3 facteurs majeurs de restructuration géopolitique

La mondialisation façon 20ème siècle, qui a fait la joie de Pascal Lamy - ancien dirigeant français de l’OMC - ignorait la réalité de la vie : les Hommes vivent localement mais ils ont un besoin vital d’échanges et de diversité. L’OMC a sacrifié la diversité au profit de l’échange.

Avec le numérique, nous pouvons construire un modèle de société plus respectueux des Hommes et de l’environnement. Mais pour le moment, il a plutôt été un amplificateur des erreurs humaines.

Enfin, les générations montantes sont la 5ème générations depuis les dernières guerres mondiales.

La Première Guerre mondiale a eu pour origine sous-jacente l’effondrement du système monarchique européen et la recherche d’une forme de démocratie moderne. Cette guerre a ouvert des perspectives technologiques.

La Seconde Guerre mondiale a eu pour sous-jacent l’exubérance technologique et a ouvert la voie au rôle du numérique et de l’influence massive. Cependant, le contrôle des blocs géopolitiques s’est faits à travers la finance.

 

Les déstabilisations que nous constatons ont pour sous-jacent le retour de manivelle de la mondialisation façon 20ème siècle et le numérique y joue une part décisive car il devient un autre moyen de contrôler les Hommes et les blocs géopolitiques.

Les outils d’influence massive rendus possibles par le numérique deviennent un complément décisif au poids de la finance dans les luttes d’influence internationales.

La mondialisation, qui a atteint son apogée à la fin du 20ème siècle, nous a poussés à surproduire et à surconsommer. A présent, elle se délite car elle ne sait pas et ne peut pas remettre en cause son modèle qui fait que « l’Homme dévore la planète » ! ».

Lien entre « fin de mois » et « fin d’un monde »

Or, le sens de l’Histoire, celle qui relève de la volonté subconsciente des Hommes, fait que nous commençons à produire et consommer de manière plus rationnelle et donc moins, mais mieux. Le numérique rend cela possible.

Certains coûts de production baissent et dans le même temps, d’autres montent. C’est le cas des denrées alimentaires et des énergies dont les prix flambent.

Par ailleurs, les blocs géopolitiques poursuivent, chacun de leur côté, leur propre évolution. Ils cherchent à réduire leurs interdépendances. Ceci conduit à l’industrialisation numérisée et robotisée, et donc à faire disparaître les tâches allouées aux classes moyennes.

Une petite part s’en sort en élevant ses conditions, mais la majorité se voit progressivement déclassée, comme cela se voit aux USA puis à présent en Europe.

Au niveau international, tout ceci, conjugué aux évolutions climatiques, crée des mouvements de population planétaires qui donnent lieu à des images qui terrifient nos concitoyens, même si elles sont prises assez loin de nos paillassons. Personne ne souhaite figurer un jour sur de telles photos.

 

Les soucis de « fin de mois » sont donc à prendre au sérieux, mais ils ne peuvent être pris en compte sans une vision sur la « fin de ce modèle de société ». Chaque dirigeant politique et financier doit être capable de suivre la consigne de Churchill :

« Plus l’actualité va vite, plus il faut regarder loin pour prendre une décision ».

Pour cela, il doit comprendre en profondeur comment le numérique devient la force du 21ème siècle, comme le démontre la guerre en Ukraine :

  • La résistance des Ukrainiens repose certes sur une bravoure exceptionnelle, mais aussi sur les aides numériques apportées en sous-main par les USA.
  • Réciproquement, les désordres politiques portés par la Russie sur l’espace occidental proviennent de sa maîtrise des outils d’influence massive et sa capacité à canaliser ses citoyens en les isolants numériquement.

 

On nous parle beaucoup des sanctions financières pour désarmer la Russie, il y a aussi les sanctions numériques comme le montre cette infographie publiée dans l’Express le 24/03/22 :

 

Les guerres sont des crises qui nous obligent à passer d’un modèle de société à un autre.

La prochaine invention serait idéalement celle qui permettrait de le faire sans sauvagerie. C’était l’idée des Américains lorsqu’ils ont lancé les guerres économiques du 20ème siècle : conquérir le monde par la finance, sans verser une goutte de sang… C’est raté !

 

Le numérique : un renouveau pour les classes moyennes

Le numérique tue l’emploi des classes moyennes puisque la robotisation des tâches qui leur ont été allouées dans les usines et les bureaux sont de plus en plus aisées à robotiser. Cette robotisation permet plus de fiabilité à moindre coût. Le mouvement est don irréversible.

Ceci chamboule profondément le monde du travail. Les titulaires de « petits boulots » deviennent des « travailleurs essentiels » ! On découvre qu’ils nécessitent des qualités particulières et de la mobilité.

Et puis, il y a les malentendus sociaux qui bloquent l’évolution du monde du travail. Par exemple : l’idée d’être libre et de « devenir son propre patron » ou l’idée que les dépenses de l’Etat doivent être limitées au maximum pour ne pas peser sur la fiscalité.

Pour y réfléchir, il faut accepter de sortir du modèle. Par exemple, en s’intéressant aux monnaies fléchées.