Pourquoi s’intéresser au long terme

Le progrès constitue une des raisons d’être du vivant : vivre sans perspective est mortel.

Or, se donner des perspectives, ça se gère : le vivant qui nous entoure s’inscrit dans le « temps long » et notre mémoire collective s’inscrit elle-même dans le temps long.

Mais nos besoins perçus sont à effet immédiat. Il faut faire des progrès pour y apporter des réponses.

Les vrais progrès sont ceux qui n’entravent pas notre l’avenir et qui respecte nos relations avec le reste du vivant.

Dans un modèle de société toujours plus complexe et rapide, un soin particulier doit être porté au long terme afin de donner des perspectives à nos concitoyens, nos électeurs, nos collaborateurs ou encore notre lignée.

 

Comment s’intéresser au futur ?

La futurologie étudie le long terme (30, 60, 90 et 120 ans).

L’idée directrice : les souches de notre futur sont inscrites dans notre passé.

Cette approche permet de :

  • Comprendre les processus d’évolution du vivant et des organisations humaines, afin de construire des stratégies orientées vers un futur désirable,
  • Détecter les dangers et les opportunités qui nous poussent à évoluer.

 

 

Exemple actuel : en finir avec la « religion du rien »

L’humanité est en désordre pour des raisons climatiques. Mais il y a d’autres causes, dont la fin d’un équilibre géopolitique qui impose de faire évoluer les relations entre les humains avec le reste du vivant, ainsique la remise en cause du partage de la valeur au sein de la communauté des Hommes…

Dans son livre « La défaite de l’occident », Emmanuel Tood attribut ce désordre au fait que la volonté d’hégémonie des USA, basée sur la domination des mers, de la finance, du numérique et de certains pans de l’industrie, a fait émerger un consumérisme vide de sens.

Les désastres sociaux et politiques se multiplient : les jeunes se suicident, les politiques s’étripent, les canons sortent des hangars et la nature se fait menaçante. Les peuples pleurent leurs pertes et cherchent de l’espoir.

La réalité est que nous entrons dans une phase de rationalisation de la vie sociale et économique.

La futurologie contemporaine décrit ce processus et la manière de s’y préparer.

 

Deux approches complémentaires

La futurologie comprend deux branches :

  • L’approche systémique, identifie des corrélations entre des éléments de la vie sociale, économique et environnementale et tente de modéliser leurs relations. Ainsi, en explorant des historiques chiffrés, il est possible d’étudier l’impact d’une intervention humaine ou naturelle sur ces composantes.

 

  • L’approche cybernéticienne, explore les processus d’évolution du vivant en agrégeant les connaissances des sciences de la terre et de la vie et confronte ces processus aux tendances exprimées par les artistes et les innovateurs (les veilleurs homéostasiques).

 

Au 20ème siècle, l’approche systémique a eu un certain succès car elle est opérée avec des données et des mathématiques, ce qui était perçu comme un label de sérieux.

Cependant, elle est dépendante de la qualité des données disponibles. Mais surtout, les algorithmes sont toujours imparfaits car le vivant ne se met pas en équation. En particulier, il est formidablement doué d’adaptation. Les adaptations ne s’étudient pas dans les historiques.

 

Le recours à la futurologie cybernéticienne est donc nécessaire puisqu’elle a pour objet de repérer les processus d’adaptation en cours.

Ainsi, en combinant les deux formes de futurologie, il est possible de détecter la mise en route d’un processus de « vicariance » et d’organiser le passage à une « simplexité » enviable.

Les civilisations meurent lorsqu’elles ne détectent ni ne gèrent ces périodes !

 

Nous l’avons déjà fait avec succès

C’était la raison d’être du commissariat au plan voulu par le général de Gaule. Il comportait 3 expertises organisées en cascade : la futurologie, la prospective et les prévisions.

Nous lui devons notre énergie nucléaire, notre bancarisation, nos avancées dans les transports et les télécoms (perdues depuis …).

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