Confiance & conscience, une affaire de coût
Par genevieve-b. mardi 13 décembre 2016, 12:19. à débattre confiance | Lien permanent.
Les cost killers s’en sont pris aux hommes, aux machines, aux processus… Mais finalement, ils n’ont pas tout exploré : ils ont oublié la confiance ! Dommage, c’est sans doute là qu’était le meilleur.
Selon Michel Mondet, l’empilement des réglementations dans le système bancaire pénalise l’efficacité et donc le coût des opérations. Cet empilement est l’expression d’un manque de confiance dans l’autre.
Chez les diamantaires, il y a peu de règles. Les transactions reposent sur la confiance : chacun prend son risque en toute conscience.
Les assurances obligatoires font perdre la conscience du risque et invitent à la fraude puisqu’il n’y a plus de conscience dans le processus, ce qui a pour effet d’augmenter le coût de l’assurance.
En matière de gouvernance, la confiance se révèle bien plus efficace que le contrôle.

Alors, comment sommes-nous devenus des maniaques des règlements et des contrôles qui vont avec ?
Il y a sans doute la difficulté à pratiquer la transparence. Ceci nous renvoie au très vieux débat sur la nécessité d’instruire le peuple pour qu’il remplisse des tâches sans cesse plus complexes ou au contraire le laisser dans l’ignorance afin qu’il ne se pose pas trop de questions sur la manière dont fonctionne le monde. La 1ère option s’impose désormais, ce qui change notre vivre ensemble en profondeur.
Il y a aussi la difficulté que nous avons à laisser la spiritualité prendre sa place dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. Car la spiritualité favorise l’éveil des consciences et la conscience constitue un garde-fou dans nos arbitrages vis-à-vis de nous-même, nos proches et nos communautés.
La spiritualité se pratique actuellement de manière confidentielle (2 % de la population) et dans l’intimité. Autrefois, elle se pratiquait au vu et au su de tous. On chantait dans les lieux de culte. Or le chant permet de synchroniser les populations. On écoutait le prêche, or les mots frappent nos inconscients. Les mots des prêches ne figurent pas dans les publicités, les journaux télévisés ou les séries.
Le bénéfice de la conscience et donc de la spiritualité
Alors, nous pourrions nous livrer à un petit exercice : que nous coûte la perte de conscience dans nos gestes de tous les jours ? Que rapporterait une organisation organique où les individus se connaissent et s’entraident, notamment pour éviter les fraudes et toutes les autres incivilités irresponsables ?
L’assureur répond : 50 % ! Si nous avions la maîtrise de nos prises de risque, nous réduirions le montant des primes et les coûts de leur gestion de 50 %.
Plus fort encore : si le mécanisme de la dette réintégrait la pratique du jubilé, c’est-à-dire l’annulation régulière des dettes pour empêcher les mauvais deals et les concentrations, le coût du crédit redeviendrait raisonnable.
Alors, la spiritualité devient une valeur à redéployer. Les églises doivent inventer la manière de la pratiquer en allégeant tous les rituels qui ne font plus sens depuis que la science est ouverte à tous et en instaurant de nouvelles sources d’échange et de maîtrise de la conscience.
La spiritualité n’est pas un coût mais au contraire une source de richesse qui a sa part de rentabilité.