La vie, c’est l’échange et la réciprocité. La prospérité se développe là où la vie est harmonieuse parce que les échanges y sont fluides.
Nous entrons dans une période de mutation qui pose des problèmes nouveaux à nos instruments d’échange traditionnels, dont les monnaies. De nombreuses zones géopolitiques réfléchissent à l’évolution de nos échanges qui sont de plus en plus immatériels et dédiés au bien commun. Ces nouvelles formes de richesses ont un comportement économique radicalement différent des richesses que nous avons échangé jusqu’à présent.
Les nations dynamiques, averties de la fragilité croissante du système actuel, expérimentent de nouvelles formes de monnaies, en utilisant leur nouveau potentiel d’intelligence.
Toutes fois, compte tenu de la complexité induite par les mutations et la malléabilité des solutions possibles, des expériences sont indispensables.
La présente proposition a pour objet de proposer une expérimentation, sur la [ville]. Elle consiste à encourager ses habitants à développer l’attractivité de leur ville grâce à un système de jetons qui optimise les capacités d’initiatives de chacun, notamment en favorisant l’enracinement des savoirs et des talents.
Geneviève Bouché[1] pour l’Affdu – « Culture numérique » - août 2019
Dans la continuité des initiatives de l’époque gaullienne, les Français s’étaient créé une opportunité stratégique en se lançant dans la télématique et les technologies associées. Elle a beaucoup appris sur le plan technique et éthique. Mais elle a échoué sur le plan de la gouvernance, comme au paravent à propos du cinéma.
À présent, une fenêtre d’opportunité s’ouvre à nouveau au niveau Européen et sans doute en lien avec l’Afrique francophone.
Tirer les enseignements de ces loupés et comprendre la nature exacte de cette nouvelle fenêtre d’opportunités devient nécessaire.
[1] Geneviève Bouché est docteur en science des organisations. Sur la base d’une triple formation (télécoms, économie et futurologie cybernéticienne, elle a joué un rôle important dans le développement de la télématique et plus largement dans l’industrie du numérique en France. Ses travaux sont contrés sur le modèle de société qui s’installe au fur à mesure que le numérique envahit nos vies. Elle contribue à faire en sorte que cette mutation soit saisie comme une opportunité de renaissace pour l’Europe avec l’Afrique pour partenaire géographique.
L’argent permet aux Hommes de faire du commerce. Au fil du temps, notre manière de le piloter s’est complexifiée. Il est devenu trop complexe pour s’adapter aux mutations sociétales que nous vivons actuellement.
Voici une petite visite guidée du problème et une ébauche de solutions…
Bien qu’il soit en fonction depuis plus de 20 ans, l’E-Etat de l’Estonie devient le sujet à la mode en Europe : tout le monde en veut, mais pas grand-chose arrive.
Le sujet séduit et terrorise : un Etat efficace ? On en rêve ! Mais un Etat « tout neuf » qui fait des économies sur le coût de ses institutions, particulièrement sur le travail de ses fonctionnaires, est un modèle difficile à promouvoir chez les décideurs. Alors on tergiverse, arguant que l’Estonie est peuplée de 1,3 million d’habitant seulement et donc difficile à transposer dans des pays anciens, de la taille de la France ou l’Allemagne …
Mais la question ne se pose pas en termes de protection de certains emplois, mais de compétitivité face aux modèle de société qui s’impose.
Jean Marc Jancovichi nous dit, chiffres à l’appui, que les COP21 et suivantes ne seront que des « grands-messes » aussi longtemps que la finance ne changera pas de logique : toujours plus de profits générèrent toujours plus de productivité et de consommation.
Dans son entretient en direct sur Thinkview, Gaël Giraud nous relate un entretien qu’il a eu récement avec les acteurs de la haute finance à Londres. Selon lui, ils sont conscients de la réalité humanitaire et climatologique, mais ils estiment que pour le moment, il n’y a pas lieu de bouger : la Chine, qui a un régime autoritaire, va faire le job.
L’informatique a toujours été une affaire de machine, de données et de programmes. Les progrès attendus sont toujours liés à l’idée de libérer l’homme des tâches hypercomplexes et de mieux connaitre notre environnement pour être plus efficace.
Comme pour chaque innovation, l’informatique commence par la recherche de la puissance. Mais nous abordons une nouvelle étape qui se dirige vers la recherche d’efficacité, en termes de respect des personnes, des institutions et de l’environnement.
Mais surtout, les données et les logiciels qui les gèrent n’ont pas de valeur s’ils ne sont pas employées dans un climat de confiance. L’évolution des big data se synchronise avec l’évolution des modes de gouvernance.
Les cercles de réflexion qui travaillent sur l'évolution de nos institutions et les principes de fonctionnement de notre vivre ensemble sont tôt ou tard confrontés à repenser les instruments d'échange entre les Hommes.
Ils ressentent le besoin de mettre en commun leurs réflexions et les solutions techniques possibles.
5 think tanks du numérique s’appuient sur leurs travaux pour éclairer les 4 thèmes du Grand Débat.
Ce n’est pas le numérique qui change nos vies, c’est parce que l’Homme franchit une étape dans son évolution qu’il délègue les tâches primaires aux machines et à la chimie.
De ce fait, de nouvelles formes de gouvernance et un nouveau pacte social deviennent nécessaires. Ceci impacte les fondamentaux de notre système actuel. Le numérique est au cœur des solutions possibles mais aussi des dangers.
