L’Europe a dominé le monde avec son industrie, cette puissance nouvelle, mais aussi sa marine marchande (à voile).

Quand sont apparus les paquebots, le trafic maritime a décuplé sa vitesse et sa fiabilité. C’est alors que la City a mis en œuvre l’idée de développer une nouvelle industrie sur le continent nord-américain. Une industrie 1.0 en quelque sorte, qui tient compte de toute l’expérience acquise en Europe sans avoir à en détruire le passé devenu peu à peu nostalgique.

Le continent le plus solvable pour écouler les surplus du « nouveau monde » a été en priorité l’Europe. Si le challenge originel a été de dominer les mers, le challenge suivant a été de dominer les marchés par tous les moyens : la finance, la technologie, la logistique.

Alors, les GAFAM, conçu pour être une arme d’influence massive, ont été une des composantes de cette stratégie. Cette arme rend des services addictifs qui permet d’accumuler de la donnée sur les individus, aux fins de capter et d’orienter leur attention, leurs désirs d’achat et leurs modes de pensée.

Mais à présent, l’espace immatériel ainsi déployé montre ses limites : conçu de manière centralisée, il devient un mastodonte en voie de calcification, qui siphonne les talents et les budgets publicitaires, mettant en péril les démocraties et finalement la confiance de ses utilisateurs.

Après une longue période de dénie de cette réalité, pourtant inéluctable, l’Europe se réveille à contrecœur dans sa tête, mais avec enthousiasme dans ses organes vitaux !

Car les talents européens du numérique sont partants pour se lancer dans un numérique nouveau basé sur un mode de gouvernance décentralisée qui fait la spécificité de l’Union Européenne. Un numérique 1.0.

Ecrire cela noir sur blanc n’est plus un tabou. Reste à libérer les talents : ceux que nous pouvons récupérer et ceux que nous savons faire éclore à travers des projets porteurs.