Les temps de la vie

  1. Je nais : j’ai besoin d’amour pour développer mon ouverture d’esprit et de soins pour avoir un corps sain et efficace.
  2. J’apprends : j’ai besoin d’espaces d’initiatives pour apprendre à me comprendre et comprendre les autres et me faire une idée de la manière dont fonctionne l’environnement dans lequel je vais pouvoir faire de ma vie une œuvre.
  3. Je fais : je produis et j’ai besoin de réseaux pour me former et pour évoluer.
  4. J’innove : j’ai besoin de croiser les savoirs et mutualiser les moyens.
  5. Je transmets : j’ai besoin de lieux d’échanges et du soutien de mes proches.
  6. Je me rends utile et bienveillant : j’ai besoin de proximité avec mes semblables et d’accompagnement matériel et affectif. Je crée de la paix autour de moi et je donne de la confiance aux générations qui arrivent dans ma famille.

Limites du modèle social actuel

Le modèle social actuel ne récompense que l’étape 3. De plus, il est mal outillé pour faire face aux nouvelles réalités des carrières en forme de confettis avec virements de bord multiples, ni aux besoins de « formation perpétuelle » qui permet à chacun de faire évoluer son patrimoine d’expertise.

Les étapes 2, 4, 5 et 6 sont mal, ou pas, récompensées, alors qu’elles constituent les temps favorables à la contribution au bien commun. Actuellement, ces contributions sont considérées comme ne créant pas de valeur. Longtemps confiées au soin des femmes à titre gracieux, ces étapes deviennent un business avec des résultats pas toujours satisfaisants, comme par exemple les Ehpad. en effet, l’empathie ne se marchandise pas.

Ces étapes sont reléguées à deux statuts instables en termes de reconnaissance sociale et économique :

  • le volontariat n’est pas stable puisqu’au moindre incident, le volontaire se replie. Il faut donc en permanence renouveler le cheptel de volontaires ;
  • le bénévolat introduit toutes sortes de dérives puisque les intéressés y poursuivent des objectifs personnels qui ne sont pas nécessairement concordants avec l’objet de l’association dans laquelle ils s’impliquent.

Au xxie siècle, ces tâches deviennent indispensables au bon fonctionnement de la vie socio-économique. C’est à leur niveau que sont évitées les tensions sur le plan social, sanitaire, financier et cognitif. Elles sont également nécessaires pour assurer une continuité harmonieuse des savoirs et de l’expérience acquise. En leur donnant de la reconnaissance sociale, mais aussi, en corollaire, des obligations plus clairement définies, il est possible d’obtenir un terreau socioculturel de haut niveau et une capacité de résilience bien supérieure.

 

Prise en compte du vieillissement

La population occidentale vieillit parce que la durée de vie s’allonge et que l’allongement de la durée de vie a pour effet constaté de faire baisser la natalité. les autres blocs géopolitiques ammorcent leur veillissement.

Cette information a excité les financiers qui se sont lancés dans la fabrication d’Ehpad. Nous savons à présent que ce n’est pas la bonne réponse, ni moralement, ni matériellement.

Les Ehpad coûtent cher en raison des précautions sanitaires dont elles doivent faire l’objet. Il est préférable de développer le maintien à domicile le plus longtemps possible et de donner l’envie et les moyens aux familles d’y prendre une part aussi active que possible.

Le vieillissement de la population attend une autre réponse : celle qui consiste à réduire le temps de la dépendance. Ceci est possible en impliquant les seniors dans la vie de la cité. On parle déjà de « première retraite » (étape 5 et 6-1) et de « seconde retraite » (étape 6-2).

Non seulement il faut créer des possibilités de contribution, sociale et économique, mettant en valeur la première retraite, mais il faut rendre cette offre attractive avec des récompenses.

L’Occident est la première zone géopolitique à être confrontée à cette question du vieillissement, mais toutes les autres zones vont y être confrontées. Libre à nous, Européens, d’innover en y apportant une réponse qui contribue à notre attractivité. Faire de la « première retraite » une étape épanouissante devient une nécessité, sanitaire, sociale, économique et culturelle.

 

Le lien intergénérationnel, secret des communautés robustes

Les civilisations robustes, celles qui ont su traverser des siècles, nous montrent qu’elles ont favorisé les liens intergénérationnels.

Nous pensons avoir fait le nécessaire sur le plan pécunier, ce qui est encore insatisfaisant, mais ce n’est pas le seul aspect. Les églises ont servi de ciment durant les siècles précédents, mais nous avons besoin de repenser ce support.

L’importance de cette question va devoir être repensée de manière globale - voir :