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Alors, son élite se sent en confiance. Elle dirige ce pays à la lumière des pensées forgées au fil du temps. Elle croit dur comme fer aux idées du 20ème siècle en matière d’économie et de protection sociale.

Cette élite ne sent pas la France menacée par les déferlantes disruptives qui se prépare en matière de monnaie et de prestations sociales. Elle perçoit difficilement la réorganisation de la santé autour de 3 concepts complémentaires :

  • la prédiction (observer l’émergence des dangers sanitaires),
  • la prévention (anticiper les problèmes sanitaires),
  • la curation (ne soigner que ce qui n’aura pas pu être empêché)

… et qui vont se généraliser à bien d’autres domaines comme par exemple la justice qui va évoluer vers la prévention (accès au droit via les systèmes expert), la médiation (résolution de conflit) et la curation (qui n’est pas forcément punitive).

Elle imagine mal comment la finance va se replacer dans son rôle de gestionnaires des instruments d’échange entre les acteurs économique et entre le présent et le futur. Elle ne mesur pas les mutations qui s’opèrent suite au fait que la notion de rente perd de sa pertinence dans un monde où le pouvoir appartient à celui qui détient l’information et le savoir et non plus à celui qui détient le capital. Elle tarde à reclassifier ce qui relève du bien commun et du bien privé. Elle ne voit pas que le monde se structure en nœuds d’échanges et qu’il faut réinventer les stabilisateurs sociaux dans un monde qui se veut volatile pour être réactif.

Elle a oublié ses futurologues et leur boussole, convaincue qu’un programme électoral doit expliquer à Madame Michu ce qu’il faut faire en arrivant à l’Élysée et rien sur la préparation du futur. Elle a noyé ses stratèges dès lors qu’elle a professionnalisé la politique en comptant sur les supposés brillants éléments sortis tout droit des « grandes écoles » qui font notre fierté.

Les présidentielles commencent à vrombir dans les permanences électorales. Une opportunité pour les électeurs français d’écouter les promesses courtermistes des candidats et pour leur faire entendre en retour les mutations qu’ils veulent par cette France qui a encore de nombreux siècles à transformer en succès.