La clef ne se trouve pas sous le réverbère !

Les gilets jaunes ont été concis : « résolvons le problème de la fin du mois, puis celui de la fin du monde ».

Les dirigeants des économies développées pensent le contraire. Les solutionistes comptent sur la technologie. L’idée n’est pas mauvaise, si ce n’est qu’elle coince au niveau du financement.

Les humanistes sont perplexes. Les français l’ont bien compris avec les atermoiements des programmes économiques qui ont circulés à l’occasion des élections législatives de ce mois de juillet 2024.

Celui qui a perdu sa clef la nuit la cherche évidement sous le réverbère car ailleurs, il ne voit rien. Ce ne sont pas les fabricants de bougies qui ont inventé l’ampoule électrique.

En clair, ce ne sont pas avec les logiques du siècle précédent que nous allons poser correctement le problème. Il nous faut admettre que nous franchissons une étape majeure dans notre évolution. En caractérisant ces priorités, nous allons pouvoir construire le modèle de société qui nous convient et développer les outils de gouvernance qui vont nous permettre de retrouver de la prospérité, c’est-à-dire s’occuper de « la fin du mois ».

La prospérité retrouvée, nous allons pouvoir nous donner les moyens de traiter le problème de « la fin du monde ».

 

Les générations montantes montrent le chemin

Elles veulent rationaliser la manière de produire et de consommer. Elles en ressentent tellement le besoin qu’elles ne cessent de trouver des solutions pour y parvenir.

Cette rationalisation devient possible avec le numérique mais aussi tous les progrès que nous faisons dans tous les domaines, dont la biologie.

 

Mais cette rationalisation casse le pacte social de l’ère industrielle. Et c’est ainsi que rien ne va plus en Occident et plus encore en Europe, berceau de l’industrie.

Pour faire émerger l’ère industrielle, nous avons accepté de laisser les entrepreneurs autant qu’ils le peuvent en contre partie d’une obligation (morale) de créer des emplois pour le plus grand nombre et faire tourner l’économie pour qu’elle produise les impôts et des taxes qui permettent à l’état de remplir ses fonctions.

Mais, à présent, créer de la valeur n’est plus une affaire de cohorte de manouvriers, mais l’affaire de quelques profils précis et au mieux de leur potentiel. Il faut essentiellement trois types de talents : des créatifs, des experts et des managers.

Pour en posséder en quantité suffisante il faut se doter d’un vivre ensemble de haut niveau.

Opportunément, le temps récupéré dans la rationalisation de produire et de consommer doit être récupéré pour développer ce vivre ensemble de haut niveau. Mais, pour cela il faut se donner les moyens de récompenser ceux qui y contribuent.

Pour le moment, cette économie contributive est financée par des dons et des subventions et portée autant que possible par le bénévolat et le volontariat. Ses ressources strictement financières sont donc en attrition au fur et à mesure que se déploie l’économie de la rationalisation.

Or, l’économie de la rationalisation entrave la croissance du PIB occidental, ce qui réjouit ses détracteurs, puisque nous passons de la logique du « toujours plus », à celle du « toujours mieux », c’est-à-dire moins cher car plus rationnel … Ce qui change tout !

Les entrepreneurs ne promettent plus des emplois en grande quantité et l’économie du vivre ensemble est de plus en plus mal financée. Les Etats vivent à crédit, ce qui n’est pas tenable à terme.

Les urgentistes appelés au chevet de ces économies en souffrance ne semblent pas décidés à travailler sur le pacte social qu’il conviendrait de déployer pour éviter le chaos.

 

Sortir des dogmes qui ont fait notre force

Et pourtant, il va bien falloir admettre que l’économie devient duale (productive et contributive) et que le numérique est fait pour décupler l’efficacité des Hommes.

Le PIB devient un indicateur toxique pour l’Occident. L’indicateur qui va s’imposer va être celui qui garantit la cohérence entre l’économie productive et l’économie contributive. La Chine s’intéresse à cette piste, mais pas les visiteurs du soir de l’Elysée … Ils semblent préférer bidouiller le pacte social sans trop toucher aux profits qui ne créent pas de réelle valeur positive, ce qui ruine nos finances publiques.

 

Au-delà de la volonté de faire disparaître les tâches dangereuses, fastidieuses ou dégradantes, les Hommes veulent plus de liberté, ils doivent admettre que la communauté attend d’eux plus d’engagement. C’est une démocratie basée sur l’engagements des citoyens qui va émerger. Ils doivent pouvoir consacrer du temps pour se former, s’informer, se concerter, prendre des décisions et les mener à bien avant d’en transmettre les résultats. En bref : une société basée sur l’intelligence collective. Pour cela, il faut développer une monnaie duale : celle qui concerne les biens et les services échangeables (localement et extraterritorialement) et celle qui concerne l’attractivité du vivre ensemble et qui est produite par les citoyens pour eux-mêmes en tant que communauté.

 

Ben Horowitz réclame la fin de l’anonymat sur le Net, ce que nous avions réclamé en vain lors de l’arrivée de l’Internet en France. A travers les nombreux travaux de recherche déployés dans le cadre de notre pratique du minitel, nous savions parfaitement ce qu’il allait advenir :

Le Net est devenu une arme puissante dans les guerres hybrides.

 

Les californiens et les USA plus largement sont attachés à cet anonymat tout comme ils sont attachés au port d’arme. Ils doivent chercher leur propres solutions.

Mais, les européens doivent trouver celles qui conviennent à leur Histoire, leur culture et leur géopolitique. Notre Europe n’a pas besoin de bâtir des géants du numérique. Elle va passer directement au numérique de seconde génération, celui qui est basée sur la modularité.

C’est la forme de gouvernance qui s’impose dans notre zone géologique et climatique bénie des dieux en raison de sa diversité qui fait sa vitalité créative.

Berceau de l’Open Source et du per to per, nous parlons aussi, non plus de big data, mais de smart data (communs de données). La DEFI nous sert de laboratoire pour inventer les outils de l’économie duale … Nous avons les cartes en main qui convient à notre numérique.  

 

Reconstruire la confiance

Il n’y a pas eu de réel mensonge sur les vaccins du covid. Il y a eu des tâtonnements face à une situation inconnue. Puis il y a eu des arbitrages, comme cela se fait dans toutes les médications : chaque thérapie est un compromis entre la résolution du problème est les effets de bord causés par le corps étranger introduit dans l’organisme.

Le défi que nous pose notre volontés inexorable de rationaliser notre manière de produire et de consommer nous conduit à un modèle de société radicalement nouveau. Cela va introduire des tâtonnements, des renoncements pour certains et des efforts pour tous, mais tellement d’opportunités pour construire un modèle de société plus mature !

La classe politique n’a plus sa superbe. Les réflexions se portent désormais dans les think tanks. Mais les think tanks sont spécialisés sur des thématiques. Il va falloir trouver le moyen de les faire coopérer. Cela ne semble pas un horizon pour les politiques. D’autres instances peuvent être imaginées …

Alors, cher Nicolas Dufourcq, je suis prête à vous aider !