Un numérique plus mature, plus proche des aspirations européennes est possible et même en route. Il nous concerne tous.
Tout citoyen peut contribuer !
Date : 6/3/19 de 18:30 à 22:30 – ouverture des portes : 18 :00
Lieu : Télécoms Paristech - 46 Rue Barrault, 75013 Paris, France
2019, la fin d’une époque ? Nous sommes à peu près tous d’accord : le modèle libéral semble avoir vaincu le modèle communiste, mais il arrive à ses limites. Il a certes transformé le monde en privilégiant l’efficacité et le court terme, mais il a déréglé le monde.
Alors, le monde se révolte, mais faute d’avoir à sa disposition un modèle de remplacement sa révolte tourne à vide.
Nous sommes tous concernés. Voici un petit panorama des attitudes possibles … en attendant le 26 mai prochain.
Ce mois-ci, l’Allemagne va fermer son dernier puis de charbon, mettant symboliquement fin à un chapitre de l’histoire de l’Europe, commencé au 19ème siècle.
Ce chapitre aura été marqué par l’émergence du capitalisme (libéral) et la démocratie (représentative). Leurs défauts respectifs, constatés dès leur genèse, montrent aujourd’hui leurs effets.
L’Europe devient la première victime de l’effondrement de ce tandem. Elle demeure néanmoins la plus avancée en matière de pacte social.
La crise conjointe de son capitalisme et de sa démocratie fait qu’elle ne peut plus tenir ce pacte, ce qui l’expose aux déformations habituelles : populismes, radicalisation et décrédibilisation des institutions.
Ceci donne lieu à une grande effervescence intellectuelle dans l’ensemble de la population. Cette configuration offre la possibilité d’innover une nouvelle fois.
Le numérique accentue cette situation, mais il est aussi le support des solutions innovantes envisageables.
La Chine nous propose un projet Eurasien dans lequel elle demeure l’Empire du milieu. Mais un autre projet est possible qui préservent la diversité culturelle et géographique au profit de l’humanité.
Se parler pour concilier « la fin du monde et la fin du mois » semble une gageure, et pourtant …
Certes, depuis que les écologistes existent, cette équation est sans cesse repoussée à plus tard par les politiques et les institutions. Mais de leur côté, les gilets jaunes se sont dispensés de prendre part à la réflexion, par exemple en désertant les bureaux de vote.
Nous voici donc au pied du mur, avec une sensation d’urgence.
Mais c’est de notre avenir qu’il faut parler. Il faut donc regarder loin d’abord. La futurologie peut éclairer la problématique et suggérer des pistes de dialogue.
Renouveau sociétal & renouveau numérique de l’Europe
Geneviève Bouché pour French-Road -lundi 26 novembre 2018
L’Estonie est devenue une destination pour le tourisme technologique en raison de son e-état, basé sur le système X-road.
En service depuis plus de 5 ans, ce système affiche des performances spectaculaires en matière de coût de développement et d’exploitation, mais aussi en matière de satisfaction des citoyens et des acteurs de la vie sociale et économique.
Développé en Open Source avec, pour une part, des aides de l’Union Européenne, la question se pose de son adapatation à la France.
Le retour au local, ce n'est pas le retour à la campagne sans numérique ni consumérisme. C'est le retour à l'intériorité et la révision de notre lien à la matière vivante.
Les speakers du TEDx Issy les Moulineaux d'hier soir ont éclairé les problématiques moins visibles de la mutation sociétale que nous vivons.
L’économie circulaire devient une idée évidente et généreuse, mais elle bouleverse incidieusement nos institutions. Son avènement constitue un progrès techniques, mais aussi sociétal.
L’Europe semble la mieux placée pour négocier ce virage. Les mutations qui lui sont imposées par les générations montantes vont se faire en dehors des institutions, dont les partis politiques établis.
La réorganisation des territoires en France mais aussi les tentatives séparatistes à travers l’Europe relancent les réflexions sur le lien entre la gouvernance et la géologie.
L’Union Européenne tremble devant les risques d’explosions d’origine externes et internes. Les élections européennes toutes proches permettent de lancer ou relancer des propositions.
Si le 20ème siècle a été le siècle des ingénieurs, le 2ème siècle s’annonce comme celui des métiers liés au social. Mais les métiers que nous connaissons actuellement vont considérablement évoluer et se fragmenter en intégrant de la technologie.
Nous sommes arrivés à une étape de notre évolution qui nous impose de migrer vers un modèle de société plus mature. Le chemin qui nous y mène est escarpé avec des passages qui vont nécessiter de la créativité et de la prise de risque.
Il y a trop de liquidité en circulation disent les financiers. Les levées de fonds sont trop incertaines se lamentent les startupers. Alors bonjour les ICO, une manière performante pour lever des fonds.
Plus je me penche sur cet artifice, plus j’ai le sentiment de revivre les folies des années LBO qui ont démantelé notre tissu de PME au profit de quelques financiers venus d’ailleurs et donc peu soucieux de notre écosystème patrimonial. Je n’ai jamais cru aux LBO. La mise en pratique m’a donné raison.
L'actualité se déverse en flux continu dans les médias. Cependant, pour construire un futur souhaitable, nous devons prendre du recul en distinguant ce qui relève de la petite et de la grande Histoire. Ce blog est un lieu d'échange à ce sujet.