaire, font progresser ce basculement, nous le savons bien et d’ailleurs, nous nous mobilisons pour qu’elles soient traitées comme il se doit.

Pour l’ESTP Alumni, le 15/11/18