Pourquoi le minitel ?

Le général de Gaulle avait compris l’importance du numérique. Il avait séparé le numérique militaire et le numérique civil. Par le numérique civil, il entendait « rendre la France efficace ».

C’est ainsi que dans les années 80, les Français ont réalisé une première étape avec succès à travers le minitel. Ils ont mis au jour des connaissances entièrement nouvelles quant au comportement du public face à des applications conçues pour lui permettre de s’informer, acheter, vendre, remplir des formalités… etc.

Les USA ont également compris l’importance du numérique, mais ils n’ont pas dissocié le numérique civil du numérique militaire. Leur idée : conquérir le monde sans verser une goutte de sang, seulement en maîtrisant les consommateurs. C’est ainsi qu’ils ont imaginé l’arme d’influence massive que représentent les GAFAM.

Lorsque le minitel est arrivé à un certain niveau de maturité, les USA ont fait valoir la mise en application du dernier paragraphe de l’accord Blum – Byrnes selon lequel la France s’interdit, dans le cadre du plan Marshall (soldé en 2007), de développer une industrie du traitement de l’information… Ce que le général de Gaule a précisément tenté de contourner, notamment en développant le « plan calcul » puis le minitel.

Les USA ont ainsi demandé les travaux de recherche, une partie des ingénieurs et un accord selon lequel la France s’interdisait de développer le minitel en dehors de la France.

En contrepartie, les USA ralentiraient le déploiement de l’Internet afin de permettre de finir d’amortir les investissements français. C’est ce qu’ils ont fait de mauvaise grâce en suggérant que les Français étaient des ringards, accrochés à leur minitel primitif…

 

Pourquoi la bulle Internet ?

Le minitel a mis 10 ans à trouver sa place chez les Français. Les USA se sont fixés 5 ans pour déployer Internet sur les 5 continents. Pour cela, il a fallu privatiser les télécommunications pour forcer, via des investisseurs privés, le développement d’infrastructures capables d’absorber le besoin croissant en bande passante. Cette privatisation permettait de ne plus considérer les réseaux télécoms comme des infrastructures, la souveraineté des nations dussent-elles en pâtir.

Il a fallu également susciter une industrie du logiciel dédiée aux besoins des développeurs de sites Internet. Ceci a été concentré dans la Silicon Valley qui a déployé des stratégies pour attirer les talents du monde entier.

Enfin, il a fallu mobiliser la jeunesse locale pour qu’elle développe des contenus, car un réseau sans contenu n’a pas de raison d’être adopté par le public. Les startupers des années 2000 se souviennent de ces soirées supposées folles, censées leur permettre de rencontrer des investisseurs… Ces investisseurs ne venaient pas pour les financer, mais pour repérer les talents et les idées porteuses.

Pour ce qui est de la collecte de fonds, le financement s’est fait à travers une communication agressive incitant le public à placer son épargne dans ces « projets d’avenir ». Cette communication ne cessait de vanter, non pas la rentabilité, mais les valorisations fulgurantes des startups du numérique. Effectivement, ces valorisations grimpaient, non pas en raison de leur rentabilité, mais simplement au fur et à mesure que l’épargne affluait !

Le public n’y comprenait pas grand-chose et les professionnels étaient suffisamment rémunérés pour accompagner le mouvement sans se poser de question.

Tout se passait à merveille… Jusqu’au moment où les USA ont pris la décision de crever la bulle Internet. Les startups, qui en réalité ne gagnaient pas d’argent, ont été mises en liquidation et rachetées à moindre coût de manière à s’agréger dans ce que sont devenues les GAFAM.

C’est ainsi que l’épargne du public ingénu a pris la poudre d’escampette et que les sartups intéressantes portées par des fonds publics et des ingénieurs éduqués chèrement dans notre système universitaire et dans nos grandes écoles ont cédé leur jeunesse et notre patrimoine de connaissance !

Ce n’est que bien plus tard que le public a appris ce que c’est qu’une pyramide de Ponsi, immortalisée à travers le nom de Bernard Madoff.

 

Pourquoi nous mobiliser ?

Plus jamais ça ? Restons vigilants face à la vague qui vient à travers les monnaies numériques : activons notre capacité de créer et de développer ce qui convient à notre évolution culturelle européenne et non une culture venue d’ailleurs. Faisons-le avec notre patrimoine financier et culturel qui est un des plus riche au monde.