Faire USA

Ce coin de la planète arrive à une nouvelle étape de son histoire qui amalgame des considérations ethniques et historiques, un temps mis de côté dans l’euphorie de l’après-guerre où les meilleurs chercheurs, plus ou moins volontairement, sont venus donner de la puissance à son économie.

Son modèle de société, basé sur la responsabilisation de l’individu et, in fine, sur la loi du plus fort, ne donne pas les résultats attractifs promis. Son économie, basée sur l’immatériel (GAFAM et haute finance) est par essence fragile. Elle est justement pointée du doigt par les générations montantes, en raison de son inadéquation envers les préoccupations environnementales sociétales qui se lèvent.

Son bras de fer avec la Chine ne lui laisse guère de marge de manœuvre pour innover en matière de finance et de numérique afin de devenir le conciliateur mondial.

Faire USA devient une nécessité après cette campagne présidentielle 2020 qui se termine étrangement et les mutations qui se mettent en place.

 

Faire Europe

La dépendance de l’Europe aux USA prend ses origines dans les suites de la dernière guerre mondiale. La 4ème génération qui entre dans la vie active n’en connaît pas les ficelles et ne perçoit plus les motifs de cette dépendance qui devient trop prégnante et qui même dérive, par exemple à travers les abus d’extraterritorialité pratiquée par les USA.

L’Europe a besoin de faire Europe parce qu’elle prend conscience de ses spécificités et de la puissance d’innovation qu’elle peut en tirer. « Faisons de notre diversité notre force » dit madame van de Leyen.

Cette perspective convient aux Européens. Particulièrement aux générations Erasmus qui arrivent aux manettes de l’économie. Nous sommes une terre de débat, toujours en quête de progrès, dans tous les domaines, en particulier, actuellement, en matière de social et de démocratie.

Pour nous, le « socialiste » et le « communiste » ne désignent pas le même modèle. En construisant un modèle de gouvernance inspiré de la pensée symbiotique, suggérée par Madame Merkel lors de son investiture à la présidence de l’Union Européenne, nous amorçons une nouvelle étape dans notre maturité du vivre ensemble qui ne cesse de se renouveler depuis plus de 40 000 ans.

Cette pensée symbiotique veut que nous nous préoccupions de nos voisins plutôt que de voir comment les exploiter afin de créer une zone de prospérité dont tout le monde profite.

La notion de droite et de gauche ne nous parle plus. Étant libérés du bipartisme, nous sommes plus en situation de façonner un nouveau modèle de société qui reconfigure le lien entre propriété privée et bien commun.

 

Faire France

Nous avons aussi à faire France, sans interférences américaines. Les Français sont choqués par les « ministres Amazon », ou la manière dont sont traités les lieux de culte.

Alors que le commerce se voit imposer 1 client par 8 m², les lieux de prière sont limités à 30 pratiquants, quelle qu’en soit la surface. Ceci constitue une offense. En particulier pour l’Eglise catholique. Ceci est une manière de nier ses édifices et son lien avec l’histoire de l’hexagone.

Le gouvernement a ses raisons, mais ne les dévoile pas si ce n’est à dire qu’il faut une règle simple. Pourquoi ne pas retenir cette du commerce en élargissant encore la surface afin de pouvoir chanter ou bien déplacer les offices en extérieur.

Les Français ont vu à la télévision la saga des Kennedy et leur handicap en tant que catholique dans l’Amérique des années 60. Ils ont vu aussi les relations des blancs avec les noirs en visionnant l’histoire du Klu Klus Klan sur Arte. En retour, ils ont ressenti un américanisme qui ne mérite pas d’être exporté et Europe.

Les Français ne supportent plus les décisions prises avec des données ou des doctrines extérieures à notre pays. Tout comme les imams doivent être formés en France, comme l’affirment nos présidents successifs, nos économistes doivent être formés en France et non formatés aux USA.

Notre président pense à 2022 : rien de plus normal. Il faut qu’il pense français, ainsi que les « hauts fonctionnaires ». La France sait faire et a envie de faire du 21ème siècle un espace de renouveau social et culturel, qui prend ses marques par rapport au consumérisme et à une finance qui elle-même cherche son chemin en préparant le prochain Davos intitulé « le grand resset » !

 

Faire humanité

Le maître de la forêt n’existe pas : aucune espèce ne domine toutes les autres. Ce qui est normal puisque le maître du monde n’a pas lieu d’être : la matière vivante sur terre est en constante évolution à travers un système complexe d’interdépendances. L’évolution résulte d’un processus alliant coopération et compétition. Les hommes peuvent se concerter pour réguler ce processus. En aucun cas le concentrer entre quelques mains.

La vie est d’abord locale. Ce qui est bon pour un américain ne l’est pas forcément pour un Asiatique, un Africain ou un Européen. En revanche, lorsqu’un coin de la planète a trouvé une manière de faire intéressante, ce savoir doit pouvoir être adaptée aux autres hommes qui le souhaitent.

Cela fait plus 100 000 ans que la communauté des hommes fonctionne ainsi. Laissons cette « diversité convergente » poursuivre son chemin !

Ce qui est nouveau, c'est qu'ils peuvent se concerter dans leurs initiaitves pour permettre à l'écosystème général de fonctionner au mieux des intérêts du vivant sur la terre.