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Malade de notre monnaie

Yanis Varoufakis, dans son livre « Le minotaure planétaire » raconte qu’à la veille de la création de l’€, Jacques Delors est allé voir François Mitterrand pour lui expliquer que cette monnaie était dangereuse. Elle allait mener à une crise catastrophique d’ici 10 à 15 ans. François Mitterrand l’a écouté attentivement puis lui a dit : « vous avez raison, mais ni moi, ni Helmut Kohl, séparément ou réunis, sommes assez forts pour faire autrement ».

L’€ est en circulation depuis le 1er Janvier 2002, soit 14 ans… Nous devrions davantage parler de l’€ avec les utilisateurs de cette monnaie et moins de la durée du temps de travail et du rôle des syndicats entre nous.

Le travail, ainsi que le moyen de protéger notre force productive, ne sont pas des sujets mineurs, bien au contraire, mais ils sont dépendants de la monnaie. Tous les états sont fragilisés par ce problème. Celui qui va s’en sortir sera celui qui se sera émancipé de la pensée capitaliste, ourdie à l’ère industrielle et adaptée à une forme de mondialisation, elle-même en mutation.

 

Le désordre profite aux malins

Lépoque des grands projets de l’ère industrielle n'est plus. L'époque est aux projets collectifs qui amalgament des talents et des savoirs, ce qui a pour effet de reconfigurer la notion de bien commun face aux initiatives individuelles.

Au-delà de cette réalité, il est temps de se pencher sur les propos attribués à Mayer Amshel Rothschild  : « Donnez-moi le pouvoir de créer la monnaie et je me moque de savoir qui fait les lois » !

Imaginer la monnaie dont nous avons besoin revient à faire le design du monde dans lequel nous voulons vivre.

Les syndicats doivent se faire une raison, comme l’ont fait avant eux bien des salariés qu’ils n’ont pas su ou voulu protéger : ils sont en passe d’être uberisés. Bloquer la France est un combat sans espoir. Mieux vaut débattre sur la manière dont nous voulons développer notre compétitivité en libérant les énergies créatives.

 

Notre défi

Nous utilisons une monnaie qui a été conçue autour de l’idée que les surplus doivent être répartis entre celui qui produit et celui qui détient le patrimoine productif.

Nous avons besoin d’une monnaie qui ne repose plus sur l'accroissement des surplus, mais sur la capacité à améliorer sans cesse la qualité tout en réduisant le nombre d’acteurs engagés dans la production et en élevant le nombre acteurs qui préparent les progrès à venir.

La nouvelle équation ne ressemble plus du tout à l’ancienne et dans la confusion, la pensée attribuée à Mayer Amshel Rothschild prospère, pour notre plus grand malheur !