La fin de l’efficacité du libéralisme

Le libéralisme repose sur l’idée que les créateurs d’entreprise sont ceux par qui le progrès arrive. Ce sont eux que le système récompense en premier. Mais dans ses modalités, monétaires en particulier, ce système a de nombreuses failles.

Par exemple, il fonctionne autour de la notion de croissance infinie. Il concentre la richesse et donc le pouvoir. Il part du principe que l’Homme est cupide. Il prône l’idée que la finance se doit d’être amorale… etc.

Aujourd’hui, la planète est en souffrance et les citoyens sont sous tension car leurs institutions se délitent et les détenteurs du pouvoir brassent de l’air en espérant que les choses s’arrangent ("Tout changer pour que rien en change ! ").

Un modèle de société émerge en réponse à une opportunité et se délite face à de nouvelles opportunités ailleurs ou que les dirigeants ne saisissent pas.

En l’occurrence, le libéralisme s’est imposé en occident car il a permis de tirer parti des opportunités liées à la maîtrise d’énergies efficaces et bon marché et aux technologies permettant de décupler la force des Hommes.

Cela nous a donné une industrie exubérante, stimulée par une haute finance obnubilée par la notion de « toujours plus » !

C’est la City, puis Wall Street qui ont mené la danse avec un dollar devenu roi, considérant le reste du monde comme des sujets au service de Sa Majesté. Aucune chance que cela dure éternellement.

Sans surprise, la contre-offensive s’organise et Emmanuel Todd en parle fort bien.

Les canons sortent des hangars, mais surtout, les guerres hybrides se mettent à ronger les démocraties occidentales.

Les dégâts sont considérables sur les populations laïcisées à outrance et noyées dans la désinformation tandis que la robotisation favorise l’effondrement de la classe moyenne.

Mais surtout, campé sur les dogmes du libéralisme, les dirigeants occidentaux ne voient pas les opportunités à saisir pour se mettre en phase avec l'époque qui se dessine.

Les indicateurs qui servent à piloter l'économie deviennent toxiques pour l'Occident et source de prospérité pour le reste du monde !

 

L’opportunité pour l’Europe

L’Europe, berceau de l’ère industrielle, n’est pas dans une défaite, mais au contraire dans une phase de restructuration : elle reconstruit son tissu industriel en ayant comme focale la rationalisation dans sa manière de produire et de consommer : "faire mieux avec moins".

Elle le fait poussée par les idéologues écologistes, mais aussi par nécessité : elle doit désormais partager les ressources de la planète avec l’ensemble de ses occupants.

Cette rationalisation ne peut se faire qu’en sortant des dogmes économiques imposés par le néolibéralisme anglo-saxon qui se veut amoral et qui en arrive à déifier le « rien » spirituel, comme le dit Emmanuel Todd.

La religion permet aux Hommes de se relier entre eux et à leur environnement. Dans nos églises, nous fêtons les saisons et nous partageons des valeurs. Nous accueillons nos nouveaux nés et nous rendons hommage à nos défunts. Sans ce cadencement de la vie, nous sommes des individus sans repères et donc à la merci de n’importe quel influenceur professionnel.

L’Europe doit revenir à ses fondamentaux culturels. Elle doit le faire parce que c’est avec son intelligence collective qu’elle va pouvoir entrer dans la rationalisation sociale et économique qui s’impose à elle.

Cette rationalisation passe par la numérisation de son environnement. Un monde numérisé est un monde qui réagit vite et qui nécessite énormément d’intelligence. Elle doit donc développer un environnement sanitaire, social et culturel de haut niveau, ce que le système économique actuel est incapable de faire.

Elle doit donc prendre un nouveau cap en matière de gouvernance et d’instruments d’échanges (données & monnaies en particulier).

Si pour faire émerger l'ère industrielle elle a inventé le libéralisme, à présent, elle doit inventer un système qui favorise l'intelligence collective.

C’est dans ce contexte qu’est ébauchée la « théorie QALITATIVE de la monnaie ».

 

Les canons ou des relations basées sur la réciprocité ?

Emmanuel Todd nous rappelle que Monsieur Poutine parie sur notre supposée dégénérescence. Réciproquement, nous le voyons crispé dans un modèle patrilinéaire rétrograde.

Le modèle patrilinéaire rétrograde de nos voisins russes ne nous tente pas et la pensée chinoise, adossée à une continuité culturelle aussi vieille que la nôtre, encore moins.

Nous, les Européens, nous n’avons pas aimé la mentalité de cow-boy. Mais nous devons faire avec car nous demeurons des Occidentaux. Ceci ne nous empêche pas de nous réapproprier nos identités construites siècles après siècle. Une des plus ancienne au monde et en évolution constante !

 

Voilà pourquoi nous devons prendre sur nous de commencer à jeter les bases de notre propre renouveau EUROPÉEN, sans attendre que les USA le fassent à notre place.

Ils ont une Amérique à créer. Cela fait 300 ans qu’elle attend cela !

Voilà pourquoi ce livre ne doit pas générer de la neurasthénie chez nos concitoyens, mais au contraire l’envie de sortir des dénis qui entravent notre évolution.

https://www.youtube.com/watch?v=R4HRWQPV6BU