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Est - Ouest : une mutation sociétale commune dans une trajectoire différente

Affrontement USA et Chine : leurs économies sont interdépendantes. Alors, en se tuant ils se tuent.

Il n’en reste pas moins vrai qu’ils ne croient même plus en leur propre modèle puisque le « monde libre » se bâfre de data pour gouverner et l’économie planifiée encourage l’entrepreneuriat à tout va. Mais surtout ils se fabriquent des nouvelles formes de dictatures pas très appétissantes. Big Brother s’appelle à présent GAFA (M). Il est spécialisé dans l’influence et il n’a rien de démocratique. Son collègue aux yeux bridés gère sa population de manière coercitive, comme elle l’a toujours fait avec ou sans technologie.

Leur puissance « moderne » a grandi très vite, trop vite pour avoir la certitude d’être durable. Les fondamentaux ne sont pas ajustés aux évolutions de leurs sources de prospérités durables.

Ils se sentent supérieurs au reste du monde. Il n’y a pas de quoi. Les savoirs circulent à la vitesse des avions et les talents sont une affaire de loterie génétique et de qualité du terreau socioculturel. Ce terreau est inégalement réparti dans la population. Il y a donc une perte énorme.

 

Sud - Nord : une continuité avec des soubresauts

L’Europe a été le berceau de la révolution industrielle à partir du 18ème siècle. Elle a beaucoup innové, y compris en matière de pacte social. Sa croissance industrielle a été puissante et a donné des catastrophes, en particulier la dernière guerre mondiale.

La sortie du système royal au profit de la démocratie représentative a donné quelques dictateurs et pas mal de dirigeants plus ou moins loyaux, mais évidemment moins préparés aux plus hautes fonctions que ne l’étaient les membres des familles régnantes. Sa démocratie est à repenser.

Après ces turbulences, l’Europe poursuit néanmoins son évolution basée sur ses territoires diversifiés, un climat avec des saisons marquées, une culture fondée par la chrétienté. Elle est perçue comme le berceau de la démocratie et des droits de l’homme. Elle est surtout celle du pacte social « moderne » qui organise la solidarité au niveau national.

C’est ce pacte social qui assure son terreau socioculturel de qualité qui assure sa continuité.

Elle sort de sa tutelle américaine avec de l’expérience, mais aussi les rides de la sagesse. Son taux de fécondité n’est pas idéal.

Mais sa voisine, l’Afrique, est dans une situation inverse en termes de fécondité et elle n’a plus d’illusion sur les multiples protectorats qu’elle a tolérés sur ses terres. Elle partage avec l’Europe une idée du passé et une langue, le Français, même si le niveau de connaissance n’est pas homogène sur aucun des deux territoires.

Ces deux-là vont finir par se mettre en ménage ?

 

Turbulences et opportunité

Que certains fassent « l’amour » et d’autres la « guerre », de toute façon, l’équilibre mondial tout emmêlé va céder.

C’est la finance qui va lâcher puisqu’elle repose sur un modèle de société basé sur la « loi du plus fort » alors que nous nous dirigeons vers la « loi du plus adaptable ».

Avec l’économie circulaire (et ses enfants), l’Europe est contrainte de réinventer son pacte social pour donner de la consistance à l’économie dédiée au développement du bien commun.

Elle va innover et peut partager ses innovations avec ses partenaires.

La vie est basée sur l’ouverture et l’échange. Libérée de son arrogance, elle est à nouveau dans un cycle de vie positive.