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Vu de l’Amérique

Les Américains abordent cette mutation à la lumière de leur expérience la plus ressemblante, à savoir l’abolition de l’esclavage qui a finalement abouti à la guerre de cessession entre le Nord et le Sud.

Le Nord s’est enrichi plus vite que le Sud en abolissant l’esclavage. Explication : les travailleurs payés ont été mieux équipés et formés pour être plus efficace. Ainsi, l’industrie a fait de grands progrès. Elle a permis au plus grand nombre d’accéder au bien-être matériel.

C'était la belle époque de l'économie de la demande avec ses taux de croissance mirifiques !

La pensée actuelle consiste à reconnaître que les emplois vont être détruits par les robots. Il faut donc affranchir les travailleurs avec un revenu de base afin que l’argent continue à circuler pour faire tourner l’économie.

Cependant, le revenu de base qu’il est possible de verser dans le modèle économique actuel, qui est conçu pour l’ère industrielle, est insuffisant pour vivre dignement. En effet, la richesse créée par les robots profite aux détenteurs des moyens de production et de distribution, mais les gains ne peuvent pratiquement plus être distribués naturellement à la masse des travailleurs. Ce revenu de base est une prestation versée par l’état, donc issu de la fiscalité et donc inclus dans le circuit de la dette.

Précision : la masse de travailleurs engagés dans les activités productives est appelée à diminuer sans cesse dans le siècle à venir. En effet, avec la propagation de l’économie circulaire et des fonctionnalités vont réduire en volume de production, les modes de management qui s’imposent amènent à alléger les structures d’encadrement et enfin la commercialisation des biens et des services va devenir moins intrusive, réduisant les énergies englouties dans le marketing.

 

À présent, face aux désirs de contribuer au bien commun

Le bien-être matériel devient un acquis. Il s’agit à présent de servir le bien-être immatériel (pouvoir donner du sens à sa vie en améliorant l’avenir), c’est pourquoi le travail non productif, réalisé dans le monde du savoir, de l’innovation, de l’associatif, de la démocratie… etc, devrait être à son tour récompensé. Mais, pour le moment, il n’est pas reconnu dans la création de richesse.

Alors se réjouir de l’évolution du revenu de base auprès les instances politiques et économiques, pourquoi pas, mais restons vigilants sur le mécanisme financier qui en est le support.

Le monde de la finance est amoral. Il est centré sur les notions de profitabilité et plutôt sur le court terme. Les questions plus philosophiques doivent être défendues par des contre-pouvoirs extérieurs à la finance, même si sur le long terme, la prise en compte de l’optimisation sociale profite aussi à la finance.

Par optimisation sociale, il faut entendre à présent : faire en sorte qu’un maximum de nos concitoyens puisse libérer leurs capacités de contributions bénéfiques à la société.

Ainsi, le revenu de base avance, faisons avancer aussi le modèle économique qui correspond à ce concept qui est résolument tourné vers un monde plus mature car plus organique !