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Une gouvernance basée sur le respect de la géologie et les cultures des territoires

L’Union Européen est une idée calée sur les 50 états américains des USA : une structure qui ne semble pas trop mal fonctionner, du moins au regard du peu de velléités séparatistes connues depuis plus d’un siècle. À y regarder de plus près, ce découpage américain respecte peu ou prou les spécificités géographiques et géologiques : la Californie ne ressemble pas à la Pennsylvanie, ni par sa disposition géographique, ni par ses repères culturels.

En France, nous avons des régions (historiques) au caractère bien trempé : la Bourgogne ne ressemble pas à l’Alsace ni à la Bretagne. Les Corses et les basques sont attachés à leurs spécificités, forgées au fil de leur histoire, de leur position géographique et du développement de leur idiome qui inclut leur manière de penser.

Les régions se sont constituées naturellement en entité culturelle et agricole puis industrielle. C’est avec vigueur que les rois de France, puis la République, les ont agrégées dans un pays uni par la langue et les institutions, dont la monnaie. Il n’en reste pas moins vrai qu’elles ont toutes besoin d’une attention spécifique et que ce sont leurs occupants qui sont le plus à même d’y veiller : tant en matière d’expression de besoin que de recherche de solution et de mise en application.

 

Le temps des gouvernances organiques

L’État Français jacobin feint tant et plus de ne pas en convenir. L’Union Européenne en convient encore moins. Les décisions qu’elle prend sont perçues comme devant s’appliquer d’un bout à l’autre de la vaste Europe, ce qui donne des directives tarabiscotées puisque résultant de compromis acrobatiques.

Le rôle de ces super instances de décisions devrait être celui de défendre les intérêts globaux de la communauté et de se poser en « facilitateur coordinateur » entre les régions : partager les retours d’expérience, mettre à disposition les outils révélés efficaces, engager des processus de résolution de conflit chaque fois qu’une région pose des problèmes à ses voisins… etc..

En effet, les organisations auxquelles aspirent les citoyens sont de type organique, c’est-à-dire organisées de proche en proche en allant du plus près du terrain au plus global de manière à construire un maillage d’intérêts locaux cohérents, s’agrégeant de proche en proche chaque fois qu’une mutualisation s’avère opportune.

Ce type d’organisation incite chaque entité à favoriser sa propre prospérité, en synergie avec son voisinage et son agrégation dans une structure plus globale conçue pour faciliter la prospérité d’un niveau supérieur… Et ainsi de suite (structure fractale).

 

 

Le temps de la créativité démocratique

Ceci milite en faveur d’une idée qui émerge de temps à autre qui est l’Europe des régions.

La Bourgogne n’a jamais fait la guerre à la Bavière ! Cependant, elles partagent des morceaux de culture et une vision du monde marquée par le christianisme en particulier. Dans la géopolitique mondiale actuelle, elles ne pèsent pas grand-chose séparément, mais beaucoup lorsqu’elles sont unies au sein de l’Europe. Grâce à l’Europe, elles peuvent croiser leurs intérêts facilement autant de fois qu’elles vont en avoir besoin et à l’heure où la topologie de la géopolitique se reconfigure et que, par conséquent, l’Europe a la possibilité de structurer son espace numérique et économique à son image de berceau de l’humanisme, de la démocratie, de la Sécurité sociale ou encore de l’Open Source…

L’Europe compte 276 régions aux caractéristiques très athérogènes en termes de PIB et de population. Ceci n’est pas forcément ingérable à l’ère du numérique : l’Europe, grâce à l’Estonie, possède le premier « Etat plateforme » efficient qu’elle peut déployer en s’appuyant sur la notion de région.

Mais il y a une autre condition à remplir : passer à une gouvernance de proche en proche (voisinage) puis intérêts croisés (coopération économique) puis conjugaisons des talents et des savoirs et défense des intérêts.

L’Europe va ainsi inventer de nouvelles formes de démocraties et par là même une nouvelle vision de la prospérité.

Les débats à l’occasion du prochain scrutin nous offrent la possibilité de lancer et d’assembler nos meilleures idées.