D’où venons-nous ?

L’Europe, c’est 40 000 ans d’émulation entre ses occupants, en alternant des guerres et du dynamisme intellectuel. Elle a jeté les bases de l’ère industrielle, c’est-à-dire une forme d’économie où tout va plus vite que la nature et où l’Homme croit avoir pris le dessus sur la Nature.

À travers la dernière guerre mondiale, elle a failli s’étouffer avec ses propres innovations utilisées à des fins meurtrières ! Et puis, elle est devenue un protectorat américain.

La soumission n’est pas valorisante, mais finalement confortable. Mais à présent, l’Amérique amorce son propre virage anthropologique : elle doit structurer son tissu sociétal autour des populations qu’elle a rassemblées sur son territoire depuis ces derniers siècles. Cela est rendu nécessaire parce que le rêve américain qu’elle aurait aimé faire rayonner (à son profit) à travers le monde ne fonctionne plus : le seul critère « profit » en guise de ligne d’horizon pour ses dirigeants pose trop de problèmes.

 

Où allons-nous ?

Ainsi, l’Europe a l’opportunité de se réinventer sous l’impulsion des opportunités offertes par la technologie et des défis imposés par son opinion publique : respecter les personnes et l’environnement grâce au numérique !

En particulier, elle veut un tissu entrepreneurial non pas rentable, mais efficace et soucieux de sa souveraineté. Elle veut entrer dans l’ère des entreprises à mission. Elle ne veut plus seulement des entreprises compétitives, elle veut un tissu entrepreneurial créatif et réactif.

L’économie circulaire, dans sa version initiale, répond à cette attente : elle promet de produire la juste quantité, au bon moment, au bon endroit et pour les bonnes cibles tout en étant aussi économe que possible en matière de ressources extractives, d’énergie et de ressource humaines.

 

Comment y aller ?

Cet idéal est loin d’être atteint à ce jour. Pour cela, elle doit faire évoluer sa gouvernance en matière de pilotage de l’économie. Elle doit repenser son pacte social de manière à réorienter les capacités d’initiatives vers des activités au service du bien commun, en particulier pour ce qui concerne l’enracinement des savoirs, le développement des talents et la fructification des idées.

Elle doit également configurer son tissu entrepreneurial en mode réseau, seule manière de s’assurer une économie créative et réactive.

Il ne s’agit plus d’avoir de grandes entreprises robustes de manière à être capables d’aller à la conquête des marchés mondiaux. Il s’agit au contraire d’avoir des entreprises à taille humaine, dans lesquelles chacun peut y donner le meilleur de lui-même en enrichissant son patrimoine d’expérience.

Il ne s’agit plus de sauver à tout prix les entreprises en souffrance, mais au contraire de veiller à renouvellement constant du tissu entrepreneurial grâce à un vivier de sartups issues de « débutances » dont le rôle est de favoriser l’évolution des usages, des technologies, des outils et des méthodes.

Ces débutances, par leur mode de financement, sont fondamentalement locale et s’agrègent au niveau régional puis national puis européen.

Elles introduisent naturellement la notion de capitalisme démocratique. En cela, elles sont capables de réduire les erreurs du modèle libéral qui se terni dans son incapacité à favoriser les entreprises à mission. Or, sans la notion d’entreprises à mission, les velléités de respect de l’environnement sont une illusion.

Pour y parvenir, l’idéal serait de disposer d’un « ministère de l’économie circulaire » dont la vocation est de penser et d’insuffler des stratégies de développement du tissu entrepreneurial à court, moyen et long terme. Car sans orientations stratégies coordonnées, les débutances sont les nouvelles « commissions Théodule ».

Nous pouvons commencer par des expérimentations de débutances !

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