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Le mécanisme de compétitivité au 21ème siècle

Pour les grandes entreprises, cette activité permet d’innover à bon compte. En effet, il est moins risqué d’acheter une start-up qui a défriché un concept et son marché que de financer toute une série de tentatives d’innovations réalisées avec des salariés très protégés. En agissant ainsi, les grandes entreprises laissent à la charge de la communauté (l’épargne des ménages et les aides publiques) les frais inhérents à toutes les créations d’entreprises qui ont échoué.

Ce principe n’a rien de choquant s’il est bien compris par l’ensemble des parties prenantes et que les prises de risques et les bénéfices sont équitablement répartis. Il suffit de se doter des bons outils et de faire connaître et appliquer les règles.

 

Sur le plan macroéconomique, pour avoir une économie adaptable et sans à-coups, il devient donc nécessaire d’avoir en permanence un vivier de startups en préparation afin de renouveler sans cesse le tissu entrepreneurial avec des structures directement conçues pour répondre aux nouvelles problématiques qui sont à satisfaire.

Ceci nécessite un pilotage macroéconomique global, décliné sur un plan local et sectoriel. L’histoire montre que toutes les nations qui réussissent s’imposent une stratégie entrepreneuriale cohérente.

Pour obtenir des startups opérationnelles et cadrées sur le juste besoin au bon moment, il faut organiser la recherche, engager de nombreuses tentatives et gérer les enseignements à tirer des échecs.

 

Le rôle que devraient avoir les mentors

Les mentors et les incubateurs jouent un rôle particulier dans cette alchimie délicate. Ils devraient avoir une responsabilité importante dans la lutte contre le gâchis de projets, de porteurs de projets et d’expérience acquise.

Pour le moment, ils sont issus de milieux variés. En général, ils ont du plaisir à côtoyer des créateurs d’entreprise. Mais, certains n’ont jamais créé d’entreprise, ils n’en ont jamais développé ni dirigé. Ils en ont une vision théorique. Leurs qualités personnelles ne sont pas nécessairement directement utiles à leur mission (créativité, capacité à se projeter dans l’avenir, écoute de l’autre, stratège, capacité à appréhender les risques de toutes natures…). Ils mènent leurs actions en fonction de leur propre parcours et de l’idée qu’ils se font du monde de la création d’entreprise.

Le milieu de la création d’entreprise est très hétérogène et n’a pas pour vocation à s’uniformiser puisque sa diversité est indispensable au dynamisme entrepreneurial.

Or, ce monde, approximatif par nature, a néanmoins besoin d’être efficace dès la genèse des projets. En effet, une création d’entreprise mobilise de plus en plus de ressources collectives et les échecs, outre les effets collatéraux, ruinent les capacités d’initiatives des postulants et de ceux qui les ont soutenus.

La création d’entreprise (innovante en principe) se construit en plusieurs étapes : l’idée, l’équipe, la faisabilité, la preuve du concept, la création proprement dite, le lancement, le développement.

Chaque étape gagne à être accompagnée afin de favoriser l’ouverture, de fiabiliser méthodologique et d’analyser les risques et les opportunités. Toute la chaîne qui intervient dans le processus de création d’entreprise gagne en efficacité si les phases amont ont été bien préparées et franchies avec succès.

L’expérience montre que les entrepreneurs qui échouent ne se lancent pas à nouveau, même s’ils se sont révélés de bons créateurs, simplement encore inexpérimentés. Ceci contraste avec des environnements plus positifs, comme la Silicon Valley, qui considère que l’échec durcit l’épiderme. Or nous avons besoin de tous nos potentiels pour nous doter d’un tissu entrepreneurial moderne, réactif et créatif.

50 % des entreprises créées sont des autoentrepreneurs, 50 % des autres entreprises ne fêtent pas leur 5ème année. Nous produisons une licorne tous les 10 ans et les chiffres concernant nos gazelles sont 50 % plus petit que ceux publiés par nos voisins anglais. Relever le taux de pertinence d’entreprises crées et une voie majeure pour placer notre économie dans la logique du 21ème siècle. Notre pacte social a besoin que nous relevions.

C’est la raison pour laquelle il devient nécessaire de structurer les professions liées à l’accompagnement de l’entrepreneuriat.

La FNPAE se propose d’apporter son expertise pour créer une filière de qualification de ces professionnels, pouvant déboucher sur une plateforme d’échanges de bonnes pratiques et de connaissances.