Souvenons-nous de la dernière guerre mondiale

Dans sa série « Le monde bascule », France 2 raconte comment la dernière guerre mondiale a opposé des régimes totalitaires à des pays plus ou moins libéraux.

Le 20ème siècle a été marqué par la fin des royautés au profit des républiques.

Les royautés avaient le souci de la continuité dynastique. Les dictateurs sont dans le temps présent. Leur brutalité est inévitable. Elle fut pire que ce que nous pouvions imaginer.

La Seconde Guerre mondiale est une lutte pour l’accès au charbon et à la puissance industrielle, mais elle fut aussi un apprentissage de la gouvernance international sans famille royale.

La technologie des armes et de la mobilité y a joué un rôle majeur.

 

Du désordre conçus pour capter

L’époque que nous vivons a des similitudes : coalition de régimes autoritaires, lutte pour l’accès aux ressources précieuses. Nouveauté : les technologies de la connaissance y jouent un rôle majeur.

Les tensions actuelles peuvent s’expliquer par l’évolution des centres de pouvoir : peu à peu les pays développés remplacent l’homme par les machines dans leurs économies agraires et surtout industrielles (économie productive).

Cette forme d’économie est très consommatrice de capitaux et nécessite de moins en moins de travailleurs. La puissance financière affronte les autorités étatiques.

Elle consomme aussi des données, ce qui est un fait nouveau pour lequel nous ne sommes pas bien préparés : les géants du numérique bousculent les autorités démocratiques.

L’impuissance des États donne aux citoyens l’impression que seul un personnage autoritaire va pouvoir résister à ces pressions.

Ces personnages, nous les connaissons : ils ne résolvent aucun problème. Ils font de l’activisme chaotique. Pire, ils gangrènent les états qui ne sont pas encore tombés entre les mains de dictateurs.

Mais, ces gouvernements autoritaires sont obligés de composer avec les détenteurs de pouvoir : ceux qui concentrent la finance et les données d’une part et ceux qui détiennent les ressources énergétiques et minières.

La concentration de capitaux et de données est un point de fragilité car il s’agit de biens immatériels qui ne se gèrent plus comme au siècle dernier.

Pour ce qui est de la captation des ressources énergétiques et minières, de nombreuses pistes sont possibles.

 

Le renouveau démocratique

Reste donc à résoudre le problème de la démocratie. Un concept vieux de plus de 2000 ans appliqué de manière embryonnaire faute de moyens techniques.

En France particulièrement, nous voyons que la centralisation donne un millefeuille ingérable.

Or, les entreprises montrent un nouveau modèle de gouvernance : elles adoptent progressivement les organisations en rhizome afin de permettre à chacun de libérer le meilleur de son expertise de manager, d’expert ou de créatif.

L’Europe est le berceau du Per to Per et de l’Open Source. Elle est la championne de l’intelligence distribuée et a atteint une maîtrise remarquable des technologies de la blockchain.

Il faut qu’elle en tire parti en acceptant de faire un saut technologique et organisationnel pour se libérer du syndrome de Soljenitsyne qui veut que nous soyons inexorablement englués dans des textes au point de péricliter plus gravement que ne pourrait le faire un régime de dictateur.

Le monde va désormais trop vite pour que nos textes suivent. En revanche, accepter de fonctionner en mode essais-erreur permet d’être réactif. C’est le local qui en fait son affaire et non plus des trolls payés pour faire des dégâts ou des consultants qui ne répondent qu’à une obligation de moyens et non de résultat ...

Le pouvoir ne consiste plus à imposer, mais à actionner une forme d’intelligence collective qui va du local au global.

 

PS : le temps des héros

La dernière guerre mondiale a fait émerger des hommes puissants et clairvoyants. Soyons à l’écoute des idées et des Hommes qui les portent.