Sédentarisation : 3 facteurs de structuration de la société

La sédentarisation a progressivement modifiée l’organisation des tribus. En particulier :

 

  • Rapidement, les femmes s’occupent plutôt des légumes et des enfants tandis que les hommes de la viande (et du poisson) ainsi que de la protection et du développement du territoire. Ils consomment naturellement plus de viande que les femmes, ce qui a créé un écart physique en leur faveur.

 

  • Elle a permis d’intensifier la production de biens manufacturés. Ceci a structuré les mécanismes d’échange : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », tous les adultes doivent produire. La nature nourricière étant bien difficile à dompter, il vaut mieux surproduire. Le travail prend une forme obsessionnelle au point de devenir le seul élément social reconnu. La femme reçoit, au mieux, des revenus complémentaires à ceux du chef de famille.

 

  • Elle a introduit la notion de propriété et donc de rente. Encore aujourd’hui notre système sociétal repose sur la propriété. Les femmes étant moins bien rémunérées, elles sont statistiquement moins propriétaires.

 

Dans ce contexte, les hommes se posent en chefs : ils sont les plus forts. Ils imposent un monde guerrier et coercitif basé également sur le progrès. Or, les progrès, conduit de manière coercitive, posent des problèmes. Le passage en force introduit de la résistance et donc de la perte d’énergie.

D’autres formes de progrès sont à présent nécessaires, basés cette fois-ci sur le respect de l’autre et de l’environnement. Une forme de progrès au féminin en quelque sorte.

 

Le temps des transitions

L’ère que nous abordons est caractérisée par une prise de conscience que la terre est toujours notre base nourricière, mais que ce n’est pas en la dominant que nous obtenons les meilleurs résultats, c’est en composant avec elle et entre humains. Ce qui introduit de la complexité en termes de modèle de société. En particulier :

 

  • Les questions soulevées par le dérèglement climatique nous rappellent les interdépendances généralisées auxquelles nous sommes soumis. Ceci nous amène à déplacer le curseur entre le bien commun et le bien privé. Le système social ne peut plus reposer sur le profit, mais l’interdépendance.

 

  • Avec la robotisation et la rationalisation de notre environnement, la notion de travail évolue vers la notion de contribution. Les individus doivent contribuer à la vie économique, mais aussi sociale, culturelle, démocratique ou encore spirituelle.

 

  • La protection du territoire devient plus abstraite puisqu’elle s’étend à la finance et au numérique. Dans cette activité, les modes de pensés et de réagir des hommes et des femmes se complètent.

 

  • Dans le même temps, les modes d’alimentation s’uniformisent, ainsi que les désirs et les formes de contributions.

 

Dans ce monde qui vient, les femmes n’entrent pas en compétition avec les hommes. Elles demandent le retour à la symbiose originelle. L’idée fait son chemin et les faits deviennent insistants, mais il n’est pas facile de renoncer à un privilège durablement installé.

Il devient ringard de faire de la résistance, mais on ne se précipite pas pour autant du côté de la gent masculine.

Du côté des femmes, certaines se battent avec des convictions, d’autres s’imposent par leurs actes. Peu importe leur stratégie, mais leur exigence de coopération et non plus de domination est au cœur de la mutation sociétale dont nous avons besoin pour mener à bien les transitions qui s’imposent à nous.