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Ce dont nous sommes certains :

·        L’idée que nous nous faisons du travail est en pleine mutation :

o   Il devient rare et difficile d’accès, pour ce qui concerne les tâches productives,

o   Abondant, mais très mal récompensé, pour ce qui concerne les tâches contributives, alors même que ces tâches deviennent stratégiques pour les nations,

·        Les organisations trop grandes ne sont pas efficaces, qu’elles soient publiques ou privées. Or, pour prospérer, les économies ont besoin d’entreprises efficaces et non plus de mastodontes capables de se livrer à toutes sortes de chantages. À présent, les méthodes de travail et de contractualisation permettent de recomposer le tissu entrepreneurial de manière à éviter les fortes concentrations,

·        La notion de biens publics doit être reconfigurée, dans la mesure où ils sont nécessaires à l’accomplissement de la mission des états dont le rôle devient celui d’un facilitateur et non plus un exploitant,

 

À la lumière de ces constats, le libéralisme (qui contient, dans ses racines, le mot liberté) conserve ses couleurs, mais il doit être reprécisé, car celui dont nous parlons implicitement a été pensé il y a quasiment deux siècles. À cette époque, il fallait mobiliser des ressources humaines et financières gigantesques pour faire émerger les grands projets tels que le train ou l’électricité. À présent, nous créons des entreprises innovantes dont le succès est la résultante d’innombrables d’essais relativement peu onéreux, mais qui, à eux tous, coûtent très cher.

Le grand capitalisme a été très efficace pour organiser la liberté d’entreprendre (face à une noblesse agricole et guerrière). De son côté, la démocratie a été valeureuse pour préserver le vivre ensemble.

Mais à présent, le besoin de liberté d’entreprendre devient plus complexe, car atomisé, tout comme le vivre ensemble devient plus subtil car il s’adresse à une population mieux éduquée et plus exigeante.

De plus en plus de collectivités locales commencent à favoriser la prise d’initiatives des concitoyens à qui elles fourni les moyens de mener à bien leurs projets lorsque ceux-ci sont reconnus comme utiles à la collectivité.

 

Cette forme de démocratie facilitatrice repose sur deux principes :

·        L’ensemble des citoyens connaissent mieux que les meilleurs experts les besoins et les formules efficaces pour les satisfaire,

·        Les citoyens impliqués dans les décisions, ainsi que leurs mises en œuvre, sont plus motivés et vigilants.

Dans ce contexte, l’optimum qui est recherché n’est plus simplement financier, il est un compromis entre la satisfaction économique et la satisfaction sociale. Les compromis sont acceptés parce qu’ils ont été voulus et mis en œuvre par les intéressés, qui en gardent la maîtrise et qui ont la satisfaction de le faire progresser.

 

Pour aller vers un libéralisme contemporain, nous avons donc un vaste chantier devant nous pour permettre à la démocratie d’assumer une double tâche :

·       Permettre aux citoyens d’exprimer leurs besoins et de bâtir des propositions, en tant que parent et / ou agent économique,

·       Faciliter la mise en œuvre des propositions en veillant à la cohérence globale des projets.

C’est à ce prix que les élus vont retrouver leur place dans la société. Il ne s’agira plus d’élus adoubés par les partis, mais d’élus qui se sont distingués par leur investissement dans leur vie locale et qui ont appris la complexité de la tâche.

Les entrepreneurs vont à leur tour retrouver une place dans un tissu socio-économique qui les accompagne, tant du côté des citoyens que des institutions.

Le scénario qui va permettre ces miracles semble improbable et pourtant certain. Les abus de pouvoir se terminent toujours mal, c’est pourquoi nous devons les repérer puis trouver la manière de les contourner tout en se dirigeant vers le modèle de société dont nous avons désormais besoin